mercredi 3 décembre 2014

Le colonel Ndala aurait été tué par les rebelles ADF ?

Procès de Mamadou Ndala
Le colonel Ndala aurait été tué par les rebelles ADF ?
            Les dépositions des renseignants militaires se poursuivent au procès des assassins présumés du colonel Mamadou Ndala. C’était au tour du général Muhindo Akili Mundos, commandant de l’opération “Sokola” (laver en lingala) de comparaître, mardi 7 octobre à la barre, en qualité de renseignant. Il a soutenu que le colonel Mamadou Ndala aurait été tué par les rebelles ougandais des ADF, fondant sa déposition sur le mode opératoire des assaillants. 
            Pour le général Muhindo, après l’attaque de la jeep de Mamadou Ndala, ses troupes se trouvaient dans l’incapacité d’intervenir car elles ne disposaient pas encore de ravitaillement nécessaire. Un argument peu convaincant dans la mesure où l’on doit se demander comment des hommes commis à la garde d’un officier supérieur et, de surcroît, en mission officielle, devaient se trouver à court de munitions.
            Le général de brigade Muhindo Akili a précisé qu’il s’était là d’un mode opératoire propre aux rebelles ougandais des ADF qui ont subi d’importants revers les mois derniers à Beni. Aussitôt le colonel Mamadou Ndala assassiné, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende avait évoqué la piste ADF, avant de se rétracter.

Le colonel Tito Bizuri, suspect n°1
            Le deuxième officier à comparaître est le colonel Tito Bizuri. Considéré par les enquêteurs comme le suspect numéro un dans l’assassinat de Mamadou Ndala, le colonel Tito Bizuri a plaidé non coupable devant la Cour militaire opérationnelle. Il a affirmé d’abord s’être rendu sur le lieu de l’attaque pour y assurer  la sécurité sur ordre et appel  du commandant du 81e secteur des FARDC qui était déjà sur place, selon le site internet de la Radio Okapi.
            Il se fait que le téléphone de l’un des gardes du corps de cet officier était ramassé dans le périmètre du lieu de l’attentat. Et lorsque la Cour lui a demandé le pourquoi, le colonel Bizuri a répondu que ce téléphone cellulaire était tombé quand ses hommes tentaient d’éviter le tir d’une grenade d’un garde du corps de Mamadou Ndala en colère après la mort de son chef.
            Il s’est par ailleurs dit surpris de son arrestation depuis huit mois, avant de dénoncer un acharnement contre sa personne.
            Deux  autres officiers supérieurs des FARDC ont comparu devant la Cour.  Il s’agit des colonels Yav Avulu,  en qualité de renseignant, et  Ildefonse Ngabo, comme  prévenu. Le premier est le chargé de la logistique de l’opération Sokola et le second s’occupe  des renseignements des FARDC à Beni-Ville.
            Le colonel Mamadou Moustapha Ndala a été assassiné le 2 janvier 2014 après que son convoi fut tombé dans une embuscade alors qu’il se dirigeait vers l’aéroport de Beni. Son procès ouvert le 1er octobre est à son cinquième jour. Il a connu un coup fatal après le décès d’un témoin-clé, le sergent Arsène Ngabu Ndongola, chauffeur du colonel Mamadou Ndala, élevé au grade de général de brigade à titre posthume/ Vingt personnes, militaires et civils y comparaissent.

Kléber Kungu

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