Situation de la maladie à virus Ebola en RDC
Le gouvernement a besoin de 9 millions de
dollars pour contrer l’épidémie
Le gouvernement congolais a besoin de
9 millions de dollars américains pour contrer efficacement la maladie à virus
Ebola en République démocratique du Congo (RDC) qui a déjà causé la mort de 31
morts contre 53 cas enregistrés depuis que le ministère de la Santé publique
l’a déclarée le 24 août dernier.
Le conseiller médical du ministre de
la Santé publique, Roland Shodu Lomami, et le chargé de communication de
l’Unicef, Bruno Pila ont fait un briefing aux journalistes sur la situation de
la maladie à virus Ebola (nom scientifique du virus Ebola) en RDC qui sévit
dans le secteur de Djera, territoire de Boende, district de la Tshuapa dans la
province de l’Equateur. C’était au cours d’un café de presse organisé mardi 2
septembre, dans la salle de réunions du PNUD,
dans la commune de la Gombe.
31 personnes décédées
Le bilan de cette maladie à virus
Ebola, autrefois appelée aussi fièvre hémorragique à virus Ebola, est, à ce
jour, de 31 personnes avec 53 cas enregistrés dont 13 confirmés au
laboratoire, 19 cas probables, 21 cas
suspects. En outre, il y a 185 contacts, c’est-à-dire des personnes ayant été
en contact avec les personnes malades et/ou décédées de la maladie à virus
Ebola et qui sont suivis par des experts sur le terrain. Au sujet du bilan de
décès, au 13 décès déclarés au 24 août par le ministère de la Santé publique,
il faut ajouter 30 autres décès résultant des fouilles effectuées par l’équipe
des épidémiologistes envoyée sur le terrain et survenus avant la déclaration de
la maladie. De ce bilan macabre, il faut retrancher deux décès non imputés à
cette épidémie.
Selon Roland Shodu, à ce jour, il n’
ya aucun cas de maladie à virus Ebola ni à Mbandaka, ni à Kinshasa encore moins
dans aucun autre coin de la RDC, excepté le secteur de Djera.
Au cours de cette rencontre de
sensibilisation de la presse, le membre de la Commission communication du
Comité national de coordination de lutte contre la maladie à virus Ebola a
chargé les journalistes de calmer l’opinion nationale, tout en observant les
règles d’hygiène individuelle et
collective, à savoir, le lavage des mains au savon ou à la cendre aux
différents moments critiques : avant de manger, avant de préparer les
aliments ou d’allaiter l’enfant, après avoir été aux toilettes, après avoir
changé les couches de l’enfant, chaque fois que l’on retourne à la maison après
avoir vaqué à différentes occupations en dehors de la maison.
En outre, le caractère de
contagiosité de la maladie exige que les personnes vivant dans les zones
forestières évitent de toucher au gibier trouvé mort ou malade dans la forêt.
Il est aussi demandé à tout proche d’un cas suspect ou de décès d’un malade répondant
à la définition des cas de la maladie à virus Ebola, d’éviter toute
manipulation des sécrétions, sang, corps ou objets ayant été en contact avec
celui-ci et d’informer les services de santé pour le nettoyage, la désinfection
des maisons et la gestion des dépouilles mortelles en cas de décès.
Le gouvernement congolais a pris un
train de mesures, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers,
pour contrer et contrer l’épidémie dans le secteur de Djera et empêcher son
extension aux autres endroits (secteurs, territoires, districts et provinces du
pays. Il s’agit, entre autres, de la mise en quarantaine du secteur de Djera,
de la mise en place à Lokolia, dans ce secteur, épicentre, d’un Comité
international de coordination technique et scientifique de la riposte, la mise
en place d’un centre de prise en charge des cas à Lokolia, le traitement
gratuit des malades, la recherche active des cas n’ayant pas consulté les
formations sanitaires, le renforcement des mesures de surveillance
épidémiologique aux portes d’entrée et sur toute l’étendue du pays,
approvisionner en eau potable, assurer l’hygiène hospitalière dans les
formations sanitaires dans le secteur de Djera, l’accompagnement psychosocial
des malades et des proches des malades et/ou des personnes décédées de la
maladie. En plus, l’ouverture prochaine d’un numéro vert pour informer tous les
Congolais et de conseiller en cas de nécessité.
Quid de la
transmission de la maladie
Le Dr Roland Shodu a éclairé les
journalistes sur les modes de transmission de la maladie à virus Ebola, très
grave compte tenu de sa contagiosité, mortelle si la prise en charge du malade est tardive. Elle se transmet à
l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite au sein de la
population par transmission interhumaine. L’homme s’infecte par contact direct
avec le sang, les sécrétions (sueur, salive, urines…) ou les liquides
biologiques des personnes ou des animaux malades et/ou décédés de cette
maladie.
L’Infection peut se réaliser aussi
indirectement pr contact avec les objets souillés par le sang ou les sécrétions
des personnes malades ou décédées.
Quant aux signes prémonitoires de
cette maladie, selon le Dr Roland Shodu, ils sont caractérisés par une
apparition brutale de la fièvre, accompagnée d’une faiblesse intense, des
douleurs musculaires, des maux de tête et une irritation de la gorge. Ces
symptômes sont suivis de vomissements, de diarrhée, d’une éruption cutanée,
dans certains cas, d’hémorragies internes et externes.
Le chargé de communication à l’Unicef,
Bruno Pila, a, auparavant, parlé des actions et mesures déjà prises par le
gouvernement depuis la déclaration de la
maladie le 24 août dernier. Ce qui
montre que la RDC n’est pas restée les bras croisés. Ces mesures et actions
entrent dans le cadre du plan de contingence pour contrer la maladie. Il y a
notamment la mobilisation de 9 000 rations alimentaires pour les
53 000 habitants de Lokolia.
Aujourd’hui, ce plan qui était
évalué, il y a quelques semaines, 4,5 millions de dollars américains, se
chiffre 9 millions de dollars américains
En attendant que l’épidémie ne soit
vaincue, le gouvernement invite la population au calme, à éviter la panique, à
respecter les règles d’hygiène individuelles et collectives, à suivre les
orientations et à ne se fier qu’aux informations émanant des autorités,
c’est-à-dire à ne pas faire foi aux rumeurs.
Entre temps, le gouvernement a
déclaré s’être lancé dans une campagne de sensibilisation auprès de la
population avec des dépliants en lingala et en français.
Kléber Kungu &
Blandine Lusimana T.
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