Rencontre
des Bangunza de la RDC à Luozi
Le président de la Sodema rappelle leur rôle joué
pour l’indépendance du pays
Pendant quatre jours (du 28 au 31
août) plusieurs délégués des Eglises et communautés chrétiennes/Bangunza
(prophètes), toutes tendances confondues, se sont réunis à Luozi, chef-lieu du
territoire portant le même. A cette occasion, le président de la Sodema,
Dieudonné Bifumanu Nsompi, invité à cette rencontré, a rappelé aux Bangunza le
rôle important qu’ils avaient joué en 1921 pour le réveil spirituel de la
République démocratique du Congo (RDC) qui a conduit à l’indépendance de ce
pays.
La 23ème Communauté
évangélique du Congo (CEC) a réussi une première dans l’Histoire spirituelle ou
religieuse de la RDC ou de l’espace manianga : avoir réuni plusieurs
centaines de représentants ou délégués des Eglises ou communautés chrétiennes des
Bangunza (prophètes) pendant quatre jours, à Luozi, siège social de cette
Eglise, à plus de 300 km au sud-est de Kinshasa. But de la rencontre,
intercéder, à Dieu, par des prières, en faveur de l’unité spirituelle dans
leurs Eglises et de celle (unité) de la RDC. C’était à l’initiative spirituelle
des présidents et représentants légaux de ces Eglises.
Au cours de la cérémonie de clôture
intervenue dimanche 31 août, le président national de la Sodema (Solidarité
pour le développement du Manianga), invité d’honneur des Bangunza et dont
l’ASBL est partenaire de la CEC, a rappelé aux Bangunza le grand rôle qu’ils
avaient joué, d’abord en 1921 et ensuite en 1960, pour l’obtention de
l’indépendance de la RDC et dont la date, selon Dieudonné Bifiumanu, était
proposée parles Bangunza.
Pour le numéro un de la Sodema, les
deux événements ont constitué deux grands virages dans l’histoire de la
République démocratique du Congo. Le 3ème virage étant le
développement de la RDC, auquel tous les
Congolais en particulier aspirent actuellement. A ce sujet, Dieudonné Bifumanu
a interpellé les prophètes en les mettant devant leur responsabilité et leur
rôle d’éclaireurs spirituels. « Que ferez-vous pour le développement de
votre pays ? » leur a-t-il demandé.
Quelque chose se
prépare quelque part
Durant la rencontre, plusieurs
activités étaient organisées liées aux cultes, prières et intercessions sur
plusieurs sujets. Des activités cimentées et entrecoupées par des moments des
chants propres aux Bangunza combinant chansons, tams-tams, maracas et sifflets dans
un rythme joyeusement endiablé, qui provoquent des scènes de transe qui
n’emballent pas le premier venu.
La clôture de samedi 30 août a été
marquée par deux grandes cérémonies très symboliques. La première, la plus
symbolique était marquée par la purification par eau au cours de laquelle tous
les délégués des Eglises présents, à leur tête les représentants légaux, l’un
après l’autre, se sont lavés le visage, les bras et les pieds, dans une
ablution symbolique. Le but était de se débarrasser de toutes les impuretés qui
les ont accompagnés pendant 93 ans, de 1921 à 2014.
La rencontre des Bangunza de la RDC
à Luozi a permis d’éclairer certaines zones d’ombre qui ont empêché une bonne
collaboration entre la CEC et les Bangunzan les uns accusant l’autre de
constituer un obstacle à l’éclosion des Eglises de réveil et notamment de
l’usage des dons spirituels. Le président et représentant légal de la CEC, le
Rév. Marcel Diafuanakana Edi Diantete, a précisé que c’est depuis le Synode de
1995 que son Eglise avait décidé que
tout fidèle ayant des dons spirituels (prophétie, guérison…) de les exercer au
sein de l’Eglise ou en dehors de celle-ci.
Le chef spirituel, patriarche de la
Communauté des Eglises du Sait Esprit en Afrique (CESEA), Apôtre Yamba Mayalu
Mbotiki Jean-Baptiste, a profité de l’occasion pour couper court à toute spéculation
qui naîtrait de cette rencontre. « Qu’on
ne dise pas que les Bangunza sont intégrés dans la CEC. Mais nous sommes
membres du Haut conseil des Eglises du saint Esprit au Congo », a-t-il
déclaré.
C’est « un organe-directeur mis
en place en vue de conduire à bon port la vie des prières » de ces
Eglises, tel que spécifié dans une Déclaration finale lue par le numéro un de
la CEC.
Pour certains esprits
spirituellement illuminés, en l’occurrence le président de la Sodema, la
rencontre de Luozi inaugure une nouvelle ère dans l’espace manianga
annonciatrice de quelque chose d’intéressant qui va se passer en RDC. Cette
rencontre est loin d’être un simple fait du hasard, d’autant plus qu’elle
venait de réussir après plusieurs tentatives.
Eglises partenaires
de l’Etat congolais
Quoiqu’il puisse en être, la rencontre
de Luozi a donné un message fort : que les Bangunza sont capables de
parler d’une même voix, en bannissant leurs frontières ecclésiales dictées par
des intérêts séparatistes et égoïstes qui empêchent l’unité et le
développement, en mobilisant les fidèles de toutes tendances chrétiennes/Ngunza
confondues vers les réunions communes de prière, d’intercession, de culte,
d’éducation, d’enseignement, d’affermissement…et en rappelant le rôle
prophétique de l’Eglise accompagnant l’Etat dans la bonne marche politique de
toute nation digne.
Aussi dans leur Déclaration commune,
les Eglises et Communautés chrétiennes Bangunza ont-elles répété qu’elles sont
partenaires de l’Etat congolais pour le développement intégral et l’émergence
de la RDC. Pour cela, elles ont disposées à rcevoir de lui tous les projets de
développement et des fonds pour la réalisation de ces projets.
Tout en prônant que « la
démocratie doit continuer à être la seule ligne de conduite à suivre pour
diriger les Eglises et communautés chrétiennes/bangunza, elles souhaitent que
le choix des dirigeants au sein de ces Eglises et des institutions du pays ne
troublent jamais la quiétude et la paix que Dieu nous donne ».
Kléber Kungu
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