Burkina-Faso
Compaoré, le
président qui a voulu contenir la vague populaire
Assemblée
nationale saccagée et incendiée, radio télévision nationale brûlée…La situation
politique au Burkina Faso a basculé dans le chaos. Dans quelques heures, les
choses ont basculé pour le camp de la majorité.
La majorité est loin d’être cette majorité politique qui semble
représenter le peuple, grande majorité, en parlant à son nom. Pris en otage par
une majorité parlementaire et une classe dirigeante prête à mourir pour le
pouvoir et à rester éternellement au pouvoir, Blaise Compaoré s’est entêté à
demeurer au pouvoir. Quitte à réviser coûte que coûte la Constitution. En dépit
de la contestation populaire.
Au
commencement était la volonté de rester au pouvoir par tous les moyens, la
révision constitutionnelle étant le raccourci, la voie la plus facile. Un mode
opératoire en vogue dans une Afrique forte des hommes forts au détriment des
institutions fortes. Lorsque le pouvoir a annoncé son intention de se maintenir
au pouvoir par des moyens antidémocratiques, l’opposition lui a répondu par des
manifestations qui disaient tout.
Malheureusement,
ivre du pouvoir,, la Majorité présidentielle en a fait de sa tête, multipliant
des stratégies pour arriver à ses fins funestes et égoïstes. L’opposition a
continué à lui répliquer que la voie qu’elle venait de suivre était suicidaire
pour elle et dangereuse en même temps pour elle et pour toute la nation qui
courait le risque de voler en éclats. Peine perdue : Blaise Compaoré et
ses affidés se passaient des avertissements de l’opposition.
Le
danger pour le pays des hommes intègres, c’était que les deux parties, le
pouvoir et l’opposition, donnait l’impression que chacune avait raison et que
le peuple était de son côté. Donc, on était dans la bonne voie, la voie du
peuple au nom duquel chacun parlait.
Le
jour J – jeudi 30 octobre – déterminé à montrer qu’il avait raison de rester au
pouvoir en tripatouillant la Constitution et que le peuple se trouvait de son
côté, les députés de la Majorité au pouvoir ont pris rendez-vous au Parlement
pour faire passer à l’examen du projet de révision constitutionnelle qui
permettrait le maintien au pouvoir du président Blaise Compaoré. Celui-ci a
encore besoin de quelques années au pouvoir, en dépit des 27 autres années
qu’il venait de passer au pouvoir depuis 1987.
Pour
éviter les heurts avec les manifestants, les députés de la majorité au pouvoir
ont passé la nuit dans un hôtel mitoyen au Parlement et dont l’accès donne
directement par une porte dérobée. L’avant-midi de ce jeudi fatidique, tout
portait à croire que les choses allaient se passer sans heurts. D’autant plus
qu’un groupe de députés de l’opposition venait de faire allégeance au pouvoir 72
heures plus tôt
Et
brusquement tout va basculer en faveur de la véritable majorité, le peuple.
Plusieurs centaines de manifestants vont prendre d’assaut le Parlement,
l’incendié après l’avoir saccagé de fond en comble. La radio télévision
nationale burkinabè va subir le même sort. Ainsi que le siège du parti au
pouvoir Aussitôt, le gouvernement va suspendre le projet de loi visant à
modifier la Constitution.
Tout
basculer en défaveur de la vraie minorité qui se croyait majoritaire. L’un des
frères du président Compaoré sera arrêté à l’aéroport alors qu’il tentait de
s’enfuir. Lui-même par qui le malheur du Burkina Faso est arrivé va quitter
précipitamment le palais présidentiel.
Voilà
comment en un jour le pouvoir a tenté
d’échapper au contrôle d’un assoiffé du pouvoir qui n’a pas su le quitter.
Fragilisé par la contestation populaire, Blaise Compaoré va tenter de récupérer
la situation en dissolvant le Parlement, en décrétant l’état de siège et en
appelant l’opposition au dialogue. En retard. Un retard qui montre la grande
faiblesse de cette classe de dirigeants africains qui n’entendent que le
discours bruyamment colérique de la rue.
Blaise
Compaoré qui a voulu contenir la vague populaire en a eu pour son compte. La
plupart de tous ses collaborateurs lèche-bottes qui l’ont poussé sur cette voie
suicidaire ont eu leurs domiciles saccagés. C’est le prix à payer pour une
lutte sans issue.
Kléber
Kungu
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