Le sommet
de NewYork sur le climat
Le Fonds
vert cherche fonds
Les
caisses du Fonds vert pour le climat (FVC)
sonnent creux. Elles ont besoin d’être renflouées, grandement renflouées pour permettre
de panser les plaies béantes que les folies des grands pollueurs de ce monde
ont aidé, des décennies durant, à tailler. Alors que le FVC espère récolter 600
milliards d'euros d'ici à 2020, donc dans les 15 ans à venir, soit 40 milliards
d’euros l’an – pour les 100 milliards souhaités, les bourses du sommet de New
York tardent à se délier. A ce jour, excepté le 1 milliard d’euros promis par
Paris pour les 4 ans à venir, les autres pays ne veulent pas mettre la main à
la poche. Sinon quelques promesses faites ici et là. Entre temps, la planète
est gravement menacée par le réchauffement climatique.
La
planète plie sous le poids de nombreuses menaces de toutes sortes : la
guerre en Syrie, une autre en Irak, le virus Ebola en Afrique de l’Ouest et en Afrique
centrale. Alors que le réchauffement climatique, une autre menace, très
insidieuse et plus dangereuse, semble être occultée par d’autres. La
mobilisation internationale pour lutter contre le réchauffement climatique
semble marquer le pas. Depuis mardi 23 septembre, 125 chefs d'Etat ou de
gouvernement sont à New York pour préparer un nouvel accord international
destiné à juguler la hausse des températures d'ici à 2100, en régulant
notamment l'utilisation des énergies fossiles.
Comme
d’habitude, à l’image d’autres sommets consacrés au climat, des promesses sont
en train de prendre le dessus sur les actions concrètes qu’attend la planète
pour l’épargner d’une catastrophe imminente. Sur fond des discours qui
n’atteignent pas le fond de cœur de ceux dont dépend la solution.
Le
secrétaire général de l’Onu, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, a ouvert ce sommet avec
un discours d’interpellation adressé aux 125 dirigeants du monde réunis à New
York, les invitant à "changer de
cap" devant la menace du réchauffement climatique et à réduire les
émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement. A
la fin du siècle, a-t-il ajouté, « nous ne devons pas émettre plus de carbone que
notre planète ne peut en absorber ».
Pour ce faire, il a déclaré qu'il
fallait « fixer un prix pour le carbone ». Soulignant que
« personne n'échappe au changement climatique », il a
également appelé les gouvernements à alimenter de
100 milliards de dollars par an le Fonds vert pour le climat, décidé à
Copenhague en 2009, mais qui manque cruellement de moyens.
Agir face à la
« menace croissante » du changement climatique
Barack Obama a appelé à agir face à la « menace croissante » du
changement climatique, tout en reconnaissant la « responsabilité
particulière » de son pays et de la Chine,
les deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre de la planète. Le
président américain a appelé à la conclusion d'un accord « ambitieux »,
« global, car tous les pays doivent s'impliquer », et «
flexible, car différents pays font face à des réalités différentes ». « Le
climat change plus rapidement que nos efforts pour y répondre.
Nos citoyens manifestent. Nous ne pouvons faire semblant de ne pas
les entendre.
Nous devons répondre à
l'appel », a-t-il lancé.
Barack
Obama a en outre réaffirmé que les Etats-Unis d’Amérique tiendraient leurs
engagements pour 2020 en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de
17 % par rapport à leur niveau de 2005.
L’appel de M. Ban a été suivi de
quelques promesses financières, parmi lesquelles celle de Paris. Le président François Hollande a annoncé que son
pays allait verser 1 milliard de dollars au
cours des prochaines années pour alimenter le Fonds vert des
Nations unies, actuellement en cours de création, et destiné à aider les pays vulnérables à réduire leurs émissions de
gaz à effet de serre et à s'adapter aux effets du
réchauffement. Selon la conseillère du président pour le climat, Marie-Hélène
Aubert, la somme devrait être versée d'ici à 2018.
M. Hollande
a par ailleurs rappelé sa volonté de parvenir « à un
accord global et ambitieux » lors de la conférence sur le climat qui
se déroulera à Paris en décembre 2015. Le dérèglement climatique
menaçant « la paix et la sécurité du monde », le chef de l'Etat
français a souligné que tout devait être fait pour « contenir
l'augmentation de la température moyenne de la planète en dessous de 2 °C ».
La
Corée du Sud s'est, elle, engagée à verser 100 millions de dollars
pour le Fonds vert, et a confirmé le lancement d'un marché carbone national
en 2015. Le Parlement sud-coréen a en effet voté,
le 3 mai 2012, la création d'un système d'échange de droits
d'émission de gaz à effet de serre qui permettra, à partir de 2015, aux entreprises d'acheter ou de vendre des crédits
carbone en fonction de leurs besoins. La Corée du Sud a vu ses émissions de gaz à
effet de serre doubler en vingt ans pour s'établir aujourd'hui à
quelque 600 millions de tonnes par an.
Le
Costa Rica a, lui, confirmé sa volonté d'être neutre en matière d'émission de
carbone dès 2021, sur fond d’un moratoire sur le pétrole. L'ancien président du
Costa Rica et Prix Nobel de la paix, Oscar Arias, avait déjà fait cette promesse
en 2009.
Le
Costa Rica a développé depuis la fin des années 1980 un important
dispositif institutionnel et juridique pour protéger l'environnement. N'occupant
que 0,1 % de la superficie de la Terre, le Costa Rica abrite environ
3 % de sa biodiversité. Les parcs nationaux et les zones protégées
couvrent plus de 13 000 kilomètres carrés, environ le quart du territoire.
Ban Ki-moon sera-t-il
à même d’infléchir la position de grands pollueurs qui se comptent aussi bien
parmi les nations que parmi les grands groupes industriels et les grosses
fortunes, en les incitant à de donner pour le FVC ?
Problème double
Car il n’est un secret pour personne
que le problème du réchauffement climatique est double. Il ya d’un côté, les
pays industrialisés qui doivent accepter de réduire leurs émissions de CO2,
le principal gaz à effet de serre. Plusieurs pays, comme les Etats-Unis sont
fort en retard à ce sujet, car ils n’ont presque rien fait. De l’autre côté, il
y a les pays émergents qui
n'admettent pas de devoir freiner leur croissance et leur développement au
prétexte qu'il serait polluant. D'autant plus que les plus grands
pollueurs, comme les Etats-Unis d’Amérique et la Chine refusent de montrer l'exemple.
Ainsi devant cette impasse, les
spécialistes estiment que la solution passerait par la collecte des fonds qui
serviront à aide financièrement ces pays, d'un côté pour changer de modèle de développement...
mais aussi, de l'autre, pour s'adapter aux conséquences du réchauffement :
montée des eaux, désertification....
In
fine, le sommet de New York a reçu plus de promesses que des actions ou actes
concrets des dirigeants de la planète. Des promesses évaluées à moins de 2
milliards d’euros sur les 100 milliards attendus chaque année. Entre temps, le
réchauffement climatique n’attend pas. Il continue à faire ses ravages sur
notre environnement.
Kléber
Kungu
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