jeudi 24 novembre 2011

Bifumanu Nsompi Dieudonné promet de donner à l’Etat les moyens de sa politique


Candidat à la députation nationale à la Tshangu
Bifumanu Nsompi Dieudonné promet de donner à l’Etat les moyens de sa politique
Le candidat à la députation nationale à la circonscription de la Tshangu (N’djili, Kimbanseke, Masina, Maluku et Nsele) est tout feu tout flammes pendant sa campagne électorale. Loin des sentiers battus ni de discours creux et très démagogiques, Bifumanu Nsompi Dieudonné, le candidat numéro 782, focalise le discours de sa campagne sur la lutte contre la pauvreté. A l’avant-plan, son livre La spiritualité de l’impôt et ses deux projets phares : le mariage agricole et l’opération arbres fruitiers.
Après une campagne électorale amorcée un peu timidement, Bifumanu Nsompi Dieudonné s’y est lancé très profondément. Fort d’une équipe d’une dizaine de personnes, aucun coin ni aucun groupe socio-professionnel de la circonscription de la Tshangu n’ont échappé à la fouille de Bifumanu Nsompi Dieudonné en quête d’électeurs.
Des mamans maraîchères de part et d’autre, des jeunes, des vieux, des Eglises, des anciens de telles écoles où il a étudié, des ONG, des équipes de football, des pasteurs, à Masina, aussi bien dans les 13 quartiers de N’djili que dans les 46 de Kimbanseke, à Maluku comme à Nsele, principalement à Dingi-Dingi, le candidat numéro 782 a ratissé large et profond.
Comme des fourmis, son équipe s’est introduite partout, affiches en main et discours sur les lèvres, pour ouvrir le chemin à Bifumanu Nsompi Dieudonné. Une fois sur le terrain, le président de la Solidarité pour le développement du Manianga a usé de ses maigres moyens pour faire passer ses idées.
Pour lui, son combat va consister à donner des moyens au gouvernement pour réaliser sa politique, en aidant à faire entrer beaucoup d’argent dans sa caisse. Ce qui lui permettra de bien le contrôler, de contrôler l’utilisation de ce fonds. Il estime que l’Etat ne dispose pas d’assez de moyens pour satisfaire les besoins de la population.
Dans sa campagne, le candidat s’appuie toujours sur son livre «La spiritualité de l’impôt », qui constitue un véritable plaidoyer en faveur de l’impôt. Ce livre, publié en 2009, aborde le canal de spiritualité pour amener la population à intérioriser l’impôt comme un fait social au même titre que la santé, l’enseignement ou la communication.» L’intériorisation et, par voie de conséquence, le paiement de l’impôt par la population permettront à l’Etat congolais de se doter d’une ressource sûre de revenus qui fait actuellement défaut.
Par ailleurs, le candidat numéro 782 ne cesse d’expliquer à ses nombreux électeurs potentiels ce qu’il appelle ses deux stratégies : « le mariage agricole » et « l’opération arbres fruitiers », deux projets qui ont eu droit à une conférence animée en 2009 dans la paroisse Notre Dame de Fatima de la Gombe. Ces deux stratégies, ne cesse de soutenir leur auteur, sont susceptibles d’aider à lutter contre la faim et de lutter, par conséquent, contre la pauvreté.
A l’actif des initiatives remarquables de la Sodema dont Bifumanu Nsompi est président depuis 2008, est le partenariat que cette ASBL a signé avec la Société des transports urbains du Congo (Stuc) en octobre 2011 est l’ouverture de la ligne par bus Stuc Kinshasa-Luozi.
A ce jour, on est au 5ème voyage Kinshasa-Luozi et Luozi-Kinshasa, à la grande satisfaction de toute la communauté manianga et de toute personne désireuse d’effectuer le déplacement de Luozi dans de bonnes conditions.

Discours politique très intéressant
Dans un pays postconflit comme la RDC, l’apport de ses fils et de ses filles est si important que chacun est appelé à contribuer au développement de son pays.
Le programme politique de Bifumanu Nsompi entre dans ce cadre et il est d’autant plus important et intéressant qu’il sort des discours creux de la majorité des candidats à la députation nationale qui sont incapables de proposer quelque chose de consistant à leurs électeurs, sinon simplement « candidat du changement », « véritable muana Tshangu », « initiateur de tel complexe scolaire », « Le véritable Sisa Bidimbu »… La liste est indéfiniment longue.
Excepté son travail traditionnel de légiférer et de contrôler l’exécutif dans sa gestion, le député est appelé à inciter son électorat à sortir de la pauvreté en l’aidant à se prendre en charge avec de projets d’autofinancement, par exemple. La génération des députés « père Noël », distributeurs de vivres et autres dons, à coups de caméras pour faire sensation et se faire remarquer, doit prendre fin. N’est-ce pas qu’il est nécessaire d’apprendre à pêcher et non à demander du poisson. Malheureusement, malgré leur bilan très négatif, bien des députés sortants, candidats à leur propre succession sont assurés d’être réélus pour un second mandat, en raison de leur « générosité » très intéressée. Comme celui-ci, de la Tshangu qui, durant les 5 années de la première législature, n’a jamais levé un seul doigt pour prendre la parole. Mais il s’est illustré par des dons (pagnes, pantalons et autres biens distribués chaque fin du mois aux hommes et aux femmes de son association, question de s’assurer de leur vote.
Kléber Kungu

jeudi 17 novembre 2011

L’USAID/ProJustice a lancé un atelier sur l’implication des femmes dans la magistrature


Mercredi 16 novembre
L’USAID/ProJustice a lancé un atelier sur l’implication des femmes dans la magistrature
En partenariat avec l’Association des femmes magistrats de la RDC (Afemac), l’Usaid/ProJustice vient de lancer un atelier sur l’implication des femmes dans la magistrature. Les organisateurs de l’atelier sont partis d’un constat : les femmes ne sont pas suffisamment représentées dans la magistrature, leur avancée en grade n’est pas très visible et elles n’occupent pas de postes de responsabilité, en dépit des traités, résolutions, conventions internationales en faveur de la femme, des dispositions constitutionnelles et statutaires. L’atelier vise ainsi à aider à établir l’équilibre du genre dans la magistrature.
Au cours de la cérémonie d’ouverture de l’atelier au Cercle Elaïs, les différents intervenants ont souligné l’importance de ce séminaire qui aura entre autres objectifs d’encourager la présence des femmes au sein de la magistrature, du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), promouvoir l’accès des femmes au poste de responsabilité et encourager la promotion en grade des magistrates.
Le chef de Pro Justice, Daniel Dobrovoljec, a corroboré la pertinence du sujet « qui mérite une attention particulière, tant sont grandes les inégalités de représentation des femmes dans les professions judiciaires, qu’il s’agisse des magistrats, des avocats ou des personnels et auxiliaires de justice ». Les femmes sous représentées dans la magistrature sont « seulement 860 femmes magistrates sur un total de 3 750 magistrats », a-t-il fait remarquer.
Cette sous-représentation appelle la mise en œuvre des stratégies « pour développer l’équilibre du genre lors du recrutement et de la promotion des magistrates », a plaidé Daniel Dobrovoljec. Qui a annoncé l’ambition de son projet DPK-ProJustice d’aider à « une plus grande participation des femmes magistrats ». Cela passe par « le renforcement des capacités, des compétences et confiance en soi des magistrates en particulier, et des femmes juristes en général, afin de les encourager à jouer un rôle actif dans les efforts de consolidation du secteur de la justice.»
ProJustice se préoccupant prioritairement de rapprocher la justice du citoyen congolais, il estime « qu’une grande diversité dans le personnel judiciaire magistrat et non magistrat, et une présence accrue des femmes dans le système judiciaire » aura le mérite de « contribuer à accroître l’efficacité de ce système, à le rendre plus humain et plus ouvert aux justiciables ».
Le représentant de la Mission de l’Usaid en RDC, particulièrement de l’Office de Gouvernance démocratique, Theodore Glenn, a souligné l’ancienneté et l’importance de l’engagement de son institution en faveur de la femme particulièrement et de la justice congolaise.
Il a estimé que le gouvernement et autres institutions du pays devraient placer au centre de leurs préoccupations « la place de la femme dans le système judiciaire congolais, et partant dans la société congolaise ».Car, a-t-il conclu « l’équilibre des genres est source d’une meilleure harmonie sociale et sociétale, et favorise le développement économique et social ».
En défenseur des droits des femmes, Theodore Glenn a plaidé pour l’augmentation immédiate du nombre des femmes magistrats face à « la situation préoccupante des droits des femmes en RDC, et les atteintes graves à leurs droits ». Il a argué que c’est la femme qui dispose de « qualités d’écoute, d’empathie et de réconfort à l’égard d’une autre femme victimes de violences ou d’bus graves. Une présence accrue des femmes dans le système judiciaire permettant sans doute d’améliorer l’accès à la justice des femmes en général ».
Voilà un des moyens par lequel le gouvernement américain appuie « le gouvernement congolais ainsi la Société civile congolaise dans leurs efforts à combatte la corruption dans toutes les sphères de la société. » Pour réduire l’impunité et renforcer la confiance des justiciables dans la système judiciaire de la RDC, le gouvernement américain a promis de continuer à entretenir son partenariat avec le ministère congolais de la Justice et avec le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) afin d’améliorer les structures de la bonne gouvernance judiciaire.
Le ministre de la Justice, Luzolo Bambi Lessa a montré les efforts de son gouvernement dans la promotion de la femme à la magistrature. Car, ayant été de 3% le taux de participation des femmes à la magistrature de 1960 à 2008, il est monté à ce jour à 20% grâce aux efforts que gouvernement a fournis en procédant au recrutement des magistrats, dont des femmes. Cependant, sans porter des gants, il a interpellé le Conseil supérieur de la magistrature qui ne s’est pas beaucoup soucié de la promotion de la femme dans le secteur judiciaire.
En plus, si les femmes magistrats ou femmes avocats doivent se plaindre des violences et autres abus dont elles sont victimes, c’est que la justice congolaise est morte, car elles se seraient plaintes auprès des femmes magistrates ou avocates. Au passage, il a évoqué le fait que sa mère a été insultée dans son intimité une chaîne de télévision. Choqué, il aurait démissionné en tant ministre de la Justice s’il n’était pas très attaché au chef de l’Etat.
Luzolo Bambi a en outre invité les participantes à cet atelier à prendre des résolutions, et non des recommandations, souvent sans effet, de l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature en faveur de la promotion de la femme dans la magistrature, car, a-t-il souligné, ce problème relève du CSM et non du gouvernement, ni du chef de l’Etat. Il a également souligné que de toutes les victimes des guerres qui ont endeuillé les populations congolaises, les femmes et les enfants représentent 70%.
« Les femmes magistrats doivent cesser de continuer à se considérer comme des victimes, mais elles doivent prendre conscience de leur rôle moteur », a-t-il encouragé les participantes.
Le représentant du secrétaire permanent au CSM a quant à lui montré la faiblesse du taux de femmes dans la magistrature, estimant que, bien que faible, c’est un pas décisif réalisé. Il a présenté les causes de cette situation, notamment l’état-civil des femmes magistrats mariées à des époux travaillant dans des centres urbains, la situation des magistrates qui se trouvent régulièrement en grossesse.
Aussi a-t-il demandé aux participants de chercher des solutions aux problèmes posés par les femmes : faible représentation des femmes dans des parquets, le problème des femmes magistrats célibataires qui préfèrent rester dans des grands centres urbains pour espérer trouver un mari.
La directrice de cabinet du ministre du Genre, Famille et Enfant, a estimé nécessaire de rétablir l’équilibre du genre dans la magistrature en augmentant le nombre des magistrates, arguant que la sous représentation ou l’absence des femmes sont une discrimination ou des violences basées sur le genre qui ont des conséquences sur la vie nationale.
Quant à la représentante du Premier président de la Cour suprême de justice et président du CSM, qui a ouvert l’atelier, a déclaré que la lutte pour le rétablissement de l’égalité entre l’homme et la femme est très longue et qu’un droit ne se donne pas, mais s’arrache ou se mérite. Elle a invité les magistrates à lever le ton pour réclamer leurs droits.
Ouvert mercredi 16 novembre, l’atelier sur l’implication des femmes dans la magistrature, se clôture le vendredi 18 novembre.
Kléber Kungu

La journée d’un candidat député national


La journée d’un candidat député national
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial, de retour de Mbanza-Ngungu)
Nous nous sommes déplacé à la cité de Mbanza-Ngungu, à plus ou moins 150 km, à l’ouest de Kinshasa, à l’invitation de Mambwini Kivuila Joseph. Nous l’avons côtoyé au quotidien. Au siège de sa télévision, sur l’avenue Zongo n°16 bis, quartier Disengomoka. Ses faits et gestes, nous les avons vus, entendus, sentis, analysés. C’est la période de la campagne électorale, l’une des plus palpitantes et stressantes pour ceux qui ont décidé de servir le peuple en s’offrant ses voix. Mambwini Kivuila Joseph est de ceux-là.
Le candidat Mambwini Kivuila Joseph est de ces Congolais qui ont décidé d’abandonner carrière, biens et matériel après plusieurs décennies passées en Occident. Seulement, il a décidé de changer de statut : de l’enseignant qu’il était durant des décennies, il a opté pour la carrière politique. Parmi les 211 candidats, il a décidé de briguer l’un des 4 petits sièges qui reviennent à la circonscription de Mbanza-Ngungu, dans le Bas-Congo, sous le label de l’Alliance des bâtisseurs du Kongo (Abako). Il n’a pas eu peur de nager dans le même marigot électoral que de vieux crocodiles aux longs crocs comme les députés sortants Kiakwama kia Kiziki, Marie-Madeleine Mienze…
Le candidat Mambwini commence très tôt ses journées dans sa chaîne de télévision Global Kongo Video Network Television (GKV), l’une des plus suivies dans les Cataractes, au Bas-Congo en général, transformée en QG. Il se couche aussi très tard, préférant même clôturer avec les émissions de sa chaîne. Sans avoir donné les derniers ordres à exécuter aux premières heures du matin.
Il lui arrive d’allumer lui-même la télévision, cette arme très puissante de sa campagne électorale.
Au premier agent qui se présente à la station, le candidat lui pose cette question, qu’il répète aux autres, parfois sous une autre forme : « Quelle est la température ? » ou « Qu’est-ce que l’opinion dit sur ma campagne ? » Lorsque la réponse le convainc peu, il pousse l’agent à lui dire toute la vérité. Alors, il se met à écouter attentivement, entrecoupant le rapport par des petites questions d’éclaircissements. Et lorsqu’un agent arrive à oublier de faire le ‘’rapport’’ à celui qu’ils appellent affectueusement ‘’PDG’’ ou ‘’Boss’’, celui-ci le rappelle à l’ordre. « Depuis que vous êtes là, vous ne m’avez pas encore fait le rapport », lui reproche-t-il gentiment.

« Il reste à savoir si les Ngungois sont sincères »
La plupart de ces rapports sont laudatifs ou favorables au candidat. Ils sont loin de l’aveugler. « Il faut aussi me dire ce que l’opinion dit de mal de moi », demande-t-il. Prudent, il ajoute : « Dans tous les cas, il faut être prudent ». C’est cette prudence qui lui fait dire ceci quelques heures avant de quitter la station, le jour du voyage à Zongo : « Nous avons conquis le cœur des Ngungois. Il reste à savoir s’ils sont sincères », me confie-t-il. Auparavant, il va me tenir presque les mêmes propos, alors que je viens d’arriver à Mbanza-Ngungu. « L’opinion de Mbanza-Ngungu est favorable, mais je ne sais pas si ce sera la même chose dans l’isoloir », me dit-il, entre deux gorgées de sa bière préférée.
Oui, il a raison de se mettre sur ses gardes dans cette compétition qui a la particularité de permettre tous les coups. Les plus fourrés surtout.
A cet exercice de rapports, le candidat n° 3 de l’Abako à Mbanza-Ngungu se donne toute la journée. De temps à autre, son emploi du temps est entrecoupé d’autres activités : réceptions ici, réunions là, visites, ici, ordres là, le tout entrecoupé de nombreux coups de fil. Ceux de ses nombreux électeurs potentiels qui n’ont pas l’occasion de se déplacer pour lui parler de vive voix, l’appellent au téléphone.
Assis ou debout, il ne se lasse pas de suivre les émissions de sa télévision. Par ces temps de campagne électorale, le candidat n’a d’attention particulière que sur sa photo placée en médaillon au bas, à gauche du petit écran. Lorsque le réalisateur oublie pendant quelques secondes de la fixer, le PDG le rappelle à l’ordre, d’où qu’il puisse se trouver, à la station. « Guélor ou Dominique, photo ! » Aussitôt, la photo réapparaît. Quelques minutes plus tard, une pub sur le candidat crève l’écran. L’intéresse, satisfait, réagit par un sourire. « Mon frère, me souffle-t-il affectueusement, que celui qui refuse de suivre tout ceci zappe ».
Des visites, il en reçoit plusieurs par jour. Comme celle-ci : deux jeunes sœurs de mêmes parents viennent, l’une avec son bébé, voir le candidat à la députation nationale, pour lui poser leur problème : un des leurs frères souffre d’une hernie qui nécessite une intervention chirurgicale exigeant 50 dollars. Elles ne disposent que 25 dollars. Après quelques minutes d’échange, il leur remet le reste. Des jeunes, des étudiants, des membres d’associations, tous se font recevoir. Une autre écolière finaliste rend également visite à M. Mambwini. Son problème : que le candidat député national rencontre les finalistes de Mbanza-Ngungu, principalement ceux de son école. Mais auparavant, son problème était autre : elle va me demander en aparté si ce candidat est généreux !
Cet ancien journaliste n’hésite pas de mettre la main à la pâte dans le fonctionnement de sa chaîne. Tantôt, il enfourche l’une des deux grosses caméras du plateau, sinon les deux, pour filmer une émission. Tantôt, entre le régisseur et le plateau, il se met à coordonner les activités. Sinon, ce sont les commandes de la régie qu’il va se mettre à manipuler, à la grande satisfaction des milliers de téléspectateurs de cette chaîne de télévision, devenue le miroir du Bas-Congo.
L’Eléphant du Golf, c’est ce surnom que les habitants de la cité de Mbanza-Ngungu lui ont collé. Lorsqu’il se met à se promener dans cette cité, des « Eléphant du Golf ! » ne cessent de fuser de partout. En guise de réponse, il lève ses trois doigts de la main droite ou gauche à l’air, comme pour dire « je suis le numéro 3 sur la liste des candidats députés nationaux dans la circonscription électorale de Mbanza-Ngungu ». Sinon, alors, ce sont des « Honorable » qui sortent de la bouche des Ngungois. Prédisent-ils déjà les résultats des législatives du 28 novembre ? La réponse dans quelque deux petites semaines.
Lorsqu’il peut s’offrir quelques heures de distraction, c’est devant un verre de bière, son calepin toujours sur les genoux, dans lequel sont griffonnés des noms et les numéros de téléphone des partenaires et autres personnes.
Le regard parfois scrutateur, le candidat Mambwini Kivuila Joseph passe des moments très stressants : l’issue de tout ce combat est fort incertaine. C’est pourquoi, il met toute son énergie pour le préparer. Et il s’y met profondément en mettant toutes les chances de son côté. Pour pouvoir en tirer des dividendes très intéressants, le moment venu.

Mambwini Joseph lance sa campagne sur fond des ‘’Tozo lia te’’(2)


Mambwini Joseph lance sa campagne sur fond des ‘’Tozo lia te’’(2)
« A la réunion des sorciers, il est nécessaire qu’il y ait les vôtres »
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial, de retour de Mbanza-Ngungu)
Le candidat Mambwini Kivuila Joseph et son équipe foulent le sol de Zongo le lundi 7 novembre vers 18heures. Où, une fois ses pieds à terre, une foule immense l’envahit avec des chants à sa gloire et à sa victoire. Quoique fatigué, il est contraint à faire une caravane humaine à travers la cité. Ses trois doigts de la main gauche ou droite levés en signe de son numéro sur la liste des candidats, le candidat, accompagné de son équipe, s’offre un bain de foule incroyable. Ici, en plus de son discours, il va troquer sa tenue contre un pantalon noir à petites rayures et une chemise blanche.
Le chômage, les écoles, les routes, les chambres froides, sont les défis qui attendent le candidat Mambwini. Un représentant des habitants de Zongo lui en fait part dans une adresse suivie par une grande foule qui y reste jusque tard 0 heure. « Les jeunes attendent quelque chose de vous, sinon ils seraient restés chez eux », lui dit le porte-parole des habitants de Zongo, tout en lui rappelant le mauvais souvenir des élections de 2006 qui ont vu élire des députés qui sont partis pour ne plus revenir ni ne rien faire pour leurs électeurs. « Nous vous demandons de lutter pour nous, car à la réunion des sorciers, il est important que vous ayez quelqu’un des vôtres (‘’ku fongo dia bandoki ku kala waku’’) », lui signifie le porte-parole des Zongois. Comme quoi, s’il n’ya personne des vôtres, n’attendez-vous à rien de bon !
Une brève présentation du candidat suffit pour l’introduire. « Pourquoi ai-je choisi Zongo pour lancer ma campagne électorale ? » s’introduit le candidat Mambwini qui change d’un coup le statut et de ton. N’a-t-il pas reçu l’aval de ses parents et grands-parents pour se lancer dans la bataille électorale ?
Il va user de ses qualités d’enseignant pour s’adresser à son potentiel électorat. Dans son meeting, il va tour à tour rappeler ses réalisations en faveur de Zongo. En 1984, alors journaliste au journal Salongo, il avait écrit un article intitulé « Zongo se meurt » pour dénoncer le détournement des véhicules par M. Munga destinés à la Snel /Zongo, avant de rééditer l’exploit 27 ans plus tard en réalisant un reportage qui dénonçait ce qui se tramait contre le barrage de Zongo. Les deux articles ont porté leurs fruits : les véhicules étaient restitués et le complot contre Zongo a été abandonné.

Programme
En réponse aux attentes de Zongo, il dévoile son programme sur les écoles et l’emploi, tout en montrant comment un député, qui n’est pas un exécutif, c’est-à-dire un membre du gouvernement, peut faire venir dans son pays des investisseurs pour y investir dans tous les différents domaines de la vie.
Il a invité les Zongois à faire des sacrifices, comme lui en a fait en quittant l’Europe et en abandonnant tous les avantages comme enseignant. « Si chacun de nous n’est pas prêt à faire des sacrifices, nous ne nous développerons pas », a-t-il prévenu.
« Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que je ferai », tel doit être le discours politique de tout candidat aux postes électifs. Un mot, le candidat Mambwini a demandé à ses interlocuteurs de poser ces questions à tout candidat : « Qu’est-ce que vous a fait pour nous ? Qu’est-ce que vous faites ? Qu’est-ce que vous ferez quand vous serez élu ? »
Les gestes, les mimiques, le ton et le regard de Mambwini virent d’un coup à ceux d’un homme politique. « Pourquoi les villages environnants ne sont pas électrifiés ? », demande-t-il, avant de répondre lui-même : « C’est par manque de députés de ce coin ».
C’est pourquoi il a invité les Zongois à être vigilants face à des députés qui ont la manie de donner de l’argent contre des voix des électeurs. « Faites attention aux dons car en recevant de l’argent des candidats députés contre vos voix, vous signez un contrat avec eux. Ce contrat prend fin aussitôt la transaction effectuée et les députés se disent n’avoir de compte à rendre à personne », a-t-il prévenu.
Quant à la chambre froide réclamée par les Zongois, il a répondu que le président national de l’Abako (Alliance des bâtisseurs du Kongo), Dr Anatole Matusila a décidé d’en installer une dans la cité de Zongo dans les jours à venir.
Plus tard, le candidat Mambwini Kivuila Joseph va me déclarer, ainsi qu’aux autres amis : « Zongo est tombé ! »
Au chef-lieu du secteur de Lunzadi, nous marquons une escale. Nous y rencontrons entre autres Vuangi Basisa, M. Diambonga, respectivement comptable et secrétaire de ce secteur. A ces hommes, M. Kimbangu, coordonnateur de la campagne électorale de M. Mambwini fait part des attentes du candidat. M. Vuangi répond par trois proverbes très significatifs. De un : Plusieurs chasseurs peuvent se mettre à traquer des animaux dans une forêt. Le nombre de chasseurs ne peut pas décourager un autre chasseur, car chacun a sa chance. De deux : une maison sans cadenas (serrure) est à la portée de tout voleur. De trois : Notre regard est tourné là où sort le soleil.

« N’aie pas peur »
Significations : Le premier proverbe demande au candidat de ne pas avoir peur du nombre important des postulants à la députation nationale : 211 pour Mbanza-Ngungu et plus de 18 000 dans l’ensemble du pays. Quant au second proverbe, il symbolise le secteur de Lunzadi qui est abandonné par ses fils et filles, donc à la merci de tout aventurier.
Le message des habitants du secteur de Lunzadi est si profond et interpellateur que son destinataire y réserve cette réponse laconique, mais pleine de signification : « Nous sommes-là, nous allons essayer » de faire quelque chose si vous nous élisez.
En effet, les candidats sortants ont brillé par leur inertie durant les 5 ans de leur mandat que les habitants du secteur de Lunzadi ne peuvent compter que sur les leurs. D’où ce proverbe en vogue : « Ku fongo dia bandoki ku kala waku » (A la réunion des sorciers, il est nécessaire qu’il y ait les vôtres, NDLR).
Comme Barack Obama, Mambwini Kivuila Joseph a opté pour une campagne électorale de proximité. Affiches ou affichettes en mains, il n’hésite pas à descendre du véhicule pour se mettre à discuter avec ses potentiels électeurs, pourvu qu’il les convainque. Au chemin de retour à Mbanza-Ngungu, il va faire une autre escale au marché de Nzimba où des marchands ont dit un seul message au candidat : « Tout candidat à la députation nationale qui acceptera de réhabiliter le pont de Lunzadi, d’au moins 10 mètres de long, aura plus ou moins 4 000 voix de la population bénéficiaire. Il sera d’office élu ».
Ce message fait déjà tâche d’huile chez les électeurs. Mais, très prudent, le candidat ne se contente pas de cette popularité de façade. Chaque jour, il cherche à s’enquérir de ce qui se dit sur lui. J’ai passé quelques jours avec ce candidat : dans la prochaine édition, découvrez comment il passe ses journées.

Mambwini Joseph en quête de l’autorisation de ses ancêtres (1)


Candidat à la députation nationale à Mbanza-Ngungu
Mambwini Joseph en quête de l’autorisation de ses ancêtres (1)
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial de retour de Mbanza-Ngungu)
Le candidat à la députation nationale dans la circonscription électorale de Mbanza-Ngungu, Mambwini Kivuila Joseph, numéro 3 sous le label de l’Abako (Alliance des bâtisseurs du Kongo), a lancé sa campagne électorale à la cité de Zongo, à 56 km de la cité d’Inkisi. Auparavant, il s’est rendu dans son fief électoral natal pour solliciter l’aval ou l’autorisation de ses ancêtres à Mfwatu (paternel), Kilau (maternel). Vivez les trois jours d’une campagne de proximité à l’américaine.
Samedi 5 novembre, 12 h 07. Mambwini Joseph quitte la station de GKV Network Television, devenue son QG, cap : Mfwatu. Tenue de combat : une grosse culotte jeans noire, un polo carrelé noir & blanc, une paire de ketchs noirs à la semelle rouge, une paire de lunettes aux verres teintés. Equipe : une dizaine de membres de sa campagne électorale, dont la moitié est constituée de sa propre famille biologique. Equipement : un mégaphone. Viatique : une grosse bouteille d’eau minérale, Swissta, et quelques vitamines de Pharmaton, un produit capable d’ « améliorer les capacités physiques et intellectuelles »… Dans une compétition très éprouvante comme la campagne électorale, il en a grandement besoin, aussi bien que des morceaux de chikuangue et de poissons salés dont il raffole.
Kisantu, 12h59. La route entre la cité de Kisantu et Mbanza-Nsanda est dans un très bon état : les Chinois sont en train de la réhabiliter pour permettre l’acheminement facile du matériel destiné à la réhabilitation du barrage de Zongo. Le voyage est entrecoupé de petites escales : Mambwini Kivuila en profite pour faire passer son message aux populations et son équipe se met à placarder ses effigies. « Je mène une politique de proximité », me souffle-t-il de temps à autre, entre deux gorgées d’eau.
« Tozo lia te » (Nous ne mangeons pas, NDLR), « Nzala » (la faim, NDLR), « Polo ». La population adresse ces demandes au candidat Mambwini en guise de réplique à son message ou son appel à voter pour lui. Oui, c’est la conséquence d’une pratique entretenue par les candidats aux différents postes électifs qui ont eu à battre campagne dans ce pays.
« Mon fief électoral c’est ici. Nous devons y marquer les esprits », me prévient le candidat numéro 3, alors que nous entrons dans le secteur de Lunzadi. Mbanza-Nsanda, 14h30. Nous bifurquons à gauche. Le candidat de l’Abako, Mambwini Kivuila est mis devant les défis qui l’attendent. Adieu, bonne route et vive le calvaire ! Mambwini Kivuila indique déjà au chauffeur les endroits les plus mauvais. Qui ne tardent pas à se manifester : le bus de marque Ford qui nous conduit, s’embourbe. Il est 15 heures. Il faut l’intervention d’un gros véhicule et de quelques jeunes de Mfwatu qui voyagent à son bord.
Mbemba, 18h24. Le village est en effervescence, alerté par les chansons à l’honneur de M. Mambwini exécutées par les membres de son équipe de campagne, et la sirène hurlante du mégaphone. Enfants, jeunes et vieux sortent des maisons pour voir leur père, frère et fils qui, tradition oblige, a osé retourner au bercail pour se ressourcer et s’approvisionner en énergie de ses ancêtres.
Un autre défi de taille. « Pa José, bana kabeta tanga ko » (Papa José, les enfants n’étudient pas, NDLR), informe une femme. Dix minutes plus tard, nous baignons dans une autre ambiance festive : celle de Mfwatu, le village natal du candidat. Introduit par M. Kimbangu, coordonnateur de la campagne, secteurs de Lunzadi et de Ngombe-Matadi, Mambwini Joseph expose les raisons de son déplacement. « Je ne suis pas venu battre campagne dans mon propre village et je ne le ferai pas, mais je suis venu solliciter votre autorisation pour que je puisse commencer à battre ma campagne électorale », annonce-t-il. Lorsqu’il annonce sa détermination de réhabiliter l’école dans laquelle il avait étudié, aujourd’hui en ruines complètes, des vivats et des applaudissements de joie brisent le calme nocturne.

Feu vert des ancêtres
Le chef du village, Ndangi Pierre, lui rétorque qu’il a le feu vert de ses ancêtres pour lancer sa campagne. Nous passons la nuit à Mfwatu, une nuit très pluvieuse que les plus spirituels considèrent comme un signe de bénédiction pour le candidat Mambwini Kivuila Joseph.
A Mbemba-Mfwatu, nous sommes accueillis par le chef du village, Mme Nlasa Ndongala, maîtresse de son état, dont le mot appelle ses administrés à cultiver l’amour, l’unité, à bannir des problèmes fonciers qui découragent toute personne désireuse de les aider. « Pensez à notre école », implore la maîtresse, qui enseigne plus de 120 élèves en 1ère année primaire. Ces mots sont précédés de la prière et de la chanson d’un groupe des catholiques qui implorent Dieu pour qu’Il aide Mambwini Joseph à arracher un des quatre sièges de la députation nationale destinés à sa circonscription électorale.
« Ma télévision est un défi lancé aux originaires de Madimba qui se sont moqués de ceux de Mbanza-Ngungu qui n’avaient pas de télévision », déclare le candidat Mambwini qui demande à ses frères de ne pas vendre leurs voix contre des dons de toutes sortes. « Je suis attristé par l’état actuel de mon école. Votez pour moi et je vous promets de la réhabiliter. Je ne peux pas accepter que l’école qui m’a donné le brevet continue à mourir », ajoute-t-il.
Par conséquent, il demande aux jeunes de se préparer au façonnage des briques qu’il achètera le moment venu. Ces briques, annonce-t-il, serviront à la réhabilitation de l’EP Mfwatu. L’annonce est couronnée par une salve d’applaudissements de joie d’un public dont l’extrême précarité des conditions de vie se lit sans se servir d’un microscope électronique.
Les enfants ont également eu leur mot d’encouragement de la part de celui qui a fait de l’enseignement – profession oblige ! - le cheval de bataille de sa campagne. « J’ai été comme vous avec des chiques aux pieds et j’ai étudié dans votre école. Mais si je suis devenu ce que je suis aujourd’hui, c’est grâce aux études. C’est pourquoi, je vous exhorte à étudier. Je rentre avec vos doléances, mais je ne vous promets pas des choses irréalisables », déclare Mambwini Joseph devant des enfants dont la vue arrache aux âmes très sensibles des larmes de compassion.
« Je suis professeur en Europe, mais j’ai décidé de mettre fin à ma carrière là-bas pour me consacrer au développement de mon pays, de mon coin », ajoute le candidat Mambwini à l’endroit de la population toute attentive.

« Même vos cheveux vont vous voter »
A Kilau, village maternel, le soutien est inconditionnel et la bénédiction totale. Ses oncles maternels reconnaissent qu’il n’y aura personne pour développer ce coin, excepté un fils du terroir. Un d’eux lance : « Nous n’avons pas besoin d’argent, mais plutôt de la lumière » (du développement, NDLR).
En effet, partout où l’équipe de Mambwini Kivuila Joseph passe, le message est quasi identique : « Tozalia te », « Nzala », « Polo », « Mbongo ». Il sort de la bouche aussi bien des jeunes, des enfants que des vieux. La misère, la précarité des conditions de vie sont lisibles et visibles. « Faites attention au contrat que vous signez avec les candidats qui vous remettent des biens ou de l’argent contre vos voix. Une fois le contrat conclu, ils partent sans revenir ni s’occuper de vous, car ils estiment n’avoir aucun compte à rendre avec vous, ayant acheté vos voix », rétorque le candidat.
Très sage, il ajoute : « Moi, je ne peux pas acheter vos voix. Je viens plutôt les solliciter ».
Après avoir imploré la bénédiction de ses ancêtres, le chef de la famille du candidat déclare que « même les cheveux du candidat –dont la tête est volontairement chauve – vont voter pour lui.
C’est ragaillardi par toutes les bénédictions des uns et des autres que Mambwini Kivuila Joseph va se lancer dans la bataille électorale sur le sol de Zongo pour lequel il a fait beaucoup de choses.
(A suivre)

mercredi 2 novembre 2011

Quelques journalistes ont décidé de lever l’embargo frappant Kisombe

On s’y attendait
Quelques journalistes ont décidé de lever l’embargo frappant Kisombe
Une fois de plus, l’étonnement et la surprise, le tout baigné dans une frustration qui était toute proche d’une grosse colère, étaient au rendez-vous le jeudi 20 octobre. Alors que nous suivions, mes confrères et moi, le journal télévisé sur la télé Antenne A, nous apprenions que l’embargo de 6 mois qui frappait Yves Kisombe était levé. Par qui ? Par quelques journalistes qui ont estimé que le journaliste est la pire girouette que l’on peut facilement manœuvrer. Que l’on peut accabler d’injures comme on veut, pourvu qu’on lui demande pardon.
Au cours de ce journal, l’homme, dont nous apprécions le verbe facile, s’est mis à verser un océan d’éloges sur ceux qu’il avait injuriés, voici quelques mois, par cette journaliste de RTVS1interposée (excusez-nous de taire le nom de cette femme qui avait aussi craché sur l’honneur des journalistes en se comportant comme elle s’était comportée). Après les avoir pris de chien, aujourd’hui, M. Kisombe a qualifié les journalistes de héros. Nous aurions préféré reprendre mot à mot son discours laudatif sur les journalistes, mais, chers confrères - vous que nous pouvons encore appeler ainsi – nous vous épargnons des propos qui n’ont aucune sincérité, sinon un caractère de caresser sur le sens des poils.
Donc, ce que nous venons d’apprendre n’étonne pas du tout les journalistes les plus avisés. Qui savaient qu’après la surprenante tournure qu’avait prise l’affaire – prière de la nommer – avec l’épisode de la grande cérémonie de réconciliation entre le couple faux bourreau – fausse victime, l’embargo n’avait aucune chance de réussir. Car, les journalistes ne sont pas loin des politiciens : les deux se singularisent par des leçons qu’ils distillent à longueur de journée et devant caméra. Mais, donneurs de leçons, ils font le contraire de ce qu’ils fustigent.
Suivez notre plume (ici, il ne s’agit pas du regard qu’il faut suivre). Revenons aux propos laudatifs, louangeurs, flatteurs de M. Kisombe à l’endroit des journalistes. Après avoir loué le travail de ‘’ses chiens’’, il va chuter par une montagne de remerciements et de félicitations qu’il adresse à un groupe, pardon à quelques journalistes dont il s’est mis à citer les noms en jetant de temps à autre un coup d’œil sur un papier qu’il tenait. Une fois encore, chers confrères - vous qui êtes encore dignes de notre estime- souffrez que nous vous épargnons ces noms.
Continuez-vous à suivre notre plume ? Très malin et soutenu par des personnes qui estiment que l’honneur et la dignité sont deux valeurs que l’on peut bafouer comme l’on veut, Yves Kisombe s’est lancé donc dans un combat consistant à diviser, fragiliser les journalistes pour sa cause en vue de casser à tout prix l’embargo dont il savait n’en sortir que par des moyens dont il détenait des moyens.
Après la mascarade d’une réconciliation tant décriée par certains journalistes soucieux de leur dignité et crédibilité, il devait entamer la deuxième démarche qui avait pratiquement échoué et qui consistait à pousser les journalistes à lever l’embargo. Ainsi, jouant le tout pour le tout, craignant que les élections ne le surprennent englué encore dans cet embargo, si suicidaire pour un politicien, il a résolu de pousser sur l’accélérateur en ciblant quelques têtes, principalement celles des médias que les Congolais croient les meilleurs : l’audiovisuel.
Comment est-il parvenu à mettre à cause une frange de journalistes qui a accepté de lever unilatéralement l’embargo ? Si vous n’avez pas la réponse, ce que vous ne suivez plus notre plume. Parmi eux, il y en a même qui n’avaient pas daigné honorer la corporation en refusant de participer à la marche.
Cette triste affaire a l’avantage pour nous de nous avoir appris une belle leçon : désormais, il est fort imprudent de compter sur la confiance des journalistes car ils se comportent comme des politiciens dont ils dénoncent quotidiennement les travers.
L’embargo de six mois qui frappait Yves Kisombe est-il levé ? Pour nous, il court encore jusqu’après ses gros six mois.
Entre temps, la seule chose à regretter : c’est d’avoir fait confiance si aveuglement en une corporation qui nous a invité à prendre fait et cause pour une femme qui travaille comme journaliste qu’un homme politique a couverte d’injures. Demain, nous réfléchirons d’abord beaucoup avant de nous engager dans une telle folie.
Kléber Kungu

Une cinquantaine de formateurs des formateurs du CDCE formés

Observation des élections
Une cinquantaine de formateurs des formateurs du CDCE formés
Une cinquantaine de master trainers viennent de bénéficier d’une formation en observation des élections de 2 jours (les 27 et 28 octobre) assurée par le Cadre de concertation de la société civile pour l’observation des élections (CDCE) dans la salle père Boka au Cepas (Centre d’études pour l’action sociale). Au cours de la cérémonie de clôture de cette formation, les participants ont reçu des brevets ainsi que des documents de travail. Pour leur permettre de continuer cette chaîne de formation auprès d’autres personnes.
Il s’est agi d’une formation de mise à niveau des master trainers des observateurs des élections en vue d’harmoniser la formation des observateurs électoraux nationaux. Cependant, la formation en question a été précédée de celle des formateurs des formateurs qui a été dispensée par l’Ecole de formation électorale pour l’Afrique centrale (EFEAC).
Au cours de cette formation, les formateurs des formateurs ont bénéficié d’une formation sur les techniques d’animation, la déontologie de l’observateur et les techniques d’observation des élections, ainsi que les éclairages sur le décision de la Céni portant mesures d’application de la loi électorale.
Les participants, venus pour la plupart des réseaux et plateformes de la société civile, ont également pris connaissance de la Déclaration des principes internationaux pour l’observation et la surveillance impartiales des élections par les organisations citoyennes.
Comme l’on peut le remarquer, les master trainers ont été formés de manière à recevoir des matières devant les aguerrir suffisamment pour devenir des formateurs des formateurs.
Pour mieux faire les choses, le Cadre de concertation de la société civile pour l’observation des élections a promis de larguer, les jours à venir, à travers le territoire national, les master trainers des observateurs électoraux pour assurer la formation des observateurs électoraux des différentes plateformes et réseaux de la Société civile disséminés dans les coins du pays. Ce qui permettra au CDCE de déployer, le moment venu, des observateurs formés pour observer la présidentielle et les législatives de novembre.
Déployer des observateurs des élections en nombre suffisant pour pouvoir couvrir les 62 000 bureaux de vote. Un défi que Jean-Baptiste Ndundu, secrétaire permanent a.i. du Rodhécic, a déclaré que son organisation être déterminée à relever. Comme par effet de boule de neige, le système de formation opté par le CDCE permettra de multiplier le nombre d’observateurs des élections.
« Le CDCE travaillera de manière acharnée pour capitaliser les efforts de tous à la transparence des élections en RDC », a déclaré Paul Nsapu Mukulu, président de la Ligue des électeurs (LE) dans un communiqué lu au cours de la cérémonie.

Trois documents adéquats
Pour les doter de moyens matériels adéquats, le CDCE a remis à chaque participant, excepté le brevet de participation, trois documents importants : la Déclaration des principes internationaux pour l’observation et la surveillance impartiales des élections par les organisations citoyennes et du Code de conduite à l’usage des citoyens observateurs et superviseurs impartiaux des élections ; la Décision n° 052 bis/Céni/BUR/11 du 18 août 2011 portant mesures d’application de la Loi n°11 du 25 juin 2011 modifiant celle n° 06/006 du 9 mars 2006 relative à l’organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales ; et le Guide du formateur des observateurs des élections.
Le CDCE est un espace de rencontre et d’échanges entre les organisations et plateformes de la société civile sur le processus électoral et l’observation des élections. Il s’occupe essentiellement de l’observation et la surveillance des élections.
Pour le processus électoral 2011-2013 en RDC, les missions du CDCE consistent notamment à garder le contact avec la Céni, la Monusco et les autres missions d’observation ; diffuser les informations auprès des membres, tenir des réunions de mise en commun, mobiliser les fonds pour l’observation électorale, harmoniser la question de la formation des observateurs, harmoniser la question du déploiement des observateurs, constituer une base de données sur les observateurs…
Organiser des élections, c’est une bonne chose. Mais faire en sorte qu’elles soient transparentes, libres, démocratiques et, pour cette année, apaisées, c’est une autre chose plus importante que l’observation de ces élections peut garantir. Le CDCE l’a compris et d’où son souci de former des observateurs électoraux.
Kléber Kungu

Jean-Claude Masangu : « Epargner est une affaire de volonté, de détermination…»

Lancement officiel de la Journée internationale de l’épargne
Jean-Claude Masangu : « Epargner est une affaire de volonté, de détermination…»
Lors de la cérémonie du lancement officiel de la Journée internationale de l’épargne sous le thème « Epargner en RDC pour mon avenir, oui c’est possible », le gouverneur de la Banque centrale congolaise (BCC), Jean-Claude Masangu, relayant le thème central, a affirmé qu’il était possible d’épargner en RDC, en dépit du faible niveau de revenu de la majorité de la population de ce pays, l’épargne étant « une affaire de volonté, de détermination et d’organisation ».
C’est soutenu par un état des lieux fort reluisant qu’il a brossé sur le secteur financier et de l’épargne en RDC que Jean-Claude Masangu a affirmé qu’il est possible d’épargner en RDC, malgré la modicité du revenu de la majorité de la population de ce pays. « Eu égard au niveau de revenu de la majorité de la population congolaise, est-il possible d’épargner en RDC ? Je réponds par l’affirmative, ‘’Oui, c’est possible’’, a affirmé le gouverneur de la Banque centrale du Congo.
Celui-ci a préalablement présenté un état des lieux du secteur financier couvrant la période de 2001 à 2011. Cette période est marquée par entre autres l’accroissement du nombre des comptes qui est passé de 100 000, hier, à 1 400 000 à ce jour ; l’augmentation du volume des dépôts des banques qui a été multiplié par 23 pour atteindre un montant de 1,9 milliards de dollars américains, dont 45% provenant des ménages et 152 millions de dollars américains sont logés dans les institutions de microfinance ; l’augmentation du volume des crédits qui a été multiplié par 45 en atteignant 1 milliard de dollars américains, soit 53% des dépôts. Quant au taux d’épargne en pourcentage du Produit intérieur brut (PIB), il est passé de 1,2% à 13,5% en 2010, atteignant à ce jour 15 milliards de dollars américains.
Dans cet état des lieux, J-C. Masangu a indiqué que « dans le secteur de microfinance, ce sont les femmes qui détiennent le plus de comptes » et que l’analyse de la source de l’épargne a montré qu’il y a « une très forte prépondérance de l’épargne privée par rapport à l’épargne publique, avec un ration de 1à 10 ».

Avantages de l’épargne
Par ailleurs, il a présenté les avantages qu’offre l’épargne sur les plans micro et macrofinance, aussi bien pour l’épargnant que pour l’industrie financière et de l’économie de manière générale.
L’épargne assure à l’épargnant des « revenus qui peuvent devenir importants dans le futur et qui permettent d’envisager l’avenir avec confiance. » Elle permet également « de se prémunir contre les risques éventuels et les aléas de la vie tels que la scolarisation des enfants, les soins médicaux et le règlement des coûts afférant à des événements indispensables au plan social tels que la célébration de naissances, de mariages et d’obtention de diplômes. »
Quant « au niveau de l’industrie financière et de l’économie de manière générale, l’épargne constitue des ressources locales indispensables pour le développement des activités productives à même d’améliorer la croissance économique, induisant ainsi le bien-être social et la réduction de la pauvreté. »
En cette occasion de la célébration de la Journée internationale de l’épargne, on venait de lancer la campagne de sensibilisation sur l’épargne en milieux scolaires, visant ainsi les enfants des écoles primaires, secondaires et professionnelles. En le faisant, la Banque centrale du Congo entend mener cette action du bas vers le haut pour espérer des résultats plus concrets, plus durable quant à la culture de l’épargne qui est loin d’être l’apanage du peuple congolais. M. Masangu explique la démarche. « Si l’accent a été mis sur les enfants, c’est parce qu’une habitude inculquée dès le bas âge est difficile à déloger », a-t-il déclaré, ajoutant que « les enfants ou les jeunes en général constituent une tranche importante de la population. De plus, à travers eux, c’est toute la famille qui est visée ».
Après avoir invité les enfants, représentés par quelques écoles secondaires triées à la volée, « à cultiver l’esprit d’épargne », estimant qu’une épargne mise de côté dès maintenant leur permettra « d’accumuler et de constituer un maximum de fonds pour l’investissement ou pour résoudre un certain nombre de problèmes ou défis », l’Autorité monétaire de la RDC a annoncé de sponsoriser l’ouverture de quelques comptes à quelques uns d’entre les élèves présents. Un geste, a dit Jean-Claude Masangu susceptible d’inciter les amis et les membres de famille de ces enfants de faire de même.
Pour la BCC, a déclaré J-C. Masangu, cette campagne constitue « la préfiguration d’un grand projet d’éducation financière de la population sur le rôle, l’importance et les bienfaits de l’épargne ainsi que sur les services offerts par les institutions financières de notre pays .»
Auparavant, le gouverneur de la BCC a tracé le chemin parcouru par le gouvernement et l’Institut d’émission dans la stabilisation de l’environnement micro et macro économique. « Notre pays a connu des périodes troubles avant de se stabiliser politiquement et économiquement. Et par conséquent, jusqu’à la fin des années 90, le système bancaire congolais a souffert d’une crise aiguë causée principalement par la déstabilisation des institutions de la République, la dégradation de l’environnement économique et le recul de l’activité économique, la désintermédiation du système bancaire ». C’est à partir de 1998, que le gouvernement congolais et la BCC se sont lancés dans un programme non seulement de l’assainissement de l’espace économique, financier et monétaire, mais également la prévention à la survenance des risques de fragilisation ultérieure.
De ce programme, l’on peut retenir la liquidation des banques insolvables et l’exigence des plans de redressement crédibles aux banques jugées récupérables.
Auparavant, le 2ème secrétaire à l’ambassade d’Allemagne fédérale a parlé de l’importance du système bancaire et de l’épargne. Il a déclaré que 135 milliards de dollars sont logées comme épargne dans des banques, représentant 10% de la massa monétaire, tandis que 90 % de cette masse sont conservés sous des matelas. Comme quoi, il faut davantage d’efforts de sensibilisation sur l’importance de l’épargne auprès de la population.
Le président de l’Association congolaise des banques (ACB) a cimenté également l’importance de l’épargne qui renforce l’activité économique d’un pays. Il a ainsi invité les Congolais à épargner en les poussant à changer la culture de la thésaurisation en bancarisation. La campagne de sensibilisation doit commencer par les grandes villes jusqu’aux localités en passant par les centres urbains, les districts.
Il a rappelé l’esprit travailleur et épargnant de la fourmi de la fable de La Fontaine reprise comme mascotte dans un des dépliants publiés et distribués à cette occasion. Un esprit que tout Congolais est appelé à imiter, car la fourmi travaille, amasse et épargne pour un avenir radieux. Il a confié les Congolais à faire garder son argent dans une institution financière agréée plutôt que de le confier dans « Buakisa carte », un système qu’il a fustigé.
Pour le vice-ministre de l’EPSP, la cérémonie du lancement officiel de la Journée internationale de l’épargne « marque le début d’un grand projet d’éducation financière de la population sur les services offerts par les institutions financières » de la RDC.
Deux saynètes ont également égayé les nombreux invités à la Halle de la Gombe le lundi 31 octobre composés des ministres, dont le vice-ministre de l’EPSP, les administrateurs délégués et dirigeants des institutions financières, les parents d’élèves et les élèves de quelques écoles de Kinshasa. Les comédiens ont montré l’importance de l’épargne et les risques de la thésaurisation.
Kléber Kungu