Virus Ebola
Le nombre de victimes augmente, la contribution financière de la lutte traine
Le nombre de victimes de la
maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest ne cesse d’augmenter, après avoir
franchi le cap des 3.000
morts, avec quelque 6.500 personnes infectées, la la contribution pour la lutte
contre ce virus mortel traine, alors que la mobilisation de la communauté
internationale sous forme de promesses ne faiblit pas et qu’il n’existe pas
encore à ce jour de médicament ni de vaccin. Une situation terrible sur fond
d’une guerre internationale contre les
djihadistes de l'organisation État islamique.
Sur un total de 6.574 malades
d'Ebola dans cinq pays d'Afrique d'Ouest (Liberia, Guinée Conakry, Sierra Leone,
Nigeria et Sénégal), 3.093 sont mortes, selon le dernier bilan de l'OMS arrêté
au 23 septembre. Alors qu’un précédent bilan daté du 21 septembre et publié jeudi
à Genève faisait état de 2.917 morts en Afrique de l'Ouest sur 6.263 cas. En
Guinée, d'où l'épidémie est partie fin 2013, il y a eu 648 morts sur 1.074 cas.
Au Liberia, pays le plus touché, l’épidémie a touché 3.458 personnes, dont
1.830 sont mortes. Et en Sierra Leone, le virus a infecté 2.021 personnes dont
605 sont mortes, selon l’OMS. Au 23 septembre, huit morts, sur 20 cas, avaient
été recensés au Nigeria. Sur cette lancée, l’OMS parle d’un taux de létalité
d'environ 70% atteint par la maladie à virus Ebola.
Aux réunions d'urgence qui se
succèdent les unes aux autres, s'enchainent des promesses d'aide, mais sur le
terrain, l'aide arrive au compte goutte, alors que le bilan d’une maladie de
plus en plus inquiétante est toujours revu à la hausse.
Seulement de l’aide sous forme de matériel
sanitaire
Pour le moment, les pays frappés par
l'épidémie sont bénéficiaires d’aide surtout sous forme de matériel sanitaire :
laboratoire mobile, tentes, gants ou encore blouses. Plusieurs centaines de soignants
ont déjà été envoyés en mission en Afrique de l'Ouest par l'OMS, Médecins Sans
Frontières, les Centres américains de contrôle des maladies, la Chine et
l'Union africaine. Mais face à la progression du virus aussi bien le personnel
sur place que le matériel disponible reste largement insuffisant pour endiguer
l'épidémie.
Pourquoi l’aide traîne, alors que
les ravages de la maladie ne sont plus à prouver ? C’est que chaque
contributeur veut bien se préparer avant d'intervenir. L'Union européenne, par
exemple, a déjà annoncé une contribution de 150 millions d'euros que les Etats
membres ont commencé à compléter. Pour l'instant l'UE semble donc toujours à
l'étape de la coordination de son aide même si des organisations humanitaires
européennes sont déjà très actives sur le terrain
Cuba, de son côté, a promis
d'augmenter l'effectif de ses médecins et infirmiers qui seront envoyés en
Afrique de l'Ouest. Mais le premier contingent ne sera au complet que début
octobre en Sierra Leone d'où médecins et infirmiers partiront pour le Liberia
et la Guinée Conakry.
Quelques jours plutôt, le président
américain Barack Obama avait estimé que l'Afrique de l'Ouest était
"dépassée" par l'épidémie de fièvre Ebola et que le monde ne devait
plus jamais permettre à une telle tragédie d'avoir lieu.
Le Fonds monétaire international
(FMI), de son côté, a approuvé en début du week-end dernier une enveloppe
supplémentaire de 130 millions de dollars en faveur de la Guinée, du Liberia et
de la Sierra Leone qui bénéficient déjà de plans d'aide de l'institution.
La plus grande partie de cette
rallonge budgétaire (49 millions de dollars) sera versée au Liberia, le montant
restant étant à peu près équitablement réparti entre la Sierra Leone et la
Guinée.
Dans cette longue attente, les
dirigeants des pays touchés souhaitent que l'aide parvienne plus rapidement, craignant
notamment que les populations, à force d'attendre et de ne rien obtenir, se
retournent contre eux. Une éventualité qui risquerait d’aggraver la situation
déjà très critique.
Ouverture d’un corridor humanitaire
Dans l’entre temps, le Sénégal a
ouvert un corridor humanitaire aérien pour permettre d'acheminer de l'aide dans
les trois pays les plus touchés, après la fermeture de ses frontières le 21
août. Cependant, on fait remarquer ce corridor humanitaire n’est fonctionnel
que depuis quelques jours seulement, étant encore en aménagement. Un avion du
Programme alimentaire mondial (PAM) transportant du personnel humanitaire en
provenance de Conakry, a atterri samedi après-midi sur le site du corridor
humanitaire, installé sur une base militaire aérienne près de l'aéroport de
Dakar.
Ce corridor humanitaire, "ouvert
dans le cadre de la solidarité internationale, en accord avec les organisations
internationales et des pays occidentaux notamment, va servir à faire passer des
équipements, des médicaments, un appui en ressources humaines pour sauver des
vies humaines..
Le corridor recevra prochainement
notamment de nombreuses rotations d'avions de pays et d'organismes internationaux,
ayant promis d'acheminer de l'aide en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.
Le Sénégal avait été touché fin août
par le virus Ebola, "un cas importé", introduit dans le pays par un
étudiant guinéen entré juste avant la fermeture des frontières avec la Guinée.
Un traitement pour tous bientôt ?
L'infection se produit par contact
direct avec les fluides corporels, sang, liquides biologiques ou sécrétions. La
période d'incubation va de 2 à 21 jours. Le patient devient contagieux à partir
du moment où des symptômes se manifestent. Il ne l'est pas pendant la période
d'incubation.
La maladie n’a pas encore de
traitements à proprement parler. Les vaccins expérimentaux contre le virus
Ebola, développés par des sociétés britanniques et américaines ne devraient
être disponibles en grand nombre que début 2015, selon l'Organisation mondiale
de la santé. En ce qui concerne le ZMapp, le sérum expérimental qui a déjà été
administré à plusieurs personnes infectées par le virus, l'OMS précise que ses
stocks sont épuisés et seulement quelques centaines de doses devraient être
disponibles d'ici à la fin de l'année.
Faudra-t-il déduire que la guerre
contre les djihadistes de
l'organisation État islamique qui revendiquent un califat
transfrontalier établi en Irak et Syrie,
qui se déroule en Irak et en Syrie depuis août dernier et menée par une coalition composée notamment des États-Unis, de la France, de l'Australie (soutenue
par l'Arabie saoudite, la Jordanie et les Émirats arabes unis) pour lutter contre a détourné toute l’attention de la
communauté internationale ?.
Kléber
Kungu
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