Procès de Mamadou Ndala
Le colonel
Ndala aurait été tué par les rebelles ADF ?
Les dépositions des renseignants
militaires se poursuivent au procès des assassins présumés du colonel Mamadou
Ndala. C’était au tour du général Muhindo Akili Mundos, commandant de
l’opération “Sokola” (laver en lingala) de comparaître, mardi 7 octobre à la
barre, en qualité de renseignant. Il a soutenu que le colonel Mamadou Ndala
aurait été tué par les rebelles ougandais des ADF, fondant sa déposition sur le
mode opératoire des assaillants.
Pour le général Muhindo, après
l’attaque de la jeep de Mamadou Ndala, ses troupes se trouvaient dans
l’incapacité d’intervenir car elles ne disposaient pas encore de
ravitaillement nécessaire. Un argument peu convaincant dans la mesure où l’on
doit se demander comment des hommes commis à la garde d’un officier supérieur
et, de surcroît, en mission officielle, devaient se trouver à court de
munitions.
Le général de brigade Muhindo Akili
a précisé qu’il s’était là d’un mode opératoire propre aux rebelles ougandais
des ADF qui ont subi d’importants revers les mois derniers à Beni. Aussitôt le
colonel Mamadou Ndala assassiné, le porte-parole du gouvernement congolais,
Lambert Mende avait évoqué la piste ADF, avant de se rétracter.
Le colonel Tito Bizuri, suspect n°1
Le deuxième officier à comparaître
est le colonel Tito Bizuri. Considéré par les enquêteurs comme le suspect
numéro un dans l’assassinat de Mamadou Ndala, le colonel Tito Bizuri a plaidé
non coupable devant la Cour militaire opérationnelle. Il a affirmé d’abord
s’être rendu sur le lieu de l’attaque pour y assurer la sécurité sur
ordre et appel du commandant du 81e secteur des FARDC qui était déjà sur
place, selon le site internet de la Radio Okapi.
Il se fait que le téléphone de l’un
des gardes du corps de cet officier était ramassé dans le périmètre du lieu de
l’attentat. Et lorsque la Cour lui a demandé le pourquoi, le colonel Bizuri a répondu
que ce téléphone cellulaire était tombé quand ses hommes tentaient d’éviter le
tir d’une grenade d’un garde du corps de Mamadou Ndala en colère après la mort
de son chef.
Il s’est par ailleurs dit surpris de
son arrestation depuis huit mois, avant de dénoncer un acharnement contre sa
personne.
Deux autres officiers
supérieurs des FARDC ont comparu devant la Cour. Il s’agit des colonels
Yav Avulu, en qualité de renseignant, et Ildefonse Ngabo,
comme prévenu. Le premier est le chargé de la logistique de l’opération
Sokola et le second s’occupe des renseignements des FARDC à Beni-Ville.
Le colonel Mamadou Moustapha Ndala a
été assassiné le 2 janvier 2014 après que son convoi fut tombé dans une
embuscade alors qu’il se dirigeait vers l’aéroport de Beni. Son procès ouvert
le 1er octobre est à son cinquième jour. Il a connu un coup fatal
après le décès d’un témoin-clé, le sergent Arsène Ngabu Ndongola, chauffeur du
colonel Mamadou Ndala, élevé au grade de général de brigade à titre posthume/
Vingt personnes, militaires et civils y comparaissent.
Kléber Kungu
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