lundi 30 septembre 2013

Une cohésion nationale utopique

Concertations nationales Une cohésion nationale utopique Plus de deux semaines de travaux des concertations nationales ouvertes le 7 septembre, le forum national initié par le président de la République Joseph Kabila semble ne pas satisfaire les attentes des Congolais. L’opinion nationale retient toujours que le souci des acteurs politiques congolais était de changer la configuration actuelle de la classe dirigeante plus tôt que de rechercher une réelle cohésion nationale tant recherchée par l’initiateur de cette rencontre. Les controverses ont accompagné le forum national autour de la participation ou pas des groupes armés, de la pratique démocratique dans le débat, avaient d’ores et déjà donné une connotation négative aux assises de Kinshasa. C’est ce qui ressort en subsistance d’une récente enquête menée par le baromètre Les Points. Selon les résultats de cette enquête, les tendances sont loin d’être favorables aux concertations nationales dans leur version actuelle, malgré une récupération d’audience de 5% comparativement à la semaine du 21 au 22 septembre. En effet, la cote des personnes non intéressées par le déroulement des travaux de ce forum national chute de 78% à 73%. Les Kinois sondés ont retenu des assises du Palais du peuple, une disposition de liquider les acquis au profit des intérêts individuels. Ils notent entre autres la désorganisation dans l’établissement des listes des participants, des problèmes récurrents de communication en interne comme avec le public, laissant, au finish, un goût d’impréparation et d’inachevé. Aussi envisagent-ils la convocation d’un autre dialogue prenant en compte les désidératas de l’ensemble de la population congolaise. Globalement, Kinshasa demeure sceptique sur la formation d’un gouvernement de large union nationale après les concertations nationales. Selon Les Points, la courbe poursuit donc sa montée, passant de 81 à 84% en une semaine, soit un accroissement de 3%. Parmi les sympathisants de l’opposition politique, 72% sont contre la formation d’un gouvernement d’union nationale, alors que 15% y sont favorables. Dans le rang de la Majorité présidentielle, les résultats de l’enquête montrent que seuls 15% soutiennent l’idée de la formation d’un nouveau gouvernement après les concertations nationales, contre 67% qui n’y adhèrent point. Dans la catégorie des personnes sans coloration politique, 75% d’enquêtés sont également opposés au schéma Kengo. En outre, le présidium sort de ces assises très peu auréolé tant la déception est grande dans les rues de la capitale. Il lui est reproché des pratiques très peu démocratiques. L’imposition du Règlement Intérieur à la plénière, sans débat, l’absence d’un débat général d’orientation en plénière, le non-respect des choix de participation dans les états généraux exprimés par les délégués en fonction de leur préparation, l’imposition des bureaux des états généraux par le présidium sont entre autres faits saillants que les Kinois retiennent contre le duo Minaku-Kengo. 85% sont favorables au maintien de Matata Ponyo Sur une base de 142 répondants dans la catégorie des personnes favorables au gouvernement de large union nationale, 85% penchent pour le maintien de Matata Ponyo à la tête de la nouvelle équipe gouvernementale afin que soient poursuivis les acquis en sa faveur comme l’élan de la stabilité macroéconomique, la reconstruction nationale et la réalisation des différentes réformes initiées. Cette catégorie estime que le remplacement de Matata aura des conséquences fâcheuses sur le pays. Par contre, 6% des enquêtés qui soutiennent Kengo wa Dondo n’ont pas justifié leur choix. Ils ne jurent que par la légitimation du pouvoir en place et le besoin de la cohésion nationale qui en résulte. Par ailleurs, les Kinois s’interrogent tant sur la légitimité d’une quelconque nouvelle majorité qui se profile à l’horizon et de la popularité de ses potentiels animateurs. Ils craignent que certaines décisions des concertations nationales ne conduisent la RDC vers des formules autrefois décriées et ne la condamnent à sacrifier sa stabilité économique au profit des combines politiques visant strictement la mise en place d’un gouvernement de large union nationale. En définitive, l’opinion nationale se demande si les concertations nationales vont atteindre l’objectif pour lequel elles avaient été convoquées, c’est-à-dire à la cohésion nationale tant recherchée. L’enquête a été menée à Kinshasa, du 28 au 29 septembre, sur un échantillon de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus. Kléber Kungu

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