mardi 18 septembre 2012

Dialogue Gouvernement-M23 : les femmes disent non

Guerre au Nord-Kivu Dialogue Gouvernement-M23 : les femmes disent non Les femmes du Nord-Kivu, premières victimes des atrocités et autres violences dues à la guerre qui y sévit disent non à la négociation entre le gouvernement et les rebelles du M23, dont l’idée fait déjà du chemin depuis un certain moment. Elles l’ont dit dans une lettre ouverte adressée au président en exercice de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), l’Ougandais Yoweri Museveni. Des femmes regroupées au sein d’une vingtaine d’organisations féminines disent non aux négociations entre le gouvernement congolais et les rebelles du Mouvement du 23 mars. Dans une lettre ouverte adressée, lundi 17 septembre, au président en exercice de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL). Elles dénoncent ce qu’elles appellent «la banalisation de l’agression de la RDC par le Rwanda». Pour ces femmes, la CIRGL devrait plutôt condamner le Rwanda pour son appui au M23. «Dans cette lettre, les femmes dénoncent la voie que poursuit la CIRGL, celle d’amener le gouvernement congolais à négocier avec le M23. Les femmes disent non à ces négociations-là parce que celles-ci ne vont que continuer à contribuer à affaiblir les institutions démocratiquement mises en place en RDC», a expliqué la présidente du Collectif des associations féminines pour le développement, Gogo Kavira. Pour les signataires de cette lettre, des négociations de ce genre sont de nature à promouvoir les auteurs des crimes, donc à observer, comme par le passé, l’impunité envers les violeurs et autres criminels dont la place est en prison en passant par la Cour pénale internationale (CPI). Par la voix de leur présidente, les femmes des ONG du Nord-Kivu, veulent que la CIRGL, à l’instar de la SADC, arrive à comprendre que la RDC est victime d’une agression par le Rwanda. Et, par conséquent, qu’elle arrive à demander au Rwanda de cesser son soutien aux rebelles du M23 et que ceux-ci libèrent le territoire congolais qu’ils occupent. «Nous souhaiterions que la CIRGL puisse emboiter le pas de la SADC [Communauté de développement des Etats de l’Afrique australe, NDLR]. Qu’on comprenne que réellement la RDC est agressée par le Rwanda et que l’on puisse demander au Rwanda de suspendre son soutien au M23 mais surtout au M23 de libérer le territoire congolais qu’il occupe jusque maintenant», poursuit Gogo Kavira. Le mouvement du 23 mars, créé en mai dernier au Nord-Kivu par des dissidents des Forces armées de la République démocratiques du Congo (FARDC), occupe en effet certaines localités du territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le M23 et a, à maintes reprises, rejeté toute idée de négocier avec ce mouvement rebelle. Réunis en sommet deux fois de suite en l’espace de deux mois, les Chefs d’Etat des Grands Lacs ont résolu de déployer une force internationale neutre le long de la frontière entre le Rwanda et la RDC pour lutter contre les groupes armés dont le M23 et les rebelles rwandais des FDLR présents sur le sol congolais. Vers une possible sortie de crise négociée La République démocratique du Congo (RDC) connaît depuis avril dernier un conflit armé entre l'armée gouvernementale et la rébellion du Mouvement du 23 mars ( M23) dans la province du Nord-Kivu. Ces affrontements ont provoqué une recrudescence de l'insécurité dans l'est de la RDC et une instabilité sécuritaire causant des déplacements massifs de la population vers les pays voisins, soit environ 226 mille personnes selon Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat. Le gouvernement congolais ainsi qu'un rapport des experts des Nations Unies ont accusé le Rwanda de soutenir militairement les rebelles du M23. Les chefs d'Etats des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands-Lacs (CIRGL) ont pris l'initiative de se réunir pour aider toutes les parties impliquées à trouver une solution afin de rétablir la paix. Les chefs d’Etat des pays membres de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), sont, appuyant l’idée des présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagame, tombés d’accord de déployer une force internationale neutre à la frontière entre la RDC et le Rwanda pour la surveiller et en vue de combattre tous les groupes armés qui écument la région. Cependant, après trois réunions consécutives en deux mois, la Force internationale neutre tarde à être déployée, les chefs d’Etat de la CIRGL ayant promis de la mettre en place dans trois mois. Entre temps, Le Conseil de sécurité des Nations unies projette d'organiser le 27 septembre prochain à New York un mini-sommet sur la situation dans l'est de la RDC. C’est Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint de l'ONU en charge des opérations de maintien de la paix, qui a annoncé cette idée lors de son séjour du 8 au 11 septembre à Kinshasa. Au cours de son voyage dans la région des Grands Lacs, il s'est rendu également au Rwanda et en Ouganda où il a rencontré les autorités de ces pays. Il a expliqué que l'idée de cette force était jusque là un concept, son mode opératoire devait d'abord être redéfini et entériné par le Conseil de sécurité lors de ce mini sommet. Que peut entrevoir le mini-sommet de New York, sinon amener les belligérants à entamer un dialogue. D’ailleurs, il y a quelques mois, le président congolais, Joseph Kabila, avait déclaré vouloir résoudre cette crise par trois voies, dont celles politique, diplomatique et militaire, mais sans une négociation directe avec les rebelles du M23. Le président ougandais et président en exercice de la CIRGL, Yoweri Museveni, a été chargé par le dernier sommet de la CIRGL de prendre contact avec les deux parties (gouvernement de laRDC et la rébellion du M23) pour entamer les négociations. Les rebelles du M23 se sont déjà dit prêts à négocier avec Kinshasa, exigeant même la présence physique du président Joseph Kabila lors de ces négociations. Mais Kinshasa ne veut jamais entendre parler de dialogue avec ceux qui ont pris les armes pour tuer des Congolais, estimant que c’était la voie indiquée pour présenter leurs revendications. Les deux présidents du Parlement congolais, du Senat Léon Kengo wa Dondo et de l’Assemblée nationale, Aubin Munaku ont annoncé le 15 septembre la mise en place d'une diplomatie parlementaire en vue d'appuyer la politique extérieure du pays orientée vers la fin des conflits armés dans le pays. Que cette démarche pouvait signifier sinon la voie des négociations ? Kléber Kungu

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