mardi 25 septembre 2012

Adolphe Onusumba en résidence surveillée

Poursuivi pour viol sur mineure à la Cour suprême de justice Adolphe Onusumba en résidence surveillée L’affaire renvoyée au jeudi 26 septembre Le député national Adolphe Onusumba est poursuivi pour viol sur mineure après avoir été attrapé en flagrant délit d’adultère dimanche 23 septembre par un proche parent de la victime dans une chambre de l’hôtel Dom III, vers l’immeuble Un-Deux-Trois dans la commune de Kinshasa. L’affaire est renvoyée au jeudi 26 septembre, le temps pour la justice de vérifier l’âge exact de la fille présentée par l’élu de Lodja au Kasaï oriental comme étant mineure, car âgée de 17 ans. La Cour suprême de justice (CSJ), qui siégeait en matière pénale en procédure de flagrance, a statué lundi 24 septembre sur l’affaire RP 012/RCE/02/012 opposant le Ministère public et Mlle Mireille Owale Kalema au député Adolphe Onusumba poursuivi pour viol sur mineure. L’élu de Lodja aurait fait passer cette fille ‘‘mineure d’âge’’ sous sa tutelle, pour sa partenaire sexuelle. L’audience a tourné essentiellement sur deux sujets, à savoir : l’âge de la victime et son consentement ou pas lors de l’acte sexuel, le dimanche 23 septembre dernier, date à laquelle le ‘‘couple’’ a été surpris en flagrance par un proche parent de la victime, dans une chambre d’hôtel Dom III, dans la commune de Kinshasa. 17 ans ou 22 ans ? Quant à l’âge de la fille, sa famille a déclaré qu’elle était âgée de 17 ans, alors que le député Adolphe Onusumba a attaqué cette affirmation en produisant une pièce attestant que sa ‘‘compagne’’ était âgée de 22 ans puisque détentrice d’une carte d’électeur. Donc, la fille était majeure. A l’annonce de cette bouleversante affaire, c’était l’étonnement total aussi bien chez les amis et connaissances de M. Onusumba que les rares Congolais encore empreints d’un peu de valeurs cardinales. Y compris dans les milieux de ses collègues députés nationaux. Bref, cette affaire a alimenté les discussions dans divers salons dans la nuit du dimanche et, même, toute la journée de lundi. Par conséquent, le lundi, la salle d’audience Marcel Lihau de la Cour suprême de justice était prise d’assaut par une foule nombreuse, spécialement par les députés nationaux qui voulaient en savoir un peu plus. Prononçant un avant- dire droit, la Cour suprême de justice a assigné le député Adolphe Onusumba à résidence surveillée. L’affaire a été donc renvoyée à jeudi 26 septembre 2012, à 10 heures, pour permettre la contre-expertise. La justice mettra cette pause au profit pour vérifier l’âge de la ‘’victime’’. Un officier de justice, sur recommandation du Procureur général de la République (PGR), a été dépêché, le matin du mardi 25 septembre, à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) pour que celle-ci reconnaisse avoir émis une carte d’électeur en faveur de Mlle Owale lors des opérations d’enrôlement de 2011. L’âge de la victime étant mis en cause par le député Adolphe Onusumba, Me Pascal Alomba a indiqué que : «l’affaire a été renvoyée à jeudi prochain pour permettre la contre-expertise parce que, comme le prévoit la procédure en la matière, à défaut de pièce d’état-civil, on peut produire même un bulletin ou un certificat. Nous avons eu à déposer des pièces obtenues en un temps non suspect. » Il sera également question pour la fille supposée violée de se présenter devant un médecin légiste pour qu’il détermine son âge car, les différentes pièces produites devant la Cour, ont fait l’objet de contestation de part et d’autre. Devant la Cour, le prévenu Adolphe Onusumba a déclaré qu’il aurait demandé à l’école secondaire où la fille devait être inscrite en 2007 de réduire son âge et cela, devant l’organe de la loi qui est resté complaisant devant une telle attitude. Par ce même fait, la fille a déclaré et l’Honorable Onusumba l’a reconnu que c’était bel et bien lui qui aurait demandé à la mère de la victime de la faire venir à Kinshasa, accompagné de son grand frère pour les prendre en charge. Ce qui a été fait, à la grande satisfaction du ‘’généreux’’ député. La fille et son grand-frère ont été scolarisés par ce député qui a également signé comme parent les bulletins de la victime, alors élève à l’internat de Mbanza-Boma, dans le Bas-Congo. «C’est par peur que j’ai cédé» Dans son exposé des faits, la victime supposée a indiqué qu’elle est abusée depuis 2007. Aussi y a-t-elle été contrainte sous peine d’être renvoyée à Lodja. «C’est par peur que j’ai cédé», a-t-elle avoué. L’accusé va rejeter cette affirmation en se défendant qu’il n’ait jamais eu de relations sexuelles avec la fille en 2007. Cependant, comme pour essayer de se disculper, il a affirmé avoir eu à 3 reprises des relations sexuelles consenties avec la fille depuis le début de l’année 2012. Comme pour dire qu’en ce moment la fille était devenue majeure. Sans scrupules, le député Adolphe Onusumba a ajouté : « La relation sexuelle était consentante et demandée par elle-même. La fille m’a envoyé des SMS pour solliciter la rencontre». Donc, pour lélu de Lodja, cette affaire ne pouvait être qu’un montage grossier. Présentant ses moyens de défense, Onusumba a fait savoir à la Cour qu’il n’a pas eu d’intentions préméditées de faire quoi que ce soit avec la victime présumée. «Ce sont ses harcèlements qui m’ont séduit», a-t-il lancé. Selon les avocats de Mlle Owale Kalema, si le député Onusumba était condamné, il perdrait son immunité parlementaire et son statut de député national. Et par conséquent, il serait condamné à une peine allant de 7 à 20 ans de servitude pénale. Mais comme tuteur de la victime, l’accusé encourrait le double de la peine requise. Ce, conformément à l’article 170 portant protection de l’enfant. L’affaire Onusumba met à nu le comportement très léger de certaines personnalités, à tous les échelons, qui dirigent ce pays et montre, en même temps, pourquoi certaines choses sont restées collées à la République comme une sangsue. Pourquoi, en dépit de toutes les dénonciations ainsi que les condamnations de la population congolaise contre les accoutrements très sexys des jeunes filles et des chansons scandaleusement obscènes, avec des clips presque pornographiques, cela ne prend jamais fin ? Pourquoi les autorités congolaises font tout pour que cela perdure ? Adolphe Onusumba a eu la malchance de se faire attraper. Connaît-on le nombre de ceux qui continuent à abuser les mineures tout en condamnant en même temps les violences sexuelles faites à la femme congolaise, surtout celles de la partie orientale de la RDC ? Kléber Kungu

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