Procès Mamadou Ndala
Un rebelle ADF accuse un colonel congolais d’avoir tué Ndala pour
27 000 USD
Le procès des assassins présumés du
célèbre colonel Mamadou Ndala, ouvert le 1er octobre, poursuit son
cours normal à Beni sur fond d’insécurité persistante. Après un répit de
quelques jours, le procès a repris lundi
3 novembre avec l’audition d’un témoin-clé, un ancien membre de la rébellion
ougandaise des ADF-Nalu. Celui-ci a chargé un officier congolais, le colonel
Birocho Nzanzu Kosi. Il l’a accusé de
lui avoir fourni à l’époque des uniformes des FARDC pour préparer une attaque.
Sans préciser la nature de l’attaque.
Parmi 13 prévenus présents à l’audience de ce
jour-là, le rebelle ougandais que cité
par RFI a désigné cet officier des FARDC, membre de la Direction de contrôle
des frontières, qu’il reconnaît n’avoir rencontré qu’une seule fois.
L’ex-rebelle des ADF clou le colonel
au pilori en le chargeant des accusations très compromettantes. Il a dévoilé le plan machiavélique ayant
conduit à l’assassinat du colonel Mamadou Ndala. Selon lui, le colonel Birocho
Nzanzu aurait permis d’organiser l’assassinat du colonel Mamadou Ndala en
fournissant tous les détails de son itinéraire et son heure de départ. L’officier
va rejeter toutes ces accusations, arguant ne pas connaître cet ancien rebelle
ougandais dont le visage était camouflé et l’identité non révélée. Question de
garder l’anonymat du témoin.
27 000
dollars pour assassiner le colonel Mamadou Ndala
Au
cours de l’audience du lundi 3 octobre, ce chef rebelle ougandais a dévoilé
devant la cour opérationnelle militaire le plan meurtrier monté contre le
colonel Mamadou. Il a accusé cet officier des FARDC d’avoir perçu 27 000 dollars
américains des ADF pour éliminer Mamadou Ndala, ex-commandant du 42e bataillon
des commandos FARDC des unités de réaction rapide.
De nouvelles révélations faites au cours de l’audience de lundi par un des présumés chefs rebelles des ADF laissent croire qu’il y a eu des complicités au sein des FARDC dans l’assassinat du colonel Mamadou. Après les révélations de l’avocat de la République sur la complicité du Major Viviane Masika; c’était au tour lundi du lieutenant-colonel Nzanzu Birocho de se confronter à cette réalité.
De nouvelles révélations faites au cours de l’audience de lundi par un des présumés chefs rebelles des ADF laissent croire qu’il y a eu des complicités au sein des FARDC dans l’assassinat du colonel Mamadou. Après les révélations de l’avocat de la République sur la complicité du Major Viviane Masika; c’était au tour lundi du lieutenant-colonel Nzanzu Birocho de se confronter à cette réalité.
Devant la Cour, l’officier rebelle
ADF, a chargé ce haut officier FARDC d’avoir reçu, du haut commandement des
rebelles ADF, une somme de 27 000 dollars américains, pour
planifier un coup meurtrier contre les responsables de l’opération
militaire « Sokola 1». Dans son témoignage, le rebelle ougandais a précisé
que l’épouse du colonel Nzanzu collaborait aussi avec les rebelles dans des
transactions commerciales et rapportait des informations cruciales sur les
mouvements du colonel Mamadou.
Implication de
l’épouse du Birocho Nzazu
Le 14 octobre, la Cour militaire
opérationnelle du Nord-Kivu avait déjà auditionné et confronté des prévenus et
certains témoins sur un présumé trafic frauduleux du carburant auquel
seraient impliqués des officiers militaires au Nord-Kivu, dont le défunt
colonel Mamadou Ndala, avant son assassinat..Par conséquent, la Cour en était
arrivée à chercher à comprendre s’il y avait un conflit entre ces
officiers militaires et Mamadou Ndala avant sa mort.
Selon le rebelle ougandais, une récompense
avait été promise au colonel Nzanzu après l’exécution de sa mission, sans avoir
précisé ni la nature ni le montant de cette récompense. L’officier Nzanzu
a, quant à lui, clamé son innocence devant la cour, parlant d’un «pur montage»
contre sa personne.
Ce procès tant attendu a connu un
coup fatal après la mort brusque le 2 octobre du témoin-clé à l’époque, Arsène
Ndongala, chauffeur du colonel Mamadou Ndala, au lendemain de sa déposition. Il
était décédé alors qu’il devait faire sa deuxième déposition. Selon l’officier
du ministère public, le chauffeur du colonel Mamadou Ndala aurait expressément
incendié la Jeep de Mamadou Ndala après son assassinat, en vue de dissimuler
les traces et compromettre toute enquête. Voilà qui pourrait expliquer l’énigme
inexpliquée de sa sortie intacte de cet assassinat.
La
comparution d’autres prévenus est prévue au cours de l’audience de mardi 4
novembre d’un procès qui est loin d’avoir livré ses secrets.
Le procès des assassins présumés du
colonel Mamadou Ndala permettra-t-il un jour d’élucider de nombreuses zones
d’ombre, notamment les commanditaires de l’assassinat de celui que le Nord-Kivu
a appelé avec raison le « héros de Goma ». Ya-t-il un lien entre
cette affaire et l’insécurité grandissante qui prévaut dans le territoire de
Beni et qui est à la base des massacres à répétition ayant fait un bilan
macabre d’une centaine de personnes tuées à la machette, au marteau et à la
hache ?
Kléber Kungu
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