Considéré comme un voisin encombrant chez d’autres bailleurs
DSK dans sa nouvelle résidence surveillée : le 153 Franklin Street
Dominique Strauss-Kahn est sorti mercredi soir vers 19h30 (heure locale) de sa résidence temporaire au 71 Broadway escorté de deux «gorilles» pour sa nouvelle résidence surveillée, une luxueuse maison du quartier de TriBeCa, de 600 mètres carrés, à New York, sur le 153 Franklin Street. Dans l'attente de son procès. Cet appartement, qui était en location depuis plusieurs mois à 60.000 dollars par mois.
C’est un palace en plein cœur d’un des quartiers branchés de Manhattan, New York City. Le 153 Franklin Street a trouvé un locataire pas comme les autres : Dominique Strauss Kahn. L’ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), libéré sous caution, y passera au moins encore quelques jours, en attendant l’audience du 6 juin. Il ne devrait pas se sentir trop à l’étroit dans cette maison de 600m2, avec terrasse, un spa, une salle de cinéma, mais surtout… quatre chambres et cinq salles de bain. Un bien estimé à 14 millions de dollars (9,9 millions d’euros), pour un loyer de 50.000 dollars (35.000 euros) par mois environ.
C’est une maison de deux étages au style faussement ancien. Des employés de la société de sécurité lui ont fait suivre ses valises, puis un livreur est arrivé. Il lui a servi un steak salade, qui a coûté 242 dollars. DSK a offert 25 dollars de pourboire, le minimum protocolaire à New York. C'est dans ce quartier très huppé que l'ancien patron du FMI vivra en résidence surveillée, avec son épouse Anne Sinclair, en attendant son procès. Sa prochaine comparution est prévue le 6 juin. Sa fille Camille, celle avec laquelle il aurait déjeuné le samedi 14 mai juste après la tentative de viol présumée d'une femme de chambre au Sofitel, a été aperçue entrant en catimini dans la résidence quelques heures avant lui.
TriBeCa est un ancien quartier d'usines et de hangars reconvertis il y a une vingtaine d'années en lofts. L'endroit qui forme un triangle au dessous de Chinatown au sud de Manhattan est très couru par les acteurs de cinéma et les célébrités américaines. Robert de Niro habite tout près. Cameron Diaz et le joueur de baseball Alex Rodriguez avaient été aperçus il y a quelques mois au 153. Anne Sinclair, qui paie les factures de DSK, ne s'en est, quant à elle, «pas si mal» sortie pour le prix de la location. Elle a obtenu un rabais de 10.000 dollars alors que le loyer de la maison était en location depuis plusieurs mois à 60.000 dollars par mois. «C'est ce qui se fait de plus luxueux et de plus cher à New York», souligne Charlie Attias, vice-président de la société immobilière Corcoran, spécialisé dans la vente et la location de résidences haut-de-gamme.
Le déménagement de l'ancien patron du FMI avait connu plusieurs accrocs. Celui que nombre de New-Yorkais considéraient comme un voisin trop «encombrant» avait été refusé par tous les gérants d'immeubles qu'Anne Sinclair avait approchés depuis sa sortie de la prison de Rikers Island. Ses conditions restent quant à elles des plus restrictives. Interdiction de quitter le 153, à moins de prévenir le juge 6 heures à l'avance et seulement pour aller voir le médecin, les avocats, pour se rendre au tribunal ou encore assister à un service religieux une fois par semaine. DSK devra toujours porter un bracelet électronique et est surveillé 24 heures sur 24 par des caméras vidéo placées dans toute la maison.
Privé toutefois de sa liberté, DSK va désormais loger dans un appartement équipé d'une salle de gym, d'une petite salle de cinéma, d'un jacuzzi, de bains et douches rivalisant d'originalité (sensation pluie, chute d'eau, ou massage). La maison dispose aussi d'une terrasse, mais DSK ferait bien de ne pas s'y attarder s'il veut éviter de finir en Une des tabloïds new-yorkais. Les plus sarcastiques ne manqueront pas de noter que la maison comprend plusieurs pièces réservées aux femmes de chambre.
Après quatre jours très stressants passés au 71 Broadway, en accompagnie d’une meute de journalistes prêts à se servir en premier lieu, DSK est loin de se retrouver dans un endroit à l’abri de toute agitation médiatique. Ses voisins du 153 Franklin Street semblent, eux, un peu plus blasés. «C'est pour le tournage d'un film ou c'est une scène de crime?» a demandé l'une d'entre eux. Des journalistes en quête de témoignages de voisins horrifiés sont tombés sur une jeune mère, se prélassant paisiblement sur les marches d'un loft voisin. «Ça change de l'habitude, c'est un quartier plutôt calme ici», a-t-elle dit d'un air indifférent.
En attendant la prochaine comparution, où l’ancien directeur général du FMI devra plaider coupable ou non coupable, le bureau du procureur a nommé deux nouvelles personnes pour mener l'accusation, deux femmes: Joan Illuzi-Orbon et Ann Prunty.
Kléber Kungu
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