mercredi 3 décembre 2014

Le gouvernement congolais gèle la sortie d’enfants adoptés

RDC
Le gouvernement congolais gèle la sortie d’enfants adoptés
            La République démocratique du Congo (RDC) a décidé de geler la sortie d'enfants congolais adoptés par des couples étrangers. C’est depuis le 25 septembre 2013 que la Direction générale de migration (DGM) avait suspendu la délivrance d'autorisations de sortie pour les enfants adoptés à l'étranger.
             A l'époque, la DGM, avait indiqué que cette suspension pourrait durer jusqu'à douze mois. Les autorités ont cependant décidé de  maintenir cette suspension « jusqu'à nouvel ordre ».
            Un an déjà s’est écoulé depuis le début du moratoire sur l’adoption des enfants de la RDC par des étrangers. En reconduisant cette décision, le gouvernement congolais veut tout simplement dire que les enquêtes doivent être poursuivies sur les allégations d’une seconde adoption  de ces enfants dans les pays de destination.
            En outre, d’autres allégations font état de l’adoption des enfants  par des couples d’homosexuels. Ce qui demeure une chose inadmissible en RDC. Aujourd’hui, la loi sur l’homosexualité tarde à être votée au Parlement congolais dans un pays qui ne veut pas entendre parler de mariage entre personnes de même sexe.

Découverte des circuits parallèles
            A tout prendre, l’origine même des enfants destinés à l’adoption pose aussi problème au Congo-Kinshasa. Il y a peu, la Direction générale de migration (DGM) a découvert que certains enfants en partance pour les Etats-Unis d’Amérique ont tout simplement été vendus par des proches parents les faisant passer pour des enfants sans famille. Ce qui ne peut être qualifié simplement que de trafic illicite d’êtres humains.
            La DGM est intriguée surtout par l’obstination de certains étrangers qui, malgré le moratoire, cherchent à contourner la décision et faire sortir coûte que coûte des enfants du pays. Le démantèlement récent d’un réseau à partir de la frontière avec la Zambie a mis en cause aussi certains responsables de l’administration à Kinshasa et à Lubumbashi. Ces responsables sont accusés de faux et usage de faux en  fabriquant de faux documents avec lesquels les faux parents voyagent pour les Etats-Unis en compagnie des enfants.

Souci de protéger les enfants
                En 2013, la DGM avait justifié sa mesure de gel par un souci de protection de l'enfance, après avoir reçu des informations selon lesquelles des enfants congolais adoptés dans certains pays auraient été maltraités ou transférés à des couples homosexuels. Or, la loi congolaise interdit l'adoption d'enfants par des couples homosexuels.
            La décision de prolonger la suspension sine die a été prise parce que les enquêtes "sur la situation post-adoption des enfants congolais dans les pays d'accueil" n'ont "pas encore abouti", selon une source. Une source diplomatique citée par l’agence d’information belge Belga, une mission d'enquête comptant plusieurs représentants du gouvernement congolais qui devaient se rendre il y a quelques mois dans un pays occidental a été annulée à la dernière minute par les autorités de Kinshasa.
            La suspension des autorisations de sorties pour les enfants adoptés concerne plusieurs centaines d'enfants. Depuis un an, quelques dizaines d'enfants ont pu obtenir l'autorisation de sortie et rejoindre leurs familles adoptives, à la suite de dérogations accordées après des tractations diplomatiques. Ce sont des familles américaines, belges, canadiennes, françaises et italiennes  qui adoptent principalement les enfants congolais..

           
Lobbying de John Kerry
            En visite à Kinshasa au mois de mai dernier, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a profité de son séjour congolais pour demander au Président Joseph Kabila de lever la mesure que le gouvernement a pris sur la suspension de déplacement du territoire congolais des enfants  adoptés.
            A l’origine du lobbying de John Kerry, beaucoup de couples étrangers ayant adopté en RDC se trouvaient concernés par cette décision. Notamment la Belge Sénéchal qui s’était vu non seulement interdire de voyager avec l’enfant qu’elle avait adopté vers la Belgique, mais aussi elle vait été condamné à des peines privatives de liberté.
            Quatre mois après l’intervention de M. Kerry, la position du gouvernement congolais n’a pas bougé d’un iota. Une position du reste responsable car il tient à tout prix à voir clair sur l’avenir de plus de quinze enfants congolais adoptés par des Belges depuis 2012 et qui sont bloqués à l’ambassade de Belgique en RDC.

Kléber Kungu

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