Rutshuru toujours dans l’insécurité
Les FDLR tuent 6 personnes à Katwiguru
L’insécurité a encore de beaux jours devant elle dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Sous l’emprise des éléments des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), la population civile de ce territoire continue à payer le tribut d’une insécurité quotidienne. Au moins six personnes ont été tuées par des éléments des FDLR dans la nuit de mercredi à jeudi 26 mai dans le village de Katwiguru, à 22 kilomètres de Kiwanja dans le territoire de Rutshuru.
L’attaque des FDLR est consécutive à la capture, mercredi 25 mai, par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), d’un des leurs chefs appelé «Saddam» et à la mort d’un de ces gardes du corps au cours des opérations que l’armée congolaise mène actuellement dans le secteur.
L’information de la tuerie du village de Katwiguru a été confirmée par la police de Rutshuru.
Pour le commandant des FARDC de la zone opérationnelle de Rutshuru, le colonel Yav, le bilan de cette attaque est de quatre morts. Il a ajouté que les éléments de l’armée régulière poursuivaient les assaillants. Cependant, selon d’autres sources locales citées par Radio okapi, un groupe de combattants FDLR armés est entré à Katwiguru aux environs de 21 heures locales, avant d’abattre par balle des personnes âgées de 20 à 40 ans, dont trois d’une même famille.
La société civile du groupement de Binza déplore ces tueries et demande aux FARDC de garantir la sécurité des personnes dans des circonstances comme celles-là.
On rapporte que les éléments des FARDC qui sont positionnés à 3 kilomètres de ce village ne sont arrivés qu’après le départ des assaillants. L’attaque des FDLR était si éclair, selon le colonel Yav, que les éléments des FDLR ont été pris de court, sans possibilité d’intervention opportune.
La situation sécuritaire du territoire de Rutshuru reste toujours très préoccupante. Le mardi 10 mai, la population de Rutshuru est descendue dans la rue, sur l’axe Chengerero-Bunagana pour exprimer son mécontentement face à la persistance de l’insécurité dans cette partie de la province du Nord-Kivu.
Il y a quelques semaines, le cortège du ministre Léonard Mashako Mamba de l’Enseignement supérieur et universitaire (Esu) qui y a été en mission de service a été victime d’une attaque meurtrière à Katwiguru en route pour Rutshuru pour s’y faire enrôler en provenance de Goma. Si Mashako Mamba a échappé à la mort d’une façon miraculeuse, quoique dépouillé de tous ses biens, son chauffeur et son garde du corps, par contre, ont été tués sur le coup.
Dans une conférence de presse donnée après cette attaque, Mashako Mamba a reconnu qu’il existait un problème d’insécurité dans le Nord-Kivu, estimant que «le problème de la sécurité doit interpeller tout le monde, les autorités doivent se mobiliser et renforcer les efforts déjà consentis afin de mieux protéger les populations et leur garantir la sécurité dans tous les coins du pays ». Aussi plaide-t-il pour le renforcement de la sécurité sur tout l’ensemble du territoire de la RDC, estimant que son cortège et lui ont « vécu, c’est ce que vit la population au quotidien ».
Pas de résultats souhaités
La partie orientale de la RDC, singulièrement la province du Nord-Kivu, est en proie à une grave insécurité. En dépit de nombreuses opérations menées contre les FDLR et les autres groupes armés pour sécuriser la partie, le résultat reste peu probant. Aujourd’hui, le Nord-Kivu est à la merci des attaques à répétition.
Des éléments des FDLR, des FDLR-Soki, de l’ADF-Nalu sont restés maîtres dans cette partie de la République. Il appartient au gouvernement congolais de faire de la sécurité du Nord-Kivu une de ses grandes préoccupations. Pour que la liste de victimes de cette barbarie ne s’allonge pas indéfiniment.
Kléber Kungu
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