Virus Ebola : Kinshasa doit se préparer
à recevoir cette épidémie
La maladie à virus Ebola, quoique
contenue dans la seule province de l’Equateur, précisément dans le territoire
de Boende, en République démocratique du Congo (RDC), n’arrête pas sa
progression mortelle. Près d’un mois depuis la déclaration officielle de cette
maladie dans ce territoire, au 13 septembre, trente-neuf personnes viennent de
mourir, dont 8 personnels de santé à Djera. Selon le ministère de la Santé
publique, au total, 626 personnes ont été en contact avec les malades depuis le
début de l’épidémie, dont 342 déjà sorties et 284 qui sont encore suivies. Ce
qui veut dire que le risque aussi bien de propagation en dehors de l’Equateur
que de contamination interhumaine est grand.
Ainsi, au 13 septembre, renseigne le ministère de la Santé publique, la
situation de la maladie à virus Ebola se présente comme suit : sur
soixante-six cas au total enregistrés, soit 24 cas confirmés, 16 suspects et 26
probables. De gros efforts menés par le ministre de la Santé publique, le Dr
Félix Kabange Numbi pour contenir la maladie dans la province de l’Equateur
sont couronnés de succès et méritent d’être soulignés et salués.
Ce qui ne peut pas exclure une
propagation du virus Ebola en dehors de la province de l’Equateur due
essentiellement à des « négligences » des voyageurs entre la province
et Kinshasa et, par voie de conséquence, à d’autres parties de la République. Notez
en passant le cas de 5 cas suspects dans la ville de Lisala, quoique révélés
négatifs, qui doit nous interpeller sur le risque de propagation de cette
maladie mortelle et de contamination interhumaine.
A supposer que, dans le pire des
cas, le virus Ebola parvient à atteindre
la ville de Kinshasa. Loin d’être notre souhait, cette hypothèse qu’il ne faut
pas écarter risque d’être porteuses de conséquences désastreuses pour les
millions d’êtres que compte la capitale congolaise.
Plusieurs raisons à la base de notre
appréhension. Le nombre élevé des habitants dans la capitale congolaise. A
supposer que la maladie à virus Ebola se déclare dans la ville de Kinshasa,
nous devons craindre une propagation dangereusement rapide en raison de la
promiscuité, des conditions de vie qui caractérisent la bourgade.
Crainte d’une
contamination rapide
Si le virus Ebola s’installe à
Kinshasa, nous craignons que la contamination se fasse très rapidement, bien
des Kinois résignant d’observer scrupuleusement les règles d’hygiène les plus
élémentaires, alors que les conditions de vie et d’hygiène les exposent déjà à
des maladies dites de mains sales. Dans ce domaine, les Congolais sont
négligents.
En plus, se référant aux modes de
transmission de l’épidémie mortelle, les Kinois sont potentiellement exposés à
la contracter, compte tenu des conditions de transport de nature à les pousser
à beaucoup transpirer, la sueur étant l’une des voies de contamination. A cela,
il faut ajouter les fortes chaleurs qui caractérisent la saison pluvieuse qui
annonce déjà ses couleurs.
A ces risques de contamination et en
raison de ceux-là, il faut craindre des rumeurs dont raffolent les Kinois et
qui risquent de rendre la vie plus difficile. La maladie à virus Ebola étant
déjà entourée de beaucoup de mystères en raison de sa dangerosité et de sa nouveauté,
quoiqu’ayant déjà vu le jour en République démocratique du Congo (RDC) en 1976,
les Congolais, les Kinois en particulier, risquent de souffrir plus de
conséquences de ces rumeurs dues essentiellement à la méconnaissance de la
maladie que de l’épidémie elle-même.
D’où l’importance et la nécessité de
la sensibilisation de la population sur laquelle nous revenons toujours chaque
fois que nous traitons ce sujet. Pour cela, nous estimons qu’il est temps que
cette campagne démarre. Attendre que le virus nous côtoie déjà pour lancer la
campagne de sensibilisation serait, à notre avis, une mauvaise chose.
Se préparer à accueillir le virus
Ebola veut dire se lancer dans une campagne de sensibilisation expliquant ce
qu’est la maladie, les modes de contamination, les symptômes de la maladie, les
précautions à prendre pour l’éviter…
Kléber Kungu
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