Alors que 14 personnes autres venaient d’être
massacrées
Kabila
promet à la population de Beni de vaincre les ADF
Lors de son dernier séjour dans le
territoire de Beni qui se relevait à peine d’une série de massacres de
plusieurs dizaines de ses habitants, Joseph Kabila a promis à la population de
vaincre les rebelles ougandais des ADF-Nalu accusés d’avoir perpétré ces
tueries.
Le président Joseph Kabila s’adressait ainsi en swahili à
la population de la ville de Beni peu avant son retour dans la capitale
congolaise après avoir séjourné à Beni pour compatir au malheur de la
population endeuillée par des massacres à répétition attribués aux rebelles
ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF)
"Les
ADF doivent comprendre que nous allons les vaincre. Ceux qui pensent que nous
devons négocier avec les ADF, qu'ils oublient, car la réponse est non. On ne
peut pas négocier avec les terroristes", a-t-il martelé.
Tout
en réarmant le moral d’une population meurtrie par cette série de massacres
très meurtriers,Joseph Kabila a invité
son interlocutrice à l’unité pour chasser hors du territoire national cet
ennemi commun que sont ces rebelles ougandais.
"Nous
ne devons pas avoir peur, nous devons rester soudés pour bouter hors du
territoire congolais les ADF", a-t-il insisté.
"Nous
ne devons pas tomber dans le piège de l'ennemi, qui consiste à stigmatiser les
musulmans. L'islam n'est pour rien dans les barbaries qui se font chez nous, à
Beni", a plaidé Joseph Kabila
Le
président Joseph Kabila, qui est arrivé mercredi 29 octobre à Beni, chef-lieu
du territoire éponyme, situé dans la province du Nord-Kivu, s'exprimait pour la
première fois depuis une série de massacres commis dans ce territoire meurtri
par de nombreuses attaques attribuées aux présumés rebelles ougandais des
Forces démocratiques alliées (ADF), actives dans une zone montagneuse de la
région depuis 1995.
Les
rebelles des ADF, opposés au au président ougandais Yoweri Museveni et composés
de musulmans, ont commis, dans cette
partie du territoire congolais, de graves exactions contre les populations civiles,
à savoir, meurtres, enrôlement d'enfants, pillages, prises d’otages. Ils sont
accusés également de se livrer à des trafics lucratifs, notamment de bois.
Depuis
janvier, les FARDC et la Monusco ont lancé plusieurs attaques contre ces
rebelles. Des attaques qui les ont affaiblis, sans les avoir anéantis. Ainsi
ont-ils repris leurs attaques aussitôt après le décès brutal, samedi 30 août,
en Afrique du Sud, du général Jean-Lucien Bahuma, qui menait les opérations
contre ces rebelles
Dans
la foulée, Joseph Kabila a annoncé un changement de commandement des opérations
de lutte contre les ADF, sans en dévoiler la teneur.
L’adresse du chef de
l’Etat est intervenue après avoir rencontré différentes couches de la population du
territoire de Beni.
14 autres personnes tuées
Comme pour défier le
président Kabila, qui séjournait encore à Beni, une ONG locale a annoncé le
massacre de quatorze personnes dans une attaque menée dans la nuit de mercredi
à jeudi dans le territoire de Beni.
Les 14 morts portaient
ainsi à 100 le nombre de personnes tuées au cours du seul mois d’octobre dans
cette partie de la RDC en proie à une forte insécurité.
On rapporte qu’après une
"incursion des ADF dans la localité de Kampi ya Chui,14 personnes ont été massacrées
à la machette. Cette localité, une carrière minière, dans une zone reculée, se trouve à 70 kilomètres au nord de la
ville de Beni, chef-lieu du territoire
Une trentaine de personnes
avaient été tuées dans la nuit du 15 au 16 octobre à Beni, une vingtaine
d'autres à Eringeti (à une cinquantaine de kilomètres plus au nord) dans la
nuit du 17 au 18 octobre, et neuf à Oicha (entre Eringeti et Beni) dans la nuit
du 8 au 9 octobre.
Les victimes sont pour la
plupart des hommes, des femmes et des enfants tués essentiellement à l'arme
blanche (machette, marteau, hache) et parfois décapités.
La situation sécuritaire
du territoire de Beni mérite une attention particulière des autorités pour que
cessent les attaques meurtrières contre les civils. C’est ce que demande en
priorité sa population qui ne sait plus à quelles forces de l’ordre se confier,
telles les attaques se produisent à un rythme infernal.
Kléber Kungu
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