Ebola se mondialise
Le virus Ebola ne se contente pas
seulement du territoire africain. Il a émigré
en Occident. Aujourd’hui, il s’intéresse également aux Etats-Unis
d’Amérique, à la France et à l’Espagne.
Comme qui dirait, la maladie à virus Ebola se mondialise. La lenteur prise par
la communauté internationale pour contrer cette épidémie est en grande partie à
la base de cette migration.
D’ailleurs, l’Organisation mondiale
de la santé (OMS) n’a pas hésité de le confirmer tout récemment e catégorisant
en deux groupes les 7 pays affectés par
le virus Ebola. Pour l’OMS, le premier groupe est composé de trois pays
les plus touchés : la Guinée Conakry, le Liberia et la Sierra Leone, et le
2ème par le Nigeria, le Sénégal, l'Espagne et les Etats-Unis d’Amérique. A
ce dernier groupe – ou le 3ème groupe – il faudra ajouter la
République démocratique du Congo (RDC) dont les médias internationaux évitent
de citer parmi les pays touchés par l’épidémie. Est-ce parce que dans ce pays
où, en 1976, était parti le tout premier virus Ebola, sévit une autre
souche ?
Dix
mois après la survenue de cette maladie, l’une des plus meurtrières de ce XXIe
siècle, le bilan macabre établi par l’OMS ne faiblit pas. Arrêté au 8 octobre,
il a dépassé le cap de 4 000 décès pour 8 3 99 cas répertoriés.
4 033 morts contre 8 3 99 cas enregistrés
Ce bilan fait état au total de 8.399
cas enregistrés dans 7 pays, faisant 4.033 morts, alors que l Le précédent
bilan, arrêté au 5 octobre – trois jours plus tôt - avait fait état de 8.033
cas, dont 3.865 décès.
Dans le 1er groupe, le Liberia, pays le plus touché par
l'épidémie, compte 4.076 cas, dont 2.316 décès. En Sierra-Leone,
l'OMS a enregistré 2.950 cas et 930 décès et en Guinée, d'où est partie
l'épidémie en décembre 2013, il y a 1.350 cas et 778 décès. Le personnel
soignant continue à payer un lourd tribut dans ces pays avec 416 cas dont 233
morts.
Dans le 2ème groupe, par contre, au
Nigeria, le nombre de cas et de décès est resté inchangé avec respectivement 20
cas et 8 morts. Le dernier décompte de l'OMS fait état d'un décès aux Etats-Unis et un cas en Espagne. Le
bilan reste inchangé au Sénégal avec 1 cas. En République démocratique du Congo,
où sévit une épidémie Ebola distincte de celle qui frappe l'Afrique de l'Ouest,
l'OMS a décompté 71 cas dont 43 décès, selon un bilan arrêté au 7
octobre.
Donc, avec l’entrée en jeu des
Etats-Unis d’Amérique et de l’Espagne, tout porte à croire que le virus Ebola se
mondialise.
Une contamination très dangereuse
La propagation du virus Ebola et sa
contamination très dangereuse sont telles que la panique et l’inquiétude
gagnent le monde. Dans tous les pays du monde encore épargnés par le virus
mortel, des mesures de précaution se mettent en place : dépistage
renforcé, un renforcement des contrôles au départ auprès des pays touchés par
l'épidémie, éventuel renforcement par l’UE des contrôles aux frontières… Que ne
pas faire face à une maladie que des spécialités ont même comparée au sida… ?
De plus en plus des appels à l’aide
se font pressants. Il faut reconnaître, comme l’a souligné le président Ernest
Bai Koroma, de la Sierra Leone, l’un des pays les plus touchés par l’épidémie, la
"réponse internationale a été, pour le moment, plus lente que le rythme de
transmission de la maladie".
Aussi le secrétaire général de
l’Onu, Ban Ki-moon, a-t-il invité la communauté internationale à multiplier
"par vingt" l'aide actuelle pour espérer enrayer la maladie.
Des cris alarmistes qui se font
entendre face à une réalité évidente : il n’existe pour le moment aucun
médicament ni de vaccin contre le virus Ebola qui, depuis son
identification en 1976, ne cesse d'intriguer les virologues qui tentent de
comprendre comment il agit de manière aussi brutale dans l'organisme.
Excepté des vaccins expérimentaux –
malheureusement encore en quantité insuffisante pour espérer couvrir tous les
besoins actuels – comme le VSV-EBOV proposé par le ministère canadien de la
Santé et qui serait "prometteur sur les animaux", même s'il n'a pas
été encore testé sur les humains. Ce ministère a proposé entre 800 et 1 000 doses, mais dont le feu vert de l’OMS
sollicité depuis deux mois, tarde à venir. Un vaccin expérimental qui vient
renforcer sur le terrain la capacité d’un autre le ZMapp déjà disponible, qui
peine à prouver son efficacité, excepté les deux patients américains guéris il
y a quelques mois.
La seule lueur d’espoir est la
promesse faite par deux sociétés de recherche pharmaceutiques qui ont annoncé
que des milliers de vaccins expérimentaux contre le virus Ebola devraient être
disponibles début 2015, selon l'Organisation mondiale de la santé. Il s’agit de la britannique
Glaxo Smith Klein (GSK) et l'américaine NewLink Genetics.
En attendant, le virus Ebola
continue de tuer sans attendre en se mondialisant et la panique gagne le monde
entier…
Kléber Kungu
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