Entretien
Dieudonné Bifumanu-UJLD et UDDETL
Le président de la Sodema attentif aux problèmes
des Luoziens
Le président de la Sodema
(Solidarité pour le développement de Luozi), Dieudonné Bifumanu Nsompi, a
déployé une intensité activité lors de son dernier séjour à Luozi, chef-lieu du
territoire du même nom (de samedi 30 au dimanche 31 août derniers). Il s’est
entretenu successivement avec quelques associations des enseignants et des jeunes
de Luozi regroupés au sein de l’UDDETL (Union pour la défense des droits des enseignants du
territoire de Luozi, et de l’UJLD (Union des jeunes de Luozi pour le
développement). Au menu des entretiens, plusieurs problèmes de développement,
dont l’électrification de Luozi, l’eau, les routes, les ponts…
Lors de son dernier séjour à Luozi,
invité à la rencontre des Eglises et Communautés chrétiennes/Bangunza
(prophètes), Dieudonné Bifumanu s’est entretenu d’abord avec les représentants
de l’UDDETL dont le coordonnateur territorial, Willy Nsimba Zifweni, le
conseiller juridique chargé des droits humains, André Kuzunduku Zantoko et le
secrétaire, Alphonse Mpedoso Samba.
Avec le président national de la
Sodema, Dieudonné Bifumanu Nsompi, l’UDDETL s’est entretenue des problèmes de
développement du territoire de Luozi. Le pragmatisme des enseignants de Luozi
les a poussés à considérer les choses
autrement. Les enseignants de Luozi, au nombre d’environ 3 600 au total,
nouvelles unités et non payés compris environ 800, ont décidé d’abandonner la
collation payée difficilement par les parents.
Les enseignants
abandonnent de bénéficier de la collation des parents
Au cours de leur entretien avec le
président national de la Sodema, les membres de la Coordination de l’UDDETL lui
ont expliqué que l’abandon de la collation des parents est due au fait que son
payement par les parents était fait avec une si grande peine qu’il constituait,
des années durant, un casse-tête. Si bien que plusieurs enfants dont les
parents sont incapables d’honorer leurs obligations, avaient déserté le chemin
de l’école.
En contrepartie de l’abandon de
cette collation qui représente, selon la source proche des enseignants, 70% des
frais scolaires payés par les parents, les enseignants demandent au
gouvernement congolais de les appuyer pour réaliser de nombreux projets qu’ils
envisagent de (re)lancer. Une courageuse prise en charge pour laquelle les
enseignants ont optée pour la survie de la jeunesse du territoire de Luozi.
Une prise en charge qui doit être
facilitée ou allégée par un appui du gouvernement central ou provincial. Dans
ce cadre, l’UDDETL ambitionne de relancer les activités agricoles dans leur
territoire qui est essentiellement agricole. Etant donné que le territoire de
Luozi regorge de plusieurs potentialités agropastorales, il est temps de relancer
toutes les fermes et autres huileries abandonnées par leurs propriétaires dans
certains secteurs comme Mongo-Luala…
Dieudonné Bifumanu s’est ensuite
entretenu avec les jeunes de l’UJLD. Par la voix de leur président, Mikangamani
Kipre, les jeunes de Luozi ont fait également part au président national de la
Sodema des problèmes de développement, mais axés essentiellement sur
l’électrification de leur coin, l’eau, les routes, les ponts,
Joseph Kabila invité
à visiter Luozi
L’Union des jeunes de Luozi pour le
développement, qui est à son 4ème comité directeur depuis 2008,
milite pour l’unité de tous les jeunes de Luozi autour du développement. Aussi
a-t-elle fait de l’électrification du territoire de Luozi, de la réhabilitation
des infrastructures routières ses priorités, y compris la réhabilitation des
ponts (de Luozi, de Lukasu), l’eau de la Régideso qui ne coule plus de pompes
de Luozi voici deux mois…
Comme un seul homme, les enseignants
et les jeunes de Luozi, représentés par leurs associations, ont invité le
président de la République, Joseph Kabila Kabange, de visiter également le
territoire de Luozi. « Il est le
président de tous les Congolais, y compris les Luoziens. Nous avons besoin de
le voir. Nous l’attendons, étant donné que nous sommes ses enfants et qu’il est
notre père », ont plaidé à l’unisson les membres de l’UJLD, qui sert
également de lobbying en faveur des intérêts.
C’est le même appel fait par les
enseignants réunis au sein de l’UDDETL, lors de l’investiture le 30 avril
dernier, journée de l’Enseignement, des membres de la Coordination de cette
association. Pour cela, le Coordonnateur territorial de l’UDDETL a promis de
mobiliser en grand nombre tout ce que le territoire compte comme enseignants
pour réserver un accueil sans pareil au premier citoyen de la République
démocratique du Congo s’il décide de visiter le territoire de Luozi.
Du réalisme qui doit
éviter les simples paroles
A ses interlocuteurs, le numéro un des
Manianga a demandé du réalisme. Il a expliqué que le problème de développement
doit être abordé avec beaucoup de réalisme qui doit éviter un fossé entre le
parler et l’agir, entre les paroles et les actions. C’est ainsi que, a-t-il
rappelé avec regret, après le Forum économique organisé à Luozi en 1989 avec
plusieurs résolutions importantes, rien n’a presque changé dans le territoire
de Luozi, car plusieurs résolutions n’ont jamais été traduites en actes ou
actions. « C’est pourquoi, a
conclu le président national de la Sodema,
il faut être très réaliste pour aborder le développement. Le développement
s’accompagne des actes ».
Ainsi, a dit Dieudonné Bifumanu, il
faut d’abord des idées à concrétiser par un réalisme devant aboutir au
pragmatisme. Ce pragmatisme doit avoir des résultats.
Au sujet de l’électrification, Dieudonné
Bifumanu a expliqué qu’on ne peut pas électrifier pour le plaisir, car le
courant électrique doit rencontrer des conditions de développement, qui
constituent des fondamentaux de ce
développement. Pour être clair, il a donné des exemples de certains coins du
pays qui sont électrifiés, mais où on ne trouve pas d’activités de
développement.
La Sodema a expliqué sa vision des
choses de l’électrification de Luozi. Pour elle, l’installation de l’Institut
supérieur pédagogique (ISP/Luozi) va entraîner l’électrification de ce coin
dans la mesure où la concrétisation des projets d’autofinancement de cette
institution, notamment des projets agricoles, qui vont entraîner l’installation
des usines de transformation, auront besoin aussi bien du courant électrique
pour fonctionner que des bonnes routes pour évacuer les produits vers les
centres de consommation.
Pour la question des routes, le
président de la Sodema a dévoilé la lutte de son ASBL pour arracher l’installation
d’une brigade de l’Office des routes (OR) à Luozi. Il a également parlé du
projet de partenariat de la Sodema avec AIrtel de créer un réseau Airtel avec
pour objectif de faciliter la communication entre membres de ce réseau avec une
consommation d’au moins 5 unités par minute.
Il a appelé les uns et les autres à
être habités par l’esprit de détermination, de persévérance et à se rendre
compte qu’ils sont assis sur des mines d’or qu’ils sont appelés de
rentabiliser.
Sous l’impulsion du président
national de la Sodema, les enseignants et les jeunes de Luozi sont déterminés à
présenter une autre image de leur territoire.
Kléber Kungu
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