Procès
Mamadou Ndala
A qui profiterait la mort du chauffeur
Arsène Ngabu ?
Moins
de 24 heures après sa déposition mercredi 1er octobre, Arsène Ngabu
Ndongala, chauffeur du colonel Mamadou Moustapha Ndala, est décédé inopinément,
vers 5 heures du matin. Un décès qui vient compliquer le reste du déroulement
de ce procès tant attendu, d’autant plus le chauffeur du colonel assassiné
était un témoin-clé parmi les 20 prévenus impliqués dans cette affaire dans laquelle
il comparaissait pour non-assistance à personne en danger. Ce témoin-clé a-t-il été
éliminé ? Par qui ? Pourquoi ? Pourquoi un témoin-clé doit-il
mourir un jour après l’ouverture du procès ? Des questions que se pose
l’opinion et auxquelles elle n’aura peut-être pas de réponses.
Le sergent-major Arsène Ngabu
Ndongala est mort subitement le 2 octobre dans des circonstances non élucidées,
alors que venait de s’ouvrir la veille le procès Mamadou Ndala à l’ouverture
duquel il venait de faire une déposition. Son décès suscite beaucoup
d'interrogations dans l’opinion qui attend beaucoup de ce procès qui juge 20
prévenus impliqués dans l’affaire de l’assassinat du colonel Mamadou Ndala le 2
janvier 2014 dans un attentat à la roquette dont le chauffeur était sorti étonnamment indemne. Comment s’en
était-il tiré sans laisser sa peau comme le colonel Ndala dont le corps et la
Jeep dans lequel ils se trouvaient, lui et ses gardes du corps, étaient
calcinés ?
Le chauffeur sorti indemne d’un
attentat qui a tué sur le coup le colonel Mamadou Ndala, un miracle – si
miracle il y a eu - qui ne peut pas laisser l’opinion indifférente. Cette
situation ajoutée à sa mort inattendue ne peut que susciter de nombreuses
questions au sein de l’opinion qui attend que la justice soit faite dans ce
procès.
Pendant sa déposition, l’ancien
chauffeur de Mamadou Ndala, apprend-on, était debout pendant environ 5 heures,
refusant même la chaise qui lui avait été proposée. Comment Arsène Ngabu devait
trouver la mort, 24 heures après sa déposition, lui qui, après avoir été soigné
deux semaines plus tôt par le docteur Pierre Makele, de la clinique médicale
Santé Plus, se portait bien, avant d’y être conduit, presque mourant après sa
déposition ?
Pas d’autopsie du
corps du chauffeur
Arsène Ngabu mort, on apprend que Maître
Augustin Tshisambu, son avocat, n’a pas obtenu l’autopsie demandée. Il s’est
fait répondre par les autorités militaires qu’ « Il n’y a pas de morgue avec chambre froide pour
conserver les corps, il n’y a pas non plus de personnel qualifié pour
l’autopsie ».
L’avocat a estimé que les résultats de cette expertise
clinique pourraient fixer l’opinion sur les allégations selon lesquelles ce
soldat, qui était considéré comme la «boite noire» dans cette affaire aurait
été empoisonné pour qu’il ne fasse pas éclater la vérité sur les vrais mobiles
de l’assassinat du colonel Mamadou Ndala.
De son côté, le ministère public a
indiqué devant la cour qu’avec le décès de ce prévenu, l’action publique
risquerait de s’éteindre. Ce qui a mis fin à la poursuite de l’action
judiciaire contre le défunt.
Vingt assassins présumés du général
à titre posthume Mamadou Ndala sont jugés dans ce procès, dont ses gardes du corps,
le capitaine Moussa Banza, l'aide de camp du commandant Mamadou Ndala, arrêté
le 18 janvier dernier à l’issue dune interpellation musclée.
Proche collaborateur de Mamadou
Ndala, le capitaine Moussa Banza gérait sa communication. Les semaines
précédant l’attentat, il se disait
menacé en raison de sa proximité avec son ancien chef. Ainsi avait-il fait des
demandes d’asile politique auprès de différentes ambassades.
La justice militaire de son côté
voulait l’interroger dans le cadre de l’enquête sur la mort du commandant
Mamadou, et par rapport à une plainte pour vol des effets personnels de son
ancien chef.
Moussa Banza avait été interpellé le
18 janvier, à midi, alors qu’il était aux côtés de deux journalistes de RFI et
France 24, qui avaient pris rendez-vous avec lui pour parler de
l’assassinat du commandant Mamadou Ndala.
Safari Banza Mwabo et Moussa Banza complices ?
L’interpellation de Moussa Banza et
sa rencontre avec deux journalistes de RFI et de France 24 interviennent le
même jour, quelle coïncidence ! Est-ce une simple coïncidence ou est-ce le
premier événement est venu contrecarrer le second ?
Au 2ème
jour du procès, le ministère public a affirmé, devant les avocats des prévenus,
avoir des indices probables de complicité de la garde du colonel Mamadou Ndala
lors de son assassinat. Le ministère public a fondé sa conviction sur les
dépositions faites par le prévenu adjudant Safari Banza Mwabo et le capitaine
Moussa Banza.
Pour le
premier, le ministère public a brandi un bulletin de renseignement produit par
l’ANR, où l’adjudant Safari, tireur d’arme d’appui fixée sur la jeep de
commandement, avait déclaré deux jours avant la mort du colonel Mamadou Ndala
que: «Même si nous tombons dans une embuscade, j’enlèverai la tenu et je vais
me déshabiller et je vais fuir».
Selon
le ministère public, le même prévenu aurait
été surpris en train de fouiller le corps du colonel juste après
l’attaque. Ce qui a poussé le ministère public à penser que le prévenu aurait
été soudoyé. La double identité contenue dans la fiche de renseignement
militaire du deuxième prévenu, Moussa Banza, l’un des plus proches du colonel
etle fait qu’après l’attentat, Moussa Banza soit rentré à Beni sain et sauf et
dans une autre Jeep sont pour le ministère public des incidents de complicité
dans la mort du vaillant colonel. Il faudra donc attendre le réquisitoire pour
démontrer l’hypothèse de complicité de ces deux prévenus.
La mort
inopinée du témoin-clé ne pourrait profiter qu’à toutes les personnes qui
auraient commandité la mort du colonel Mamadou Ndala. Le sergent-major Arsène
Ngabu serait donc l’arbre qui cacherait la forêt
Kléber Kungu
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