Affaire Mamadou Ndala
Le trafic frauduleux du carburant au centre des
auditions
Au 10ème jour des
auditions des témoins, renseignants et prévenus dans l’affaire Mamadou Ndala,
la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu s’est penchée mardi 14 octobre à
Beni-ville sur le trafic frauduleux du carburant auquel seraient impliqués
certains officiers des Forces armées de la République démocratique du Congo
(FARDC), dont Mamadou Ndala.
La Cour a poursuivi l’audition et la
confrontation des prévenus et certains témoins dans le procès des présumés
assassins du colonel Mamadou Ndala. Au 10ème jour de ce procès, la
Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu a orienté ses investigations sur la
piste du trafic frauduleux du carburant, à en croire le site internet de Radio
Okapi.
Le ministère public croit que
certains officiers FARDC, dont le défunt Mamadou Ndala, étaient impliqués dans
un trafic frauduleux de carburant avant l’assassinat de cet ancien commandant
du 42e bataillon des commandos FARDC des Unités de réaction rapide (URR).
En orientant ses investigations sur
cette piste, la Cour cherche ainsi à comprendre s’il y avait un conflit
entre ces officiers militaires et Mamadou Ndala avant sa mort, lequel
conflit aurait poussé donc les autres officiers à attenter à la vie de Mamadou
Ndala.
La source rapporte que le colonel
Birocho Nzanzu Kosi et le major Viviane Masika Mupira ont été parmi les
officiers entendus au 10e jour des audiences.
Plusieurs officiers des FARDC ont
déjà comapru en tant que renseignants, prévenus. Au nombre desquels, le
sergent-major Arsène Ngabu Ndongala, ancien chauffeur du colonel Mamadou Ndala,
et témoin-clé dans cette affaire, qui est décédé moins de 24 heures après sa
déposition à l’ouverture du procès. Il y a également le général Muhindo Akili
Mundos, commandant de l’opération “Sokola” (laver en lingala) qui a évoqué la
piste des rebelles ougandais des ADF. Le colonel Tito Bizuri, considéré par les
enquêteurs comme le suspect numéro un dans l’assassinat de Mamadou Ndala, est
passé également à la barre.
Deux autres officiers
supérieurs des FARDC ont comparu devant la Cour. Il s’agit des colonels
Yav Avulu, en qualité de renseignant, et Ildefonse Ngabo, comme
prévenu. Le premier est le chargé de la logistique de l’opération Sokola et le
second s’occupe des renseignements des FARDC à Beni-Ville.
Au cours de ce procès ouvert le 1er
octobre, vingt personnes, militaires et civils, vont y comparaitre, en qualité
soit de renseignants, soit de prévenus, soit encore de témoins.
Le colonel Mamadou Ndala qui
dirigeait le 42è bataillon commando de l’Unité de réaction rapide des FARDC
a été tué dans un attentat non loin de l’aéroport de Beni,
le 2 janvier 2014. Au moment de sa mort,
il était engagé dans la traque des rebelles ougandais des ADF,
après avoir contribué significativement à défaire les éléments de la rébellion
pro rwandaise vers la fin de l’année 2013 avec l’appui de la Brigade
d’intervention de la Monusco.
Kléber Kungu
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