Transport routier, aérien, fluvial et lacustre
Près de 500 morts et environ 200 disparus en une année : arrêtons le drame !
Près de 500 morts et environ 200 disparus, tel est le bilan macabre causé par les transports routier, aérien, fluvial et lacustre en RDC. Des accidents de circulation routière, des catastrophes ou crashs d’avion, des naufrages des baleinières et autres bateaux au Congo Kinshasa continue d’endeuiller le peuple congolais, sans que des mesures appropriées ne soient prises pour arrêter la machine meurtrière de toutes ces catastrophes. Et lorsqu’on sait que les disparus dans les naufrages et chavirements sont en réalité des morts, la facture est dramatiquement très salée. Le nombre d’ingrédients est suffisant pour aboutir à cette conclusion alarmante : le secteur du transport routier, aérien, fluvial et lacustre se porte dramatiquement mal. C’est pourquoi, il est temps que l’œil de ceux dont le transport relève de leur responsabilité s’ouvre grandement pour du moins mettre un terme à cette hécatombe, sinon la réduire sensiblement. Car, il y a moyen d’y parvenir.
Le transport routier, aérien, fluvial et lacustre en République démocratique du Congo (RDC) reste parmi les plus dangereux au monde, à en croire le nombre de victimes dues aux nombreux accidents, crashs, naufrages et autres chavirements qui se sont déjà produits sur les routes, dans l’espace aérien, sur les rivières, lacs et fleuve de ce pays. En une année – d’avril 2010 à mai 2011 – ces drames ont déjà fait 452 morts et 197 disparus, contre un petit nombre de rescapés.
Lorsqu’on se réfère aux causes qui occasionnent ces drames, l’on remarque qu’aucun drame n’était inévitable. Avec plus de rigueur et de vigilance, bien des drames auraient dû être évités. Plusieurs causes sont à la base de ces drames qui ne cessent d’endeuiller la nation congolaise. Parmi les plus récurrentes dans les accidents de circulation routière, l’état défectueux des véhicules, l’ivresse, la fatigue au volant, la vitesse excessive des conducteurs, le très bon état actuel de certaines routes et artères du pays, notamment la Nationale n° 1, le boulevard du 30 juin…). Les chauffeurs des véhicules de grand tonnage (poids lourds) arrachent pour le moment le macabre record des tueurs. Ceux-ci roulent si vite et sans respect des normes de circulation et d’autres véhicules qu’ils causent bien des accidents mortels. La route Kinshasa-Matadi est particulièrement très dangereuse.
Sur les rivières, lacs et fleuve Congo, la situation est particulièrement dramatique. Chaque jour qui passe en RDC, les Congolais pleurent leurs compatriotes engloutis par les eaux profondes, gourmandes et insatiables des cours d’eaux congolais. Parmi les causes, l’on note généralement la surcharge des embarcations. Dans la plupart de cas, les armateurs, avides de recettes, prennent plus de charge qu’il en faut, sans respect de capacité de leurs embarcations. Personnes, biens, marchandises et autres bêtes se côtoient dans une baleinière déjà amortie depuis longtemps, mais dont l’ingéniosité ( !) des mécaniciens permet de rendre des services le plus souvent périlleux et mortels. Le mauvais temps (intempéries : vent, pluies violentes) vient souvent se mêler à la surcharge des embarcations pour les faire chavirer et causer, par conséquent, des noyades et disparitions.
Naviguer sans lumière
Les armateurs poussent loin leur audace en prenant le risque de naviguer parfois la nuit, sans lumière. Il arrive alors que la baleinière entre en collision avec des obstacles, à l’instar des pierres ou autres troncs d’arbre flottants. Ce qui provoque des incendies.
Souvent, les armateurs fournissent toujours des manifestes avec le nombre des passagers à la baisse pour éluder certaines taxes. Par conséquent, le nombre de victimes est sous estimé.
L’espace aérien congolais est loin d’offrir la sécurité que les routes et les rivières, lacs et fleuve refusent d’assurer, quoiqu’on dénombre un seul crash cette année. Les populations congolaises ont déjà payé de leur vie cette situation dramatique. Le 4 avril, un jet CRJ Bombardier de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) a raté son atterrissage à l’aéroport international de N’djili. Le crash a fait trente-deux morts et un seul rescapé.
Nous sommes au mois de mai et que 6 mois entiers restent pour clôturer cette année. Cela voudrait dire que, sans être un oiseau de mauvais augure, les accidents de circulation routière, les crashs d’avion, les naufrages et autres chavirements, étant du monde imprévisible, nous ne sommes pas encore à l’abri des deuils. D’ici à la fin d’année, le boulevard Lumumba en pleine réhabilitation sera fin prêt à commencer, lui aussi, à compter ses morts par accidents. Ajouter à tous les éventuels autres morts et disparus, le bilan pour cette année reste encore ouvert.
Nous voulons dire que le peuple congolais a assez pleuré ses compatriotes, il revient à ses dirigeants de prendre les taureaux par les cornes en mettant de l’ordre – beaucoup d’ordre – dans le secteur du transport routier, aérien, fluvial et lacustre. Tous ceux qui y prestent, directement ou indirectement, doivent être sensibilisés pour que le deuil de 3 jours décrété à la suite du naufrage sur la rivière Kasaï soit le dernier et qu’il n’y ait plus d’autres Marie-Laure Kawanda devant payer leur poste de leur laxisme.
Face à ce qui se passe dans un secteur aussi sensible que celui des transports et voies de communication, nous sommes tenté de conclure que l’œil de l’autorité compétente y était entrouvert. Il est maintenant temps de l’ouvrir grandement pour voir, au moindre détail, toutes les failles. Car, ne nous voilons pas la face : loin d’être le seul secteur géré avec peu de rigueur, ce secteur mérite que soient sanctionnés toutes les tares : corruption, laxisme, favoritisme.
En un mot comme en mille, il est temps que nous arrêtions le drame dans ce secteur. Nous avons tant pleuré pour que nous continuions à verser nos larmes sur des compatriotes qui ont dû quitter prématurément notre patrie par le laxisme de ceux qui devaient être rigoureux.
Kléber Kungu
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