jeudi 15 août 2013

Les personnes vivant avec handicap exigent un quota de 20 personnes

Concertations nationales Les personnes vivant avec handicap exigent un quota de 20 personnes
Les personnes vivant avec handicap sont déterminés à faire entendre leurs voix au sujet de leurs droits souvent bafoués par les valides qui se croient plus humains qu’eux et des concertations nationales pour lesquelles ils réclament la participation. Regroupés au sein de la Fédération nationale des associations des personnes vivant avec handicap du Congo (Fenaphaco), ils étaient plusieurs dizaines à suivre le jeudi 15 août le mot de sensibilisation du coordonnateur national de cette ONG, Me Pindu-di Lusanga Patrick, dans salle Mongita, au croisement des avenues Kasa Vubu et Kabambare, dans la commune de Kinshasa. Leur slogan en dit long : « Personne vivant avec handicap (PH), lève-toi, Personne vivant avec handicap, lève-toi, prends ton destin et marche. Discrimination, à bas ! Injustice, à bas ! Violence, à bas ! Nous voulons l’intégration, nous voulons la considération, nous voulons l’égalité des chances ». « Il est temps de se mettre debout pour exiger la réparation de toutes les injustices que les personnes vivant avec handicap (PH) subissent », lance Me Pindu Patrick, cet ancien enfant de la rue, qui avait tant souffert de ces injustices. Quelles sont ces injustices ? L’exclusion, la discrimination, la non-reconnaissance de leurs droits les plus élémentaires… Le combat de la Fenaphaco, c’est les droits des PH, tranche, cet avocat. Qui milite pour que son pays dispose d’une loi qui protège les PH. « La RDC doit reconnaître nos droits. Nous luttons pour l’intégration socioprofessionnelles des PH à qui il faut donner de l’emploi », a plaidé Me Pindu Patrick, ajoutant qu’à ce sujet, il faut une loi qui fixe, conformément aux conventions internationales auxquelles la RDC a souscrit, à 7% le taux des personnes vivant avec handicap à embaucher dans une société.
Avec la triste constatation qu’il n’y a aucune personne vivant avec handicap dans les institutions nationales, alors que ce ne sont pas des compétences qui font défaut, Me Pindu Patrick a plaidé en faveur de l’implication des PH dans des institutions nationales, comme cela se passe ailleurs. Pour appuyer ses arguments, l’orateur a cité les grandes personnalités qui ont dirigé ce monde en état de personnes avec handicap. Que dire de Franklin Roosevelt, président américain de la plus grande puissance du monde, de Laurent Désiré Kabila, président de la RDC, d’un des plus grands couturiers du monde Luis Vuitton et d’autres célébrités de ce monde ? Qui peut très bien défendre les intérêts des PH si ce n’est qu’une personne vivant avec handicap, des journalistes si ce n’est qu’un homme des médias ? s’est interrogé Me Pindu Patrick comme pour justifier son obstination de voir de ses siens occuper un poste dans les institutions nationales. Recommandation d’avoir un quota de 20 PH aux concertations nationales. Par ailleurs, le coordonnateur national de la Fénaphaco a exhorté ses pairs à adhérer dan des partis politiques pour pouvoir espérer postuler à différentes fonctions électives, tout en plaidant aussi en faveur de l’amélioration des conditions d’études des PH et de l’instauration des votes spéciaux en leur faveur pour leur faciliter le vote en imprimant par exemple des bulletins de vote en écriture Braille. Au sujet des concertations nationales, Me Pindu Patrick a plaidé avec insistance en faveur de la représentation des personnes vivant avec handicap aux concertations nationales qui auront lieu bientôt à Kinshasa. Aussi une pétition devant requérir 100 000 voix est en train d’être signée pour contraindre le présidium à accéder à leur demande.
Pourquoi ne pas le faire, alors que les PH représentent, selon les statistiques de l’OMS et du PNUD, quelque 9,1 millions d’individus en RDC, dont 56% vivent dans la partie orientale. Ce qui fait de ce pays, la capitale des personnes vivant avec handicap. Les PH exigent, en outre, la révision de l’article 49 de la Constitution pour permettre que leurs droits soient respectés, a déclaré cet avocat doublé d’un diplomate. Pour toutes ces revendications plus importantes les unes que les autres, Me Pindu a invité ses pairs de parler d’une seule voix en abandonnant les querelles intestines. Et à la fin de cette sensibilisation faite à la l’occasion de la 10ème tribune d’expression populaire des personnes vivant avec handicap, la Fenaphaco a, par la voix du président de l’Union des personnes vivant avec handicap pour les actions de développement (Unaphad), Mulangu Daquin David, lu une déclaration par laquelle elle proteste vivement « contre l’exclusion des personnes vivant avec handicap dans les délégations de la société civile retenues pour participer aux concertations nationales ».
Aussi recommande-t-elle au présidium « d’amender le projet du Règlement intérieur des concertations nationales en y réservant un quota de 20 personnes vivant avec handicap comme participantes, d’inclure trois délégués des PH au comité préparatoire des concertations nationales et d’intégrer 3 délégués des PH au secrétariat technique de ces concertations. » Kléber Kungu

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