Lutte contre l’impunité des violences sexuelles
Clôture de la formation de 50 formateurs de la PNC
C’est demain samedi 14 mai qu’aura lieu la cérémonie de clôture de la formation de 50 officiers de police judiciaire (OPJ) de la Police nationale congolaise (PNC) sur la lutte contre l’impunité des violences sexuelles. Le clou de la cérémonie, qui se tiendra au centre de formation de Kasangulu, province du Bas-Congo, sera la remise aux 50 OPJ de leur certificat de formateur en matière de lutte contre l’impunité des violences sexuelles, au terme de 8 semaines de formation. A leur retour dans leurs provinces respectives, ces nouveaux formateurs vont former au total 600 officiers de la Police judiciaire provenant de six provinces de la RDC : Bandundu, Bas-Congo, Katanga, Kinshasa, Kasaï Occidental et Kasaï Oriental.
La formation a été financée par l’Agence suédoise d’aide au développement international (ASDI) et a reçu l’appui technique des experts et formateurs issus du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), de la Police civile des Nations unies (UNPOL) et de la mission de l’Union européenne pour la réforme du secteur de sécurité en RDC dans le domaine de la police et son interface justice (EUPOL RDC) et par des magistrats congolais civils et militaires.
Les 50 stagiaires-formateurs qui participaient à cette formation ont été sélectionnés dans chacune des six provinces sur base de quatre tests permettant d’évaluer les connaissances techniques, les capacités de rédaction et la motivation des candidats. Six femmes étaient présentes parmi les 50 stagiaires-formateurs sélectionnés au début de la formation. Ils deviendront des formateurs spécialisés en lutte contre les violences sexuelles.
Les trois premières semaines de la formation étaient consacrées aux techniques qu’un formateur doit maitriser. Il s’est agi de la communication, des méthodes et moyens pédagogiques et la planification, de l’organisation et de l’animation d’une formation. Ensuite, des cours leur ont été dispensés dans 12 différentes matières dans le domaine spécifique de la lutte contre l’impunité des violences sexuelles, dont la déontologie policière et l’éthique professionnelle, le droit international humanitaire, les violences sexuelles et droits de l’homme, les techniques d’enquête, la gestion de scène de crime, la procédure pénale et la procédure pénale applicable aux mineurs.
Cette formation est organisée dans le cadre du Projet de renforcement de la lutte contre l’impunité des violences sexuelles financé par ASDI. Le projet s’inscrit dans la stratégie globale de la lutte contre l’impunité des violences sexuelles adoptées par le Gouvernement national et les Nations unies en avril 2009. Il permettra notamment de faciliter l’accès des victimes de violences sexuelles à la justice, de renforcer le système judiciaire congolais et la police nationale et de contribuer à la mise en place d’une stratégie et un plan d’action provincial de lutte contre l’impunité des violences sexuelles.
Les viols, les violences sexuelles et autres violences faites à la femme sont devenus le lot quotidien des femmes vivant dans les provinces où les conflits armés persistent. L’impunité contre les auteurs de ces actes – les hommes des groupes armés ainsi que des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), notamment – semble s’institutionnaliser pendant que les nombreuses victimes ne cessent de lancer des cris de détresse et que la communauté internationale exige aux autorités congolaises de mettre fin à l’impunité en poursuivant les auteurs présumés de ces actes qui ont pris de l’ampleur exceptionnelle en RDC.
Cette formation est donc organisée au moment opportun. Cependant, il reste que des moyens financiers et matériels soient mis à la disposition des formateurs pour leur permettre d’assurer la formation de 600 autres OPJ. Aux Congolais eux-mêmes d’en assurer le suivi. La concrétisation de ce vœu reste malheureusement un défi.
Kléber Kungu
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