lundi 10 novembre 2014

Le gouvernement a besoin de 9 millions de dollars pour contrer l’épidémie

Situation  de la maladie à virus Ebola en RDC
Le gouvernement a besoin de 9 millions de dollars pour contrer l’épidémie
            Le gouvernement congolais a besoin de 9 millions de dollars américains pour contrer efficacement la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC) qui a déjà causé la mort de 31 morts contre 53 cas enregistrés depuis que le ministère de la Santé publique l’a déclarée le 24 août dernier.
            Le conseiller médical du ministre de la Santé publique, Roland Shodu Lomami, et le chargé de communication de l’Unicef, Bruno Pila ont fait un briefing aux journalistes sur la situation de la maladie à virus Ebola (nom scientifique du virus Ebola) en RDC qui sévit dans le secteur de Djera, territoire de Boende, district de la Tshuapa dans la province de l’Equateur. C’était au cours d’un café de presse organisé mardi 2 septembre, dans la salle de réunions du PNUD,  dans la commune de la Gombe.

31 personnes décédées
            Le bilan de cette maladie à virus Ebola, autrefois appelée aussi fièvre hémorragique à virus Ebola, est, à ce jour, de 31 personnes avec 53 cas enregistrés dont 13 confirmés au laboratoire,  19 cas probables, 21 cas suspects. En outre, il y a 185 contacts, c’est-à-dire des personnes ayant été en contact avec les personnes malades et/ou décédées de la maladie à virus Ebola et qui sont suivis par des experts sur le terrain. Au sujet du bilan de décès, au 13 décès déclarés au 24 août par le ministère de la Santé publique, il faut ajouter 30 autres décès résultant des fouilles effectuées par l’équipe des épidémiologistes envoyée sur le terrain et survenus avant la déclaration de la maladie. De ce bilan macabre, il faut retrancher deux décès non imputés à cette épidémie.
            Selon Roland Shodu, à ce jour, il n’ ya aucun cas de maladie à virus Ebola ni à Mbandaka, ni à Kinshasa encore moins dans aucun autre coin de la RDC, excepté le secteur de Djera.
            Au cours de cette rencontre de sensibilisation de la presse, le membre de la Commission communication du Comité national de coordination de lutte contre la maladie à virus Ebola a chargé les journalistes de calmer l’opinion nationale, tout en observant les règles d’hygiène individuelle  et collective, à savoir, le lavage des mains au savon ou à la cendre aux différents moments critiques : avant de manger, avant de préparer les aliments ou d’allaiter l’enfant, après avoir été aux toilettes, après avoir changé les couches de l’enfant, chaque fois que l’on retourne à la maison après avoir vaqué à différentes occupations en dehors de la maison.
            En outre, le caractère de contagiosité de la maladie exige que les personnes vivant dans les zones forestières évitent de toucher au gibier trouvé mort ou malade dans la forêt. Il est aussi demandé à tout proche d’un cas suspect ou de décès d’un malade répondant à la définition des cas de la maladie à virus Ebola, d’éviter toute manipulation des sécrétions, sang, corps ou objets ayant été en contact avec celui-ci et d’informer les services de santé pour le nettoyage, la désinfection des maisons et la gestion des dépouilles mortelles en cas de décès.
            Le gouvernement congolais a pris un train de mesures, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, pour contrer et contrer l’épidémie dans le secteur de Djera et empêcher son extension aux autres endroits (secteurs, territoires, districts et provinces du pays. Il s’agit, entre autres, de la mise en quarantaine du secteur de Djera, de la mise en place à Lokolia, dans ce secteur, épicentre, d’un Comité international de coordination technique et scientifique de la riposte, la mise en place d’un centre de prise en charge des cas à Lokolia, le traitement gratuit des malades, la recherche active des cas n’ayant pas consulté les formations sanitaires, le renforcement des mesures de surveillance épidémiologique aux portes d’entrée et sur toute l’étendue du pays, approvisionner en eau potable, assurer l’hygiène hospitalière dans les formations sanitaires dans le secteur de Djera, l’accompagnement psychosocial des malades et des proches des malades et/ou des personnes décédées de la maladie. En plus, l’ouverture prochaine d’un numéro vert pour informer tous les Congolais et de conseiller en cas de nécessité.

Quid de la transmission de la maladie
            Le Dr Roland Shodu a éclairé les journalistes sur les modes de transmission de la maladie à virus Ebola, très grave compte tenu de sa contagiosité, mortelle si la prise en charge  du malade est tardive. Elle se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite au sein de la population par transmission interhumaine. L’homme s’infecte par contact direct avec le sang, les sécrétions (sueur, salive, urines…) ou les liquides biologiques des personnes ou des animaux malades et/ou décédés de cette maladie.
            L’Infection peut se réaliser aussi indirectement pr contact avec les objets souillés par le sang ou les sécrétions des personnes malades ou décédées.
            Quant aux signes prémonitoires de cette maladie, selon le Dr Roland Shodu, ils sont caractérisés par une apparition brutale de la fièvre, accompagnée d’une faiblesse intense, des douleurs musculaires, des maux de tête et une irritation de la gorge. Ces symptômes sont suivis de vomissements, de diarrhée, d’une éruption cutanée, dans certains cas, d’hémorragies internes et externes.
            Le chargé de communication à l’Unicef, Bruno Pila, a, auparavant, parlé des actions et mesures déjà prises par le gouvernement depuis  la déclaration de la maladie le  24 août dernier. Ce qui montre que la RDC n’est pas restée les bras croisés. Ces mesures et actions entrent dans le cadre du plan de contingence pour contrer la maladie. Il y a notamment la mobilisation de 9 000 rations alimentaires pour les 53 000 habitants de Lokolia.
            Aujourd’hui, ce plan qui était évalué, il y a quelques semaines, 4,5 millions de dollars américains, se chiffre 9 millions de dollars américains
            En attendant que l’épidémie ne soit vaincue, le gouvernement invite la population au calme, à éviter la panique, à respecter les règles d’hygiène individuelles et collectives, à suivre les orientations et à ne se fier qu’aux informations émanant des autorités, c’est-à-dire à ne pas faire foi aux rumeurs.
            Entre temps, le gouvernement a déclaré s’être lancé dans une campagne de sensibilisation auprès de la population avec des dépliants en lingala et en français.

Kléber Kungu & Blandine Lusimana T.

Kinshasa et Kampala s’engagent à combattre ensemble les groupes armés

6e session ordinaire de la grande commission mixte RDC-Ouganda
Kinshasa et Kampala s’engagent à combattre ensemble les groupes armés
            La République démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda se sont engagés à combattre ensemble les groupes armés encore actifs qui sévissent dans leurs pays respectifs. C’était au terme de la 6e session ordinaire de la grande commission mixte RDC-Ouganda, tenue à Kinshasa mercredi 27 août.
            Dans une déclaration finale des travaux de la 6ème session ordinaire de la grande commission mixte RDC-Ouganda qui s’est tenue pendant 4 jours,« les deux parties réitèrent leurs engagements à  œuvrer de concert pour mettre fin à l’existence des  groupes armes dans la région.  Elles s’engagent à saisir et encourager tous les pays de la région où se trouvent encore les ADF, les LRA et les autres forces négatives en vue de leur neutralisation ».  
            Les deux pays veulent également poursuivre leurs efforts pour la réalisation des programmes d’intérêt commun. Le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Raymond Tshibanda, a affirmé que les deux pays entretenaient de bonnes relations, ajoutant que le défi que doivent relever les deux pays est celui de faire profiter leurs habitants de leur coopération.
            « A l’occasion de cette réunion, nous avons ensemble rallumé la flamme de coopération entre nos deux pays. Notre devoir, c’est de veiller à ce que cette flamme ne s’éteigne plus. Le défi qui se pose à nous tous, c’est celui de l’action déterminée afin que prospère la coopération entre nos deux pays dans l’intérêt de nos peuples respectifs », a expliqué le chef de la diplomatie congolaise.

Prochaine session en mai 2015
            La  septième session ordinaire de la commission mixte RDC-Ouganda est prévue à Kampala en mai 2015, rapporte Radio Okapi dans son site internet.
            Entre-temps, les deux parties s’accordent pour harmoniser des projets d’accord dans les six prochains mois dans plusieurs domaines ainsi que pour accélérer le processus d’un protocole d’accord énergétique.
            Les relations entre la RDC et l’Ouganda ont connu quelques moments de tensions entre 2012 et 2013 au moment où la rébellion pro rwandaise défaite en décembre dernier occupait certains territoires de la province du Nord-Kivu. Kinshasa accusait Kampala d’apporter un soutien à ces rebelles. Des accusations que les autorités de Kampala réfutaient toujours.
Les travaux de la 6ème session ordinaire de la grande commission mixte de coopération entre la RDC et l’Ouganda, tenus à Kinshasa du 23 au 27 août, étaient placées sous le signe de la renaissance de la confiance mutuelle, après une période de turbulences entre les pays.
.           Au niveau des experts et des hauts fonctionnaires de deux pays, les travaux ont été conduits par les deux chefs de l’administration: pour la RDC, le secrétaire général à la coopération régionale, Joseph Nkoy Baumbu et pour la partie ougandaise, l’ambassadeur James Mugume, secrétaire permanent aux Affaires étrangères, qui a conduit une forte délégation de soixante personnes.
            Ces travaux de la 6ème Session ordinaire de la Grande commission mixte de coopération entre la RDCongo et l’Ouganda font suite à l’Accord de coopération bilatérale signé en septembre 2007, lors du Sommet de Ngurudoto en Tanzanie, par la ferme volonté de deux chefs d’Etat de la RDC et de l’Ouganda.
            Les principaux domaines d’intérêt commun qui ont été retenus et évalués au cours de ces assises sont: la défense et la sécurité, la coopération politique et diplomatique, la coopération socio-économique, la coopération dans le domaine judicaire, dans le domaine de l’éducation ainsi que la coopération dans le domaine culturel.
            Les travaux ont été repartis en quatre sous-commissions afin d’examiner les différentes matières inscrites à l’ordre du jour. Il s’agit de: Défense et sécurité; Economie, finance et infrastructures; Socioculturel ainsi que Politique, diplomatie et justice.

            L’avenir de la coopération entre la RDC et l’Ouganda vise le bien-être des populations de ces deux pays étant donné qu’ils sont membres du Marché commun de- l’Afrique orientale et australe (COMESA).
                                                                                                                      Kléber Kungu

FRANCOPHONIE : Il ne faut pas « être presser devoir à domicile »

Il ne faut pas « être presser devoir à domicile »
            Il ne faut pas « être presser devoir à domicile ». Cette leçon donnée par un rédacteur anonyme et écrite sur la vitre arrière d’un taxi-bus Hiace est découverte par un de mes confrères. Une phrase qui a plongé mon confrère dans une profonde réflexion –alors qu’il se rendait à sa rédaction -  sur la signification exacte de cette leçon.
       Signification exacte ? Oui, la compréhension de l’orthographe des mots massacrés passe par la signification de la phrase.
            Le rédacteur anonyme s’est adressé aux passagers qui prennent place à bord de ce véhicule ou à toute autre personne capable de lire cette leçon en les conseillant de ne pas être pressés de voir le domicile, c’est-à-dire d’arriver à la maison lorsqu’on se déplace à bord d’un véhicule.

Kléber Kungu

L’Onu prête à débourser plusieurs millions de dollars

Lutte contre le virus Ebola
L’Onu prête à débourser plusieurs millions de dollars
            Les Nations unies se sont dit prêtes à apporter de l’appui financier à la République démocratique du Congo (RDC) dans sa lutte contre le virus Ebola qui sévit dans le secteur de Djera, province de l’Equateur et qui a fait 13 morts depuis quelques jours. Une aide qui se chiffre à plusieurs millions de dollars, alors qu’elle a déjà déboursé 1,5 million de dollars américains dans le cadre de « « .Pooled Fund
            Selon le porte-parole de la Mission de l'Onu pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), Carlos Araujo, qui en a fait l’annonce de cette nouvelle lors du point de presse hebdomadaire à Kinshasa, "un mécanisme de financement géré par OCHA pour répondre aux besoins humanitaires en RDC a déjà déboursé 1,5 millions de dollars américains, au niveau du système des Nations unies, 1,5 millions de dollars va venir de ce qu'on appelle le Pooled Fund".

D’autres appuis financiers
            Selon la même source, le CEFR Rapid Response, un autre mécanisme de financement basé à New York, géré par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), destiné à répondre aux besoins humanitaires dan le monde,  va également mobiliser 1,5 million de dollars, tandis que l'Unicef a déboursé 200 000 dollars américains pour aider la RDC à lutter contre l'épidémie d'Ebola. De son côté, le PNUD a fait un appel pour la même somme. « L’appel est en cours », a précisé le porte-parole de la Monusco.
            La Banque mondiale a promis d’apporter également un financement dont elle n’a pas encore précisé le montant. Outre le plan initial de contingence évalué à 2, 500 millions de dollars américains, le gouvernement congolais a besoin de 2 millions dollars américains pour riposter contre l’épidémie d’Ebola. Le plan global exige donc environ 4 500 000 dollars américains.
            Après la confirmation des cas d’Ebola dans la province de l’Equateur à la suite du décès de 13 personnes dans le secteur de Djera, le ministre de la Santé publique, Félix Kabange Numbi, a présenté à ses partenaires nationaux et internationaux les besoins financiers de son pays estimés à 5 millions de dollars pour mettre fin à l'épidémie d'Ebola.

6 cas confirmés d’Ebola
            Le ministre de la Santé a annoncé jeudi 28 août que les chiffres actualisés faisaient état de 42 cas de fièvre hémorragique dont 6 cas confirmés d’Ebola, 13 cas probables et 23 cas suspects. Felix Kabange Numbi a affirmé que le nombre de décès est toujours de 13 morts dont 5 agents de santé.
            Onze personnes sont placées en isolement. Six nouveaux prélèvements ont été effectués en dehors des huit déjà analysés.
Expertise des médecins congolais
            Face à cette épidémie, le Syndicat national des médecins (Synamed) a assuré que les médecins congolais disposent de l’expertise nécessaire à  la lutte contre le virus Ebola.
            Ainsi le Dr Mankoy, secrétaire général du Synamed, a-t-il invité les médecins à respecter le serment d’Hippocrate, tout en assurant que l’épidémie d’Ebola en RDC reste souvent circonscrite dans l’aire où elle s’est déclarée. Depuis 1976, année de la découverte du premier cas du virus Ebola en RDC, le pays connaît sa 7e épidémie d’Ebola.

Kléber Kungu

Virus Ebola: un médicament ou vaccin sous peu ?

Les scientifiques courent contre la montre
Virus Ebola: un médicament ou vaccin sous peu ?
            La propagation du virus Ebola se fait à une telle vitesse que les gens ont l’impression que l’inspiration des chercheurs est à l’arrêt. Que non ! En effet, on annonce que des essais de vaccins contre le virus Ebola vont être menés  de manière accélérée à partir du mois de septembre et pourraient être administrés à des volontaires sains dans trois pays, à savoir le Royaume-Uni, la Gambie et le Mali, selon l'association britannique caritative Wellcome Trust citée par l’Agence France presse (AFP).
            La source rapporte que des essais sur le vaccin cintre le virus Ebola sont menées par le géant pharmaceutique GlaxoSmtihKline (GSK) et les services de santé américain (NIH) et que ces études sont financées par l'association britannique caritative Wellcome Trust à hauteur de 2,8 millions de livres (3,5 millions d'euros).
            Cette subvention, ajoute la source, permettra à une équipe dirigée par le Professeur Adrian Hill de l'Institut Jenner à l'université d'Oxford de commencer à tester le vaccin en parallèle aux essais similaires", menés aux Etats-Unis d’Amérique.
            Selon un communiqué de l’association britannique, la première phase des essais commencera "une fois les autorisations réglementaires et éthiques accordées", en ajoutant que ces autorisations seraient "examinées selon une procédure accélérée" et que les premiers bénévoles pourraient être vaccinés dès "la mi-septembre".

Fabrication de 10 000 doses de vaccin
            Le financement apporté par Wellcome Trust, le Medical Research Council et le département britannique pour le développement international (DFID), permettra aussi à GSK de lancer, en même temps que les essais, la fabrication de 10.000 doses supplémentaires de vaccin.
"Si les essais sont concluants, des stocks (de vaccins) pourraient ainsi être immédiatement disponible pour l'OMS qui serait alors à même de lancer un programme de vaccination d'urgence pour les communautés à haut risque", a précisé Wellcome Trust.
            L'équipe de chercheurs d'Oxford travaillera avec 60 volontaires sains. Quarante personnes participeront à la phase expérimentale en Gambie, et autant au Mali.L'ambition est de mener les essais à leur conclusion d'ici la fin 2014. Quels critères ont prévalu dans le choix des pays où des personnes devront participer à la phase expérimentale, en l’occurrence la Gambie et le mali alors que ces pays ne sont pas affectés par le virus Ebola ? s’interroge-t-on.
            Alors que le monde scientifique s’est mobilisé pour mettre au et fait la course à la montre  pour mettre au point le plus vite possible un médicament ou un vaccin contre la fièvre hémorragique à virus Ebola, le bilan de l’épidémie va croissant. Selon les derniers chiffres publiés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 3.069 cas d'Ebola ont été répertoriés dans quatre pays d'Afrique occidentale, dont 1.552 ont conduit à des décès.
            L'OMS a dénombré 3 069 cas d'Ebola, dont 1 552 décès, dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest, selon son dernier bilan arrêté au 26 août et publié jeudi 28 août à Genève en Suisse, alors que le précédent faisait état de 2. 615 cas dont 1 427 décès au 20 août. La maladie a un taux de mortalité moyen de 52%, variant entre 42% en Sierra Leone et 66% en Guinée.
            Dans ce bilan n’est pas pris en compte celui de l’épidémie en cours en RDC signalée le 24 août dernier. En Guinée, d'où l'épidémie a commencé au début de 2014, il y a 648 cas, dont 430 morts. Au Liberia, il y a 1 378 cas dont 694 morts, en Sierra Leone, le bilan est de 1 026 cas dont 422 morts, tandis qu’au Nigeria, il y a 17 cas, dont six morts.

Kléber Kungu

Journée internationale contre l’impunité des crimes contre les journalistes

Le 2 novembre de chaque année

Journée internationale contre l’impunité des crimes contre les journalistes

            Le 2 novembre de chaque année est désormais décrété journée internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes. Ainsi a décrété l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu). Une décision qui fait suite au constat selon lequel au moins 600 journalistes ont été tués à travers le monde durant les dix dernières années.
            Cette nouvelle a été communiquée mercredi 27 août par le chargé de programme communication et information du bureau de l’Unesco à Kinshasa, Joseph Potopoto, au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Monusco à Kinshasa. Selon lui, cette décision fait suite au constat selon lequel au moins 600 journalistes ont été tués à travers le monde durant les dix dernières années.
            Par cette décision qualifiée d’historique, l’Onu condamne «toutes les attaques et la violence contre les journalistes et travailleurs des médias».
            En décrétant cette journée mondiale, l’Onu appelle ses Etats membres à s’impliquer dans la prévention de la violence contre les journalistes et les professionnels des médias. Pour l’Unesco, il s’agit «d’assurer la reddition des comptes, de traduire en justice les responsables des crimes contre les journalistes et travailleurs des médias, et de veiller à ce que les victimes aient accès à des recours effectifs».
            Il revient à l’Unesco d’assurer la coordination générale de la commémoration de cette journée, en consultation avec les parties prenantes concernées. Au cours de cette journée, a précisé le chargé de programme communication et information du bureau de l’Unesco, plusieurs activités de  sensibilisation du monde entier à cette journée seront organisées.
            La journée internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes, apprend-on, a été initiée le 18 décembre 2013 par l’Assemblée générale de l’Onu.

La liberté de presse bafouée régulièrement
            Les médias bénéficient également de la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée le 13 mai de chaque année. A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée le 3 mai dernier, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon,  a regretté qu’aucun jour ne s’écoule sans que la liberté de la presse ne soit bafouée.
            Selon Ban Ki-moon, les journalistes sont victimes d’enlèvements, de détentions, de bastonnades, voire d’assassinats à cause des vérités dérangeantes qu’ils énoncent et qui rentrent dans le cadre de l’exercice de leur fonction.
            Instituer une journée internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes est une bonne initiative pour souligner les conditions précaires et d’insécurité dans lesquelles les professionnels des médias exercent leur métier, mais pousser les personnes – dirigeants et autres administrés - qui commettent ces crimes à ne plus les commettre en sanctionnant la commission de ces crimes reste un défi que l’Onu doit arriver à relever.
            Le 2 novembre prochain, les médias du monde entier vont donc devoir célébrer la première journée consacrée à lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes. Au cours de la célébration de cette première journée, quel bilan les journalistes vont-ils tirer sur les crimes commis contre eux durant un certain nombre d’années ?

Kléber Kungu

La Belgique s’offre une nouvelle ambassade à Kinshasa

La Belgique s’offre une nouvelle ambassade à Kinshasa
            Les jours à venir, le Royaume de Belgique va s’offrir une nouvelle ambassade à Kinshasa. La pose de la première pierre des travaux de construction de l’immeuble qui va abriter la nouvelle ambassade de Belgique en RDC a été faite mardi 26 août à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). La cérémonie de cet événement a été symboliquement faite par le ministre d’Etat Belge, Armand De Decker, et le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda.
            Au cours de cette cérémonie, l’ambassadeur de la Belgique en RDC, Michel Lastschenko, a déclaré que l’immeuble de quatre niveaux sera construit sur une surface de 5 000 mètres carrés au croisement de l’avenue Libération (ex-24 Novembre) et du Boulevard du 30 juin, dans la commune de la Gombe. Un grand immeuble à l’image d’un grand pays comme la Belgique.
            Pour la petite histoire, le terrain où sera érigé cet immeuble appartenait aux compagnies belges d’aviation Sabena et SN Bruxelles.
            Pour l’ambassade belge, la construction de ce nouvel édifice s’imposait  et est une nécessité en ce jour en raison du vieillissement de l’ancien bâtiment (construit en 1950) qui abritait les locaux de cette ambassade. Vieux de 64 ans, cet ancien bâtiment méritait d’être remplacé, les règles et les exigences de la modernité ont appelé à l’érection d’un nouveau bâtiment plus moderne.
            Si le nouvel immeuble va désormais abriter tous les services de l’ambassade, y compris ceux de la Coopération technique belge (CTB), il est vrai que les demandes de visas pour la Belgique continueront à se faire à la maison Schengen.

Les ambassades des Pays-Bas et du Luxembourg dans cei immeuble
            Le nouvel immeuble en construction va, apprend-on du site internet de Radio Okapi, abriter, en plus des services cités plus loin, ceux des ambassades des Pays-Bas et du Luxembourg. A en croire l’ambassadeur de la Belgique en RDC, Michel Lastschenko, cette nouvelle disposition est une première dans le monde.
            Le ministre d’Etat belge, Armand De Decker, a déclaré que cette nouvelle ambassade est un symbole fort de la présence de la Belgique en RDC et d’excellentes relations qu’entretiennent les deux pays. « Un geste politique de confiance en l’avenir », a-t-il ajouté.
            Selon la même source, c’est l’entreprise belge de construction Willemem qui va exécuter les travaux de construction  dont le coût et la durée des travaux n’ont pas été révélés au cours de cette cérémonie.
            En s’offrant ce nouvel immeuble, le Royaume de Belgique entend ainsi garder son rang aussi bien de partenaire privilégié du Congo-Kinshasa que d’ancienne métropole.

Kléber Kungu

FRANCOPHONIE : « Nouvel formule »

« Nouvel formule »
            « Nouvel formule ». Savez-vous de quoi il s’agit ? C’est le nom d’une boulangerie sise au croisement des avenues Lukengo et Kimvula, dans la commune de Kintambo. Sans doute, cette nouvelle formule d’orthographier l’adjectif « nouvel » accompagnant le mot féminin « formule », comme si  elle était un nom masculin singulier commençant par une voyelle ou un « h » aspiré, est-elle une de nombreuses inventions des Kinois.

            La boulangerie « Nouvel formule » peut-elle se targuer aussi de produire des pains d’une nouvelle formule mise au point par ses boulangers ? Rien n’est sûr.
Kléber Kungu

Virus Ebola : attention à la viande de chauve-souris !

Dossier sur une maladie très meurtrière
Virus Ebola : attention à la viande de chauve-souris !
            Le virus Ebola est l’une des maladies de ce siècle parmi les plus meurtrières dont les modes de transmission sont insidieux d’autant que les précautions à pendre pour se prémunir contre cette épidémie sont délicates. Parmi lesquelles, il faut éviter de consommer la viande des primates et de la chauve-souris, pourtant très prisées.
            Avec la réapparition inopinée du virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC), s’imposent un nouveau mode de vie et de nouvelles habitudes alimentaires. Ainsi les Congolais de tous les coins, particulièrement ceux vivant dans le territoire où s’est déclaré le virus Ebola, sont-ils invités –pardon, obligés à tout consommer, sauf…la chair succulente de la chauve-souris.
            Pour éviter la propagation du virus Ebola, le service de la santé dans la partie du pays contaminée par le virus Ebola, version Zaïre, et sur toute l’étendue de la RDC, demande aux populations d’éviter le contact avec les animaux porteurs sains, dont la chauve-souris. Une mesure qui risque de ne pas être appliquée à la lettre d’autant plus que la chair de cet animal ailée est si exquise qu’elle est prisée par la population.
            La chauve-souris, qui est une porteuse saine du virus Ebola, est consommée par des milliers d'habitants de Beni et de Butembo, dans la province du Nord-Kivu. Malgré la réapparition de la maladie en Afrique de l’ouest et de cas déclarés dans la province de l'Equateur, certains ne sont pas prêts à arrêter sa consommation.

            En dépit de tout ce risque mortel que présente la consommation de la viande de la chauve-souris et en général la viande des animaux de brousse, notamment celle des primates – le singe - en cette période critique, il s’avère difficile de convaincre les consommateurs de viande de brousse de changer leurs habitudes alimentaires.

            Une attitude  lourde de conséquences susceptible de prêter le lit à la propagation de la fièvre hémorragique à virus Ebola. Que de vies humaines courent le risque de passer de vie à trépas en raison de cette attitude pour le moins condamnable ! Une attitude que les autorités administratives doivent sanctionner sans complaisance et de manière exemplaire pour décourager toute tentative de suivre l’exemple.
            Contrairement à la thèse des pro consommateurs de la viande de brousse, pour certains spécialistes, ne pas consommer cette viande est une des mesures efficaces pour lutter contre cette épidémie. En effet,le fait de ne plus manger de viande de brousse, particulièrement du singe ou des chauves-souris, diminue considérablement le risque de survenue de l'infection. Car il faut un contact physique avec l'animal infecté pour être infecté à son tour.
            Donc si on ne touche plus de singe et de chauves-souris, on a beaucoup moins de risques d'avoir des épidémies. Malheureusement, la difficulté est que, bien souvent, les gens dans ces zones reculées n'ont que la viande de brousse. C'est leur seul moyen de subsistance. Comme on a pu le voir en Afrique centrale, il y a certes de la sensibilisation auprès de la population, mais ça reste un vœu pieux. Les gens continuent de consommer cette nourriture parce qu'ils n'ont pas énormément de choix, finalement. Même s’ils ont un choix, comment ne pas céder à l’envie de prendre de la viande ?
Kléber Kungu

Des chauves-souris réservoir du virus Ebola

            Comment en est-on arrivé à découvrir que les chauves’souris, prisées pour sa chair exquise, constitue un réservoir du virus Ebola ?
            Ce sont des chercheurs de l’IRD qui ont, pour la première fois, identifié des chauves-souris comme réservoir naturel potentiel du virus Ebola. Depuis 2001, plusieurs épidémies foudroyantes de fièvre hémorragique, touchant simultanément les hommes et les primates, se sont produites en République du Congo et au Gabon.
            Si l’on savait que le virus se transmettait des grands singes vers l’homme, on ne connaissait ni le réservoir naturel, ni le mode de transmission du virus aux grands singes. Des scientifiques de l’IRD et du Centre international de recherches médicales de Franceville (Gabon) ont publié dans la revue Nature une étude sur des petits vertébrés capturés près de carcasses de primates infectés. Ils ont, d’une part, détecté des anticorps spécifiques du virus Ebola dans le sérum de trois espèces de chauves-souris frugivores tropicales et ont, d’autre part, mis en évidence des fragments du génome viral dans le foie et la rate de ces vertébrés.
            Selon des observations, les grands singes se contamineraient directement par contact avec ces chauves-souris. Ces résultats constituent un élément essentiel dans la compréhension du cycle du virus dans son milieu naturel et peuvent être déterminants dans la prévention des épidémies humaines du virus Ebola.

 

 

Le virus Ebola en neuf points

Comment attrape-t-on le virus Ebola ? D’où vient-il ? Quels sont les symptômes de la maladie ?

1.     D’où vient le virus Ebola ?

Si l’on ignore précisément l’origine du virus Ebola, aussi appelé fièvre hémorragique à Ebola, on considère que les chauves-souris frugivores en sont les hôtes probables. On le retrouve également chez les chimpanzés, les gorilles, les antilopes et d’autres animaux de la brousse. Il peut passer à l’homme via le sang, les liquides et tissus corporels des animaux infectés.

2.     Peut-il se transmettre d’homme à homme ?

Oui, l’infection se fait par contact direct (par la peau lésée ou les muqueuses) avec le sang, les liquides biologiques ou les sécrétions (salive, urine, sperme) de la personne malade. En Afrique, les rites d’inhumation où l’entourage est en contact direct avec la dépouille du malade est source de contagion. Par contre, contrairement à une croyance répandue, le virus Ebola ne se transmet pas dans l’air.

3.     Combien de temps une personne est-elle contagieuse ?

Les personnes malades peuvent transmettre l’infection aussi longtemps que leur sang et leurs sécrétions contiennent des virus, c’est à dire pendant plusieurs semaines (cela peut aller jusqu’à 7 semaines après disparition des symptômes).

4.     Est-on malade tout de suite ?

Pas forcément. Il peut s’écouler de 2 à 21 jours entre le moment où l’on contracte le virus Ebola et le moment où les symptômes apparaissent. Le patient n’est pas contagieux tant qu’il ne présente aucun symptôme.

5.     Quels sont les symptômes ?

Si c’est la fièvre qui apparaît généralement en premier, il peut également y avoir des éruptions cutanées, une irritation de la gorge, des hémorragies internes et externes, des vomissements et des diarrhées. Le tout s’accompagnant d’une intense fatigue. Une prise de sang permet de confirmer le diagnostic d’Ebola.

6.     Le virus Ebola est-il toujours mortel ?

Malheureusement il l’est souvent, car c’est l’un des virus les plus dangereux pour l’homme. On estime que le virus responsable de l’épidémie actuelle tue environ 60% des personnes infectées.

7.     Existe-t-il un vaccin ?

Pas pour l’instant mais plusieurs laboratoires pharmaceutiques travaillent actuellement à la mise au point d’un vaccin. La piste la plus prometteuse semble venir des Etats-Unis où la société Crucell, soutenue par les autorités de santé américaines, aurait déjà testé son vaccin avec succès sur des chimpanzés. Des essais sur les humains sont actuellement en cours.

8.     Y-a-t-il un traitement ?

Non, et c’est ce qui explique la panique qui règne autour d’Ebola. La plupart du temps les malades arrivent à l’hôpital déshydratés et doivent être perfusés. Si certains médicaments peuvent être administrés, aucun n’a pour l’instant démontré une réelle efficacité. Compte tenu de l’urgence de la situation, des traitements expérimentaux sont proposés aux malades. C’est le cas du ZMapp, un cocktail de trois anticorps qui cible les cellules contaminées et active la réaction immunitaire. 

9.     Quelles sont les précautions à prendre ?

Pour l’instant l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) n’a pas interdit les vols en provenance ou à destination des pays concernés par le virus Ebola. Néanmoins, beaucoup de personnes ont renoncé à s’y rendre. Si vous devez partir dans l’un de ces pays, voici les précautions à prendre :
- se laver très régulièrement les mains à l’eau et au savon ou à l’aide d’un gel hydro-alcoolique.
- éviter tout contact avec des personnes ayant une forte fièvre ou étant infectées
- éviter tout contact avec des animaux sauvages
- ne pas consommer, ni manipuler de viande de brousse
- bien cuire les produits animaux (viande, lait) avant de les consommer
- contacter rapidement le centre médical le plus proche en cas de fièvre supérieure à 38,5°
Source RFI
 Sur cinq espèces de virus Ebola, quatre sévissent en Afrique

Les fièvres hémorragiques dues au virus Ebola, qui ont frappé ces dernières semaines la Guinée, ont tué plus d’une centaine de personnes. L’inquiétude est grande d’autant que lors des dernières épidémies le virus frappait fort puis disparaissait.
Le virus Ebola continue sa progression en créant la panique dans les populations des pays voisins de la Guinée, notamment la Sierra Leone et le Liberia. Pourtant, les spécialistes estiment que la propagation du virus était prévisible. Apparu dès 1976, il a provoqué deux épidémies successives et presque simultanées : la première au Zaïre (d’où le nom donné à cette souche du virus) devenu République démocratique du Congo ; et l’autre au Soudan. Chacune d’entre elles avait touché plus de 300 personnes. Durant les quinze années suivantes, le virus n’a plus fait parler de lui.
Chaque année, un pays d'Afrique centrale concerné
Puis il est réapparu en Côte d’Ivoire en 1994. Puis au Gabon et de nouveau en République démocratique du Congo, où l'épidémie de Kikwit avait été très médiatisée à l’époque. Depuis, le virus circule en permanence en forêt équatoriale et chaque année, un pays d’Afrique centrale est concerné par ces fièvres hémorragiques.
Pour les spécialistes, la présence de ce virus aujourd’hui n’est donc pas une surprise même s’il apparaît plus à l’ouest du continent. Cela signifie que son dynamisme est en pleine expansion, explique un spécialiste. Du coup, il est probable de le voir réapparaître périodiquement dans les années à venir.

Espèce « Ebola-Zaïre » avec le taux de mortalité le plus fort
Cinq espèces de virus Ebola ont été recensées dans le monde. Il en existe une en Asie qui ne concerne pas l’homme et les quatre autres en Afrique dont celle qui sévit actuellement en Guinée et en Sierra Leone. L’espèce « Ebola-Zaïre » est celle qui a le taux de mortalité le plus fort, entre 60 et 90 %. Jusqu'à présent elle touche principalement l’Afrique centrale. Viennent ensuite l’espèce  « Côte d’Ivoire » pour laquelle un seul cas non mortel a été recensé dans la forêt Taï située à la frontière avec le Liberia, l’espèce  « Soudan » qui a également touché l’Ouganda mais moins mortelle que la « Zaïre », autour de 50 % de mortalité. Et enfin, une dernière espèce qui a concerné seulement l’Ouganda, beaucoup moins pathogène pour l’homme, avec un taux de mortalité d’environ 25 %.
Précautions à prendre notamment lors de rituels funéraires
Le possible contact avec un malade a provoqué la panique dans les lieux publics, quelquefois au-delà du scientifiquement probable. Mais il y a peu de risques de contamination dans les situations très quotidiennes comme prendre un taxi ou dans le cas d’un simple serrage de mains. Les cas de transmission recensés l’ont été le plus souvent lors de cérémonies au moment du lavage des morts par exemple. Là où les personnes d’une même famille parfois se sont occupées de leur parent en revêtant le défunt de nouveaux habits. C’est par les muqueuses que le virus se transmet, ainsi les draps et les vêtements souillés par du sang, des urines et des vomissements doivent être brûlés. Les maisons et autres effets doivent être désinfectés par de l’eau et du chlore – ou javel – de façon très minutieuse.
            Enfin la chasse et la consommation de viande de gibier comme les singes et autres petits animaux possiblement contaminés par une morsure de chauves-souris – réservoir du virus Ebola – doivent être bannis jusqu’à nouvel ordre.
Source/ RFI

Virus Ebola : entamer une campagne de sensibilisation

Le « tueur impitoyable » à nos portes
Virus Ebola : entamer une campagne de sensibilisation
            La nouvelle de la découverte de deux cas du virus Ebola dans le secteur Djera dans le territoire de Boende dans la province de l’Equateur est tombée lundi 25 août dans la soirée comme une bombe. Du moins auprès de ceux qui ont l’habitude de suivre des informations leur petit écran. L’air grave avec lequel le ministre de la Santé publique, Félix Kabange Numbi a annoncé cette triste nouvelle a contribué à bien dramatiser la situation. Le virus Ebola, ce « tueur impitoyable », est à nos portes. Le danger est présent en RDC : il est temps d’entamer une vaste campagne de sensibilisation auprès des populations de toutes les provinces.
            Pour contenir l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola déclarée dans le secteur de Djera, territoire de Boende, dans la province de l’Equateur, où elle a tué 13 personnes, le gouvernement congolais a annoncé, lundi, un train de mesures.
            Le gouvernement a décidé notamment la mise en quarantaine du secteur de Djera où sévit l’épidémie, la mise en place d’un centre de traitement, l’installation du comité international de coordination technique et scientifique et l’installation d’un laboratoire à Lokolia, épicentre de l’épidémie pour assurer le diagnostique biologique en temps réel.

Bienvenue à toutes les mesures
            Toutes ces mesures et celles déjà prises par le ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi au cours d’une réunion de crise qu’il a tenue le 31 juillet avec différents partenaires impliqués de près ou de loin dans cette question, sont les bienvenues.
            Cependant, à elles seules, elles sont loin de prévenir ou de contenir cette épidémie dont la vitesse de propagation est fort inquiétante. C’est pourquoi, nous estimons qu’il est temps d’associer à ces mesures, une campagne de sensibilisation à mener auprès de toutes les populations des provinces du pays, ainsi que nous l’avons préconisé dans un de nos articles, intitulé « Le virus Ebola arrive : que fait la RDC ? »
            Le virus Ebola, comme toute autre maladie contagieuse, peut entrer dans n’importe quelle direction ou province de la République. Il peut choisir l’Est, l’Ouest, le Nord ou le Sud.  Pour le cas d’espèce de la RDC, l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola a choisi le Nord-ouest comme porte d’entrée. L’Equateur, une province très forestière, avec toutes sortes d’animaux, foyer de cette maladie, n’a pas résisté à l’assaut du virus Ebola et est en train de pleurer ses 13 enfants, premières victimes de l’épidémie.
            Quoique d’une famille différente de celle qui sévit en Afrique de l’Ouest, le virus Ebola congolais n’est pas moins meurtrier ni dangereux. Il tue aussi fatalement que son voisin de l’Afrique occidentale qui a déjà fait plus de 1 400 victimes avec plus de 2 600 cas suspects.
            Tous ces aspects pris en compte, il est temps de lancer une grande campagne de sensibilisation sur toute l’étendue de la République. Il est vrai que tous les moyens à disposition du pays doivent être mis à contribution. Les médias, aussi bien écrits qu’audiovisuels doivent être placés au premier plan pour mener cette campagne.
            Si puissants puissent-ils paraître, il est évident que les médias, du reste limités dans leur diffusion ou couverture du territoire national, ne peuvent pas faire tout le travail. Un travail qui doit être complété ou suppléé par d’autres canaux comme des agents d’hygiène munis de toutes sortes de matériel comme des lance-voix.
            Chaque secteur (pour les milieux ruraux) ou commune (villes) doit en être doté. Ces agents auront la tâche de sillonner les villages ou les quartiers.

Une campagne pour quels messages
            Une vaste campagne de sensibilisation pour quels messages ? Les médias et les agents de sensibilisation auront à diffuser des messages expliquant ce qu’est ce le virus Ebola, appelant la population à observer certaines règles d’hygiène. On lui demandera de transmettre d’urgence dans un centre hospitalier tout cas suspect présentant des signes proches du virus Ebola. Des signes qui doivent également être expliqués à la population.
            Au cours de la campagne, on expliquera à la population la source du virus. Ainsi on interdira en priorité la consommation de la viande du gibier comme le singe ou les chauves-souris. En même temps, les notions d’hygiène seront enseignées à la population à qui l’on demandera de sa laver constamment les mains à chaque occasion.
            On leur interdira formellement de toucher au corps de toute personne décédée, au besoin, de s’en approcher, quelque soit le rang du défunt. En effet, il est difficile, dans la coutume africaine, congolaise en particulier, de rester éloigné du corps d’un proche. Voilà pourquoi des mesures draconiennes doivent être prises à l’endroit de tous ceux qui enfreindront à ces dispositions.
            Les autorités politico-administratives, à tous les niveaux, doivent être bien sensibilisés, surtout ceux des milieux ruraux plus proches des forêts ou des savanes, foyers des gibiers comme les singes et les chauves-souris.
            Nous faisons la course à la montre. Tout retard n’est pas pardonnable. N’attendons pas qu’un autre foyer de virus Ebola se déclara dans une autre province. Ce qui compliquera la tâche du gouvernement dans la prévention ou lutte contre cette épidémie qui ambitionne de devenir planétaire. D’autant plus qu’il n’existe, à ce jour, aucun médicament ni vaccin contre elle.

 

Un nouveau traitement expérimental

            Quoique le Japon se soit dit prêt à fournir un traitement expérimental mis au point par une entreprise nippone, homologué en mars dans le pays comme antiviral contre la grippe, afin de lutter contre Ebola. A condition que « l’Organisation mondiale de la santé en fait la demande». Face à l’ampleur de l’épidémie, un comité d’experts réuni par l’OMS a jugé le 12 août «éthique» d’offrir des médicaments à l’efficacité et aux effets secondaires encore non mesurés «comme traitement potentiel ou à titre préventif».
            Alors qu’un médecin libérien, le Dr Abraham Borbor, traité avec un sérum expérimental américain, le ZMapp, au Liberia après avoir été contaminé par le virus Ebola est décédé. Et pourtant, rapporte l’agence Reuters, il «  montrait des signes de progrès… ». Deux autres praticiens soignés avec ce sérum, le ZMapp, sont toujours sous traitement et « il y a des signes d’espoir» qu’ils en sortent guéris. Pourtant deux Américains, eux, contaminés au Liberia et transférés aux Etats-Unis pour y être soignés à ce sérum, ont guéri complètement, il y a quelques jours.

KléberKungu

Retracer leur frontière commune : mission délicate pour Kinshasa et Kigali

Source de maintes tensions
Retracer leur frontière commune : mission délicate pour Kinshasa et Kigali
            Retracer leur frontière commune de plus de 200 km, à la fois terrestre, lacustre et fluviale, voilà la mission délicate qu’une équipe d’experts ainsi que des représentants des autorités locales de  Kinshasa et de Kigali doivent réaliser cette semaine, du 25 au 30 août. Une mission délicate d’autant plus qu’elle est  la source, des décennies durant, de maintes tensions entre les deux pays.
            Des experts et des représentants des autorités de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda vont devoir s’activer pour réaliser  pendant six jours (du 25 au 30 août) une mission aussi délicate qu’importante en faveur de ces deux pays. Il s’agit de retracer un peu plus de 200 km de frontière entre la RDC et le Rwanda. Une frontière à la fois terrestre (de Goma à Giseny), lacustre (à travers le lac Kivu) et fluviale (le long de la rivière Ruzizi).
            La décision de procéder au retracé de la frontière entre la RDC et le Rwanda a été prise au début du mois d’août au cours d'une rencontre bipartite, qui s'est tenue  à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
            La matérialisation de cette frontière commune va consister à placer des bornes sur la partie terrestre comprise entre la ville de Goma (RDC) et celle de Gisenyi (Rwanda) et par des bouées sur le lac Kivu compris entre les villes de Bukavu et Goma.
            On rapporte que le tracé de la frontière n'a pas été source de discorde entre les deux parties, à en croire la manière dont les délégués des ministères congolais et rwandais de l’Intérieur ainsi que les membres de la commission permanente des frontières Rwanda–RDC se sont facilement mis d'accord en se basant sur la carte coloniale dressée en 1911, entre la Belgique (le premier colonisateur du Congo)et l'Allemagne (le second colonisateur du Rwanda).

Localisation de 6 bornes des 22  de l’époque coloniale
            Le vice-gouverneur du Nord-Kivu, Feller Lutayichirwa Muiwahale, l’un des membres ayant pris art  cette rencontre, du côté de la RDC, n’a pas tardé d’afficher son optimisme en assurant que les travaux de démarcation iraient jusqu’à leur terme, d’autant que six bornes-frontières sur les vingt-deux mises en place à l’époque coloniale ont déjà été localisées. Le même optimisme a été affiché du côté rwandais où le chef de la délégation, James Ngango, a assuré que le procès-verbal qui venait d’être lu et signé ne pourrait souffrir d’aucune faille déclaré. Comme quoi il serait appliqué.
            La source ajoute que les deux parties avaient pris l’engagement de se retrouver en septembre prochain pour évaluer l'opération de tracé qui serait fait entre temps.
            Retracer leur frontière commune aiderait la RDC et le Rwanda à faire baisser la tension consécutive à cette épineuse question. Depuis l’entrée de l’AFDL en RDC avec le président Laurent-Désiré Kabila, la question de la frontière a surgi de plus belle lorsque le problème des prétendus accords de Lemera a circulé abondamment dans l’opinion congolaise. Ainsi Les Congolais n’ont cesse d’accuser les Rwandais d’expansion territoriale. Une polémique que Nicolas Sarkozy, alors président, avait aidé à nourrir en déclarant que la RDC dispose d’un espace très large et une grande quantité de des richesses minières qu’elle pourrait les partager avec son voisin-ennemi le Rwanda.
            Pour certains spécialistes de la question, la mission que les deux pays se sont donnée est très importante, car elle leur permettra de rendre visible leur frontière. Ce qui supprimera, précise le géographe Michel Foucher, cité par TV5 Monde, de supprimer tout prétexte d’incursion pour telle ou telle force armée ». Ce géographe français doublé d’un diplomate ajoute que la délimitation frontalièrel est un vrai signe de pacification ».

Lutter contre la contrebande…
            La mission va également aboutir à la délimitation d’une frontière normalisée qui va faciliter désormais différents échanges entre les deux pays qui ont intérêt à cultiver des relations de bon voisinage que de se livrer, des années durant, à des conflits meurtries qui ne font qu’attiser haine, revanche…
            Dans son analyse, Michel Foucher  va plus loin. « C’est cela le but de l’opération : mettre fin au racket des douaniers, lutter contre la contrebande, encourager le commerce transfrontalier…La frontière ne sera plus vécue comme une barrière mais deviendra une ressource pour les populations locales. »
            Une mission qui tombe à propos, alors que la Banque mondiale , par son président, Jim Yong Kim et l’Onu, par son secrétaire général, Ban Ki-moon, avaient promis, lors de leur tournée dans la région des Grands lacs, en mai 2013, une enveloppe de 1 milliard de dollars pour le développement économique des pays de la région, après la signature par 11 pays de la région de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
            Les deux personnalités s’étaient rendues successivement en République démocratique du Congo (le 22 et le 23), au Rwanda (le 23 et le 24) et en Ouganda (le 24).

            Au sujet de la délimitation des frontières avec ses voisins, la RDC n’entend pas s’arrêter en si bon chemin avec le Rwanda. Kinshasa a également entrepris un abornement de sa frontière plus au sud avec son voisin ougandais. Un dossier, apprend-on de la même source, est en cours, à la demande de la RDC et de l’Ouganda.

Existence d’un programme continental
            En 2007, un programme spécifique sur la délimitation des frontières des pays africains avait été lancé sous l’égide de l’Union africaine. A l’initiative de l’ancien président du Mali Alpha Oumar Konaré, ce programme est financé par la coopération allemande. Il fonctionne déjà bien dans bien des pays de l’Afrique de l’Ouest, en l’occurrence au Mali, au Sénégal et au Burkina, ainsi qu’au Mozambique.
            Cependant, ce programme de démarcation des frontières ne marche pas du tout dans la corne de l’Afrique, en Ethiopie, en Somalie et au Soudan, des pays déchirés par d’interminables conflits politico-territoriaux. Ce programme se fait sur base du volontariat des Etats. Il appartient donc aux Etats concernés de déclarer leur situation frontalière avant de s’engager à procéder à la démarcation des frontières. La fin de ce programme est prévue en 2020.
            Certains esprits avisés restent encore sceptiques quant à la bonne foi de la partie rwandaise sur le respect de la frontière une fois délimitée.

Kléber Kungu