Face aux incertitudes du calendrier électoral
Négociations de l’après 6 décembre : ICG donne raison au G1000
Depuis la publication du calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), dans les quartiers généraux des partis politiques, principalement de l’opposition, on ne manque pas d’exprimer des inquiétudes quant à la faisabilité de ce calendrier électoral. La société civile n’a pas non plus sa voix pour montrer son inquiétude. C’est le cas de l’ONG G 1000 présidée par Serge Gontcho. Aujourd’hui, la sortie d’International Crisis Group (ICG) a rejoint les préoccupations ou les inquiétudes de G 1000.
Le président de la Synergie des forces sociales mieux connue sous le nom de G1000 a, à ce sujet, tiré en quelque sorte la sonnette d’alarme. Convaincu que les élections n’auront pas lieu dans les délais constitutionnels, son ONG avait proposé une voie de sortie pour l’après 6 décembre 2011. Lors de la présentation de l’équipe provinciale du G 1000 de Kinshasa à la Paroisse Francophone Protestante de Kinshasa à Bongolo dans la commune de Kalamu, avait proposé des concertations au sein de la classe politique qui seraient initiées par les chefs des confessions religieuses – catholiques, protestants, musulmans – représentant des institutions dans lesquelles les Congolais ont confiance. Le G1000 avait adressé un courrier dans ce sens au président de la Conférence nationale épiscopale du Congo (CENCO), au président de l’Eglise du Christ au Congo, au président de la Communauté Islamique du Congo (COMICO) et au cardinal Monsengwo. Par ce courrier, G 1000 leur demandait de prendre leurs responsabilités pour que le pays ne sombre pas encore une fois dans le chaos. Et pour que ce ne soit pas toujours des étrangers – Sud-Africains ou autres – qui mettent les Congolais ensemble pour décider de leur destin.
En présentant cette proposition, le G1000 était opposé à une médiation de l’extérieur et à l’extérieur et avait proposé les Eglises comme médiateur. Dans cette optique s’est tenue le 30 avril une première rencontre sur la prolongation au Centre Interdiocésain à laquelle ont pris part des forces sociales et des acteurs politiques aussi bien de la majorité que de l’opposition sous l’égide du CALCC et de G1000.
Le G1000 était opposé à une médiation de l’extérieur et à l’extérieur et avait proposé les Eglises comme médiateur. Dans cette optique s’est tenue le 30 avril une première rencontre sur la prolongation au Centre Interdiocésain à laquelle ont pris part des forces sociales et des acteurs politiques aussi bien de la majorité que de l’opposition sous l’égide du CALCC et de G1000.
Lorsque G1000 a proposé une transition après le 6 décembre afin de permettre aux forces politiques et sociales de discuter pour faciliter une bonne organisation des élections (voir l’Observateur du 15 avril 2011), très peu sont ceux qui ont approuvé l’idée, même au sein de la société civile. A l’époque, G1000 avait recommandé le sens de responsabilité auprès de la classe politique congolaise. Il avait demandé de reconnaître les réalités (le cours laps de temps avant les élections et les difficultés d’organisation) telles qu’elles se présentaient et de ne pas se laisser enfermer dans des jeux de cache-cache.
Le G1000 avait proposé un front commun pour des élections libres, qui comprendrait toutes les forces sociales et politiques désireuses de voir le Congo sortir en paix du processus électoral.
Le G1000 avait explicitement proposé une prolongation de 18 à 24 mois avec comme priorité l’organisation des élections en commençant par locales avant de terminer par les présidentielles.
Le G1000 avait soutenu que la tenue des locales servirait de répétition générale avant la tenue des présidentielles et des législatives qui cristallisent plus de passion.
Inquiétude de ICG
Pour International Crisis Group, le calendrier électoral en RDC pose problème. « Le calendrier électoral congolais est trop serré, la RDC ne sera pas prête à temps pour des élections apaisées » : c’est l’analyse de l’ONG internationale de prévention des conflits, International Crisis Group.
ICG a produit un rapport en fin de semaine dernière, avec une recommandation principale : organiser une transition à la fin du mandat présidentiel actuel. Thierry Vircoulon, directeur d'International Crisis Group pour l'Afrique centrale avait exprimé son inquiétude sur l’exécution du calendrier électoral en RDC sur les ondes de Radio France international (RFI) lundi 9 mai matin.
Le dilemme électoral, selon ICG est un choix entre deux mauvaises solutions. Soit la République démocratique du Congo organise ses élections couplées à la date prévue, c'est-à-dire la présidentielle et les législatives en même temps, le 28 novembre. Les résultats de la présidentielle seraient alors annoncés le 6 décembre, le jour même de la fin du mandat actuel. Ce calendrier entraîne un risque d’élections bâclées parce que tous les moyens financiers, techniques et humains ne seraient pas prêts. Et donc de possibles contestations et violence.
Soit le calendrier glisse, faute de moyens prêts à la date prévue, avec cette fois le risque d’inconstitutionnalité du pouvoir, et les même périls.
Compte tenu du retard des préparatifs techniques : pas de loi électorale, pas de liste complète d’électeurs, financement insuffisant, l’ONG recommande un «plan B» où le pouvoir et les partis politiques s’entendraient sur une période de transition acceptée par tous dans le but de mettre plus de chances de leur côté d’obtenir des élections transparentes, inclusives, incontestables.
ICG recommande enfin aux Nations unies de clairement faire pression pour obtenir les mêmes standards qu’en 2006, ceci afin de ne pas se retrouver piégées dans un processus à l’ivoirienne.
De son côté, la Céni ne cesse de répéter que les élections se tiendront dans le délai et qu’il n’y a rien à craindre.
Kléber Kungu
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