vendredi 27 mai 2011

Affaire Muamba-Luhaka : vers un arrangement à l’amiable ?

Mouvement de libération du Congo (MLC)
Affaire Muamba-Luhaka : vers un arrangement à l’amiable ?
Le Mouvement de libération du Congo (MLC) est dans une phase de crise grave qui risque de faire éclater le parti. Son président national, Jean-Pierre Bemba étant en prison à la Haye depuis 3 ans, le bateau MLC vogue sans véritable homme de poigne et est rongé de l’intérieur par le virus ayant une couleur tribale. Depuis quelques mois, le parti cher chairman est engagé dans une procédure judiciaire opposant deux ailes : l’ancien secrétaire général (SG), François Muamba à Thomas Luhaka, le nouveau SG nommé par le collège des fondateurs. Descendu de son fauteuil, François Muamba a saisi la justice et continue à se considérer le secrétaire général du parti. C’est dans près d’une semaine que le verdict de cette affaire sera connu. Les deux ailes ont-ils décidé de revenir sur les bons sentiments en privilégiant le dialogue et un arrangement à l’amiable ?
C’est dans 8 jours que les deux ailes seront départagées par les juges du Tribunal de grande instance (TGI) de la Gombe. Devons-nous nous attendre à un règlement à l’amiable entre les deux ailes du MLC ? François Muamba Tshishimbi et Thomas Luhaka se disputent la direction du secrétariat général du parti de Jean-Pierre Bemba Gombo. La 2e audience de ce dossier a eu lieu ce mercredi 25 mai : un rendez-vous très attendu par les militants de ce parti dont le numéro un a eu à se mesurer avec le président Joseph Kabila Kabange au second tour de la présidentielle en 2006.

Paix de braves ?
Cette audience, selon Radio okapi.net, a tourné autour des préalables soulevés par les deux parties en cause, cela, avant de pouvoir discuter de la possibilité de plaider sur les mesures provisoires sollicitées par le camp François Mwamba. Mais, ces mesures provisoires, qui demandent à ce que le tribunal puisse surseoir à statuer sur l’affaire, n’ont pas été plaidées à l’audience du jour.
Car, avant de les aborder, il y a des préalables que les avocats de la partie demanderesse n’ont pas voulu dévoiler, à l’instar de Me Edouard Mukendi Kalambayi. Un autre avocat, le bâtonnier national Mukendi, a néanmoins lâché: «Que toutes les parties se retrouvent dans une bonne décision.»
Une déclaration qui n’a pas permis d’éclairer les zones d’ombre qui planent sur l’issue de cette affaire. Ce qui a poussé les uns et les autres à spéculer. Mais dans les couloirs du TGI de la Gombe, on a évoqué la thèse d’une paix des braves. Comme quoi, les deux parties ont décidé d’enterrer la hache de la guerre pour fumer le calumet de la paix, d’autant plus que les membres du parti doivent parler d’une même voix et regarder dans une même direction à quelques mois des élections jugées très cruciales.
Selon la même source, l’une des parties en cause, Thomas Luhaka, a même semblé conforter cette thèse, en déclarant que «la volonté de la base du MLC l’a clairement affiché. Vous avez vu qu’il n’y a pas deux groupes, il y a un seul groupe, le MLC».
En début du mois en cours, ce qu’on peut appeler « affaire Mwamba-Luhaka » a occupé la une des médias de Kinshasa lorsque François Mwamba, soutenu par huit membres fondateurs du parti, a décidé de porter devant la justice le problème de son éviction de la tête du secrétariat général du MLC, qualifiant d’illégale cette destitution.
L’opinion congolaise, qui suit de près, cette situation critique, regrette que le MLC, la 2ème foce politique institutionnelle de la RDC soit aujourd’hui en proie à une crise d’une ampleur jamais égalée auparavant, alors que la plupart des partis politiques sont en train de peaufiner leurs stratégies pour aborder avec assurance les élections en novembre 2011.
Le tout est parti lorsqu’un groupe des députés nationaux du parti a adressé à la hiérarchie du MLC un mémo qui exigeait la redynamisation des activités du parti notamment l’organisation du congrès qui devrait lever les options pour la participation du MLC aux prochaines échéances électorales. Le camp qui a demis François Muamba avait estimé que celui-ci prenait position en faveur des signataires de mémo.
Face aux échéances électorales prochaines, François Mwamba, avait annoncé sa candidature à la présidence pour le compte de son parti, dans le cas où Jean- Pierre Bemba serait absent: «Parce que nous avons des structures et un électorat qui nous attendent, le MLC doit bel et bien aligner un candidat à la présidence. En l’absence de Jean Pierre Bemba qui est le candidat naturel du MLC, c’est moi qui suis bien placé pour cela, j’ai des qualités pour cela et je vais me présenter. Bien entendu si j’ai la confiance de mon parti.»
Une décision courageuse que lui ont déniée certains députés, comme Jean-Lucien Mbusa, le secrétaire général adjoint du MLC chargé des questions politiques et stratégiques, qui a soutenu qu’il existe un seul candidat naturel du MLC à la présidentielle: Jean Pierre Bemba, le leader de ce parti, qui est en procès à la Cour pénale internationale (CPI). Pour ce député, en l’absence de J.-P. Bemba, il revient au congrès d’en décider. « Lorsque arrivera le moment où, par exemple, que Jean Pierre Bemba ne retourne pas, seul le congrès du parti va en décider. Nous disons simplement que le candidat naturel c’est Jean Pierre Bemba. Mais à partir du moment où il y aurait un problème dans ce sens, c’est le congrès qui va le régler. Ce n’est pas à nous et à chacun de s’autoproclamer candidat MLC à l’élection présidentielle,» a-t-il conclu.
C’est au cours de sa réunion extraordinaire du lundi 18 avril à Kinshasa, que le collège des fondateurs du MLC a décidé de remplacer François Muamba aux fonctions de secrétaire général du MLC par le député national Thomas Luhaka. Le député François Mwamba a été demis de ses fonctions de secrétaire général du MLC ; cependant, il n’a pas été exclu de ce parti.
Le temps risque de jouer contre le MLC. Il importe que les membres du collège des fondateurs mettent de l’eau dans leur vin pour fumer le calumet de la paix en vue de préparer les élections.
Kléber Kungu


s

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire