Sud-Kivu :
Crash d’un avion de Biega Airways près de l’aéroport de
Shabunda
Un
avion cargo immatriculé 9Q-COT du type Let 410 de la compagnie Biega Airways s’est
écrasé samedi 25 octobre à quelques minutes de son atterrissage à 2 km de la
piste de l’aéroport de Shabunda au Sud-Kivu. Les deux membres d’équipage sont
grièvement blessés. L’appareil s’est coupé en deux.
L’appareil
de la compagnie Biega Airways qui assure le transport des marchandises venait
de la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu où il a décollé de
l’aéroport de Kavumu vers 13 heures. Il a crashé après une heure de vol à 2
kilomètres de Shabunda-centrel avec 1 500 kg de marchandises à son bord. C’est
dans une zone sous contrôle des miliciens Raïa Mutomboki que l’appareil s’est
écrasé.
Selon
le site web de Radio Okapi citant des sources
de l’aéroport de Kavumu, le commandant de bord de nationalité burundaise et son
copilote congolais sont sortis de cet accident grièvement blessés, tandis que les
marchandises seraient calcinées et l’appareil coupé en deux.
Mais
d’autres sources à Shabunda indiquent que le bagagiste de l’avion a également
été blessé. Les mêmes sources rapportent que les marchandises ne sont pas
endommagées et seraient placées sous le contrôle du 1010e régiment. Une
information non confirmée par des sources militaires.
Selon
la RVA citée par notre source, l’appareil opérait avec la licence d’une autre
compagnie et échappait ainsi au contrôle technique. Mais pour le moment, les
causes de cet accident ne sont toujours pas connues.
Plusieurs compagnies aériennes interdites de vol
En mars courant, le gouvernement
congolais, dans sa politique d'assainissement du secteur des transports
aériens, avait interdit de vol dix compagnies aérienne de petite taille. Entre
temps, le ministre des Transports et Voies de communication avait promis de
s'attaquer à l’avenir aux grandes compagnies.
Ce sont des compagnies aériennes de
seconde zone qui étaient sanctionnées. Sur les dix, au moins la moitié existait
sur papier ou avaient tout simplement déjà cessé de fonctionner. Il s’était agi
de compagnies installées dans l’arrière-pays et dont la vocation déclarée est
de désenclaver le vaste territoire du Congo Kinshasa.
Cependant, le gouvernement congolais
avait fustigé la négligence de l’aspect sécurité par les transporteurs aériens congolais,
Voilà, pour bien des observateurs ce qui explique le nombre croissant des
catastrophes aériennes.
La décision du gouvernement de
frapper également parmi les compagnies considérées comme importantes, y compris
celles qui exploitent des lignes internationales, était consécutive à la
demande de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) d’initier
un audit au sein des compagnies aériennes congolaises pour assainir le secteur
du transport aérien. L’OACI avait relevé deux problèmes de sécurité de ces
compagnies : la certification des transporteurs et le calibrage des équipements d’aide à
la navigation. Le niveau de sécurité et de sûreté du secteur aérien congolais est
parmi le plus bas du monde.
La plupart des compagnies aériennes congolaises sur la
liste noire
La quasi-totalité des compagnies
aériennes du pays figure sur la liste noire de l’Union européenne.
Le
12 avril courant, le gouvernement congolais, qui a pris l’option de ne
faire voler dans les airs que des compagnies aptes et fiables, avait retiré les licences d’exploitation à
trois compagnies aériennes, après les dix autres qui ont été sanctionnées en
mars dernier. Ces compagnies aériennes n’avaient pas satisfait aux
exigences de la phase II de l’opération de recertification :Il s’est agi
de Biega Airways, Congo Express et Okapi Airlines.
Après le crash d’un de ses
appareils, Biega Airways vient de prouver que le gouvernement congolais avait
raison d’interdire ses appareils de prendre les airs étant l’une des trois
compagnies aériennes à qui le gouvernement avait retiré la licence
d’exploitation.
Kléber Kungu
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