Réforme de l’armée
Joseph Kabila crée sept secteurs opérationnels
d’action
Le chef de l’Etat, Joseph Kabila, a signé, entre mardi 16 et jeudi 18
septembre dernier, 29 ordonnances portant sur
l’organisation et le fonctionnement de l’état- major et des différentes forces
des zones de défense de l’armée congolaise. Ces ordonnances ont été lues à la
télévision publique, la RTNC, jeudi 18 septembre dans la soirée. Elles
apportent certains changements dans l’organisation des Forces armées de la
République démocratique du Congo (FARDC).
Ces ordonnances ont pour objectif de donner un coup d'accélérateur
à la réforme de l'armée sur le territoire national, un engagement pris dans le
cadre d'un accord de paix régional signé en 2013.
"En vue de consolider la paix à l'est du pays",
déchiré par vingt ans de guerres, le chef de l'Etat a "décidé de créer des
secteurs opérationnels non seulement pour protéger la population, mais
également pour éradiquer la violence d'où qu'elle vienne", selon l'une des
ordonnances.
Le général Didier Etumba maintenu à ses fonctions
Le chef d’état-major général des Forces
armées de la RDC (FARDC), le général d’armée Didier Etumba, qui est reconduit
dans ses fonctions, sera désormais secondé par deux adjoints, le
lieutenant-général Dieudonné Amuli Bayiba et le général-major Célestin Mbala
Musese. Le premier sera chargé des opérations et renseignements et le second
s’occupera de l’administration et logistique. A la tête des forces terrestres,
le général Olenga cède sa place au général-major Banze Lubudi.
Dans
le cadre de la réforme des forces armées, trois zones de défense sont créées. La
première zone comprend les provinces du Bandundu, du Bas-Congo, de l’Equateur
et de Kinshasa. Elle est commandée par le général-major Amisi
Kumba Gabriel.
La
deuxième zone de défense englobe les
deux Kasaï et le Katanga. Elle est sous la direction du général-major Kifwa
Jean-Claude. La troisième zone de défense est constituée de la Province
Orientale, des deux Kivu et du Maniema. Elle est dirigée par le général-major
Mushale Tshipamba.
Création
de sept « secteurs opérationnels d’action »
En outre, sept "secteurs opérationnels
d'action" ont été créés répartis dans des zones où sévissent des groupes
armées locaux ou étrangers: Nord-Equateur (nord-ouest), Nord-Katanga (sud-est),
Nord-Kivu, Grand-Kivu, Sud-Kivu (est), Ituri, Uele (nord-est). Ces secteurs
opérationnels se situent dans les trois "zones de défense" du pays
déjà existantes.
Une autre ordonnance institue une "maison militaire
du président", qui lui sert de cabinet militaire.
Le chef de la
"maison militaire du président", qui a rang de ministre, informe le
président de la "situation sécuritaire et militaire du pays",
l'assiste dans la "construction de la politique de défense et de la
sécurité" et évalue les unités de l'armée et de la police.
Le département de renseignement et sécurité de cette
structure doit évaluer "en permanence la menace tant intérieure
qu'extérieure qui pèse" sur la RDC et sur le président.
En février 2013, avec dix autres pays africains, la RDC a
signé l'accord dit d'Addis Abeba, qui a pour but de mettre un terme aux
conflits qui ensanglantent la partie
orientale de la RDC, où des dizaines de groupes armés locaux et étrangers
s'affrontent pour des raisons ethniques, économiques ou foncières.
Kinshasa s'est engagé à une série de réformes de ses
forces de sécurité et de son système judiciaire. La signature de ces
ordonnances intervient alors que mercredi 17 septembre, dans un rapport
d'évaluation de l'accord d'Addis Abeba, dix ONG congolaises ont estimé que la
RDC avait encore "beaucoup d'efforts" à accomplir pour remplir ses
engagements, et ont recommandé d'"accélérer la réforme de l'armée".
Kléber Kungu
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