lundi 5 août 2013

16ème Synode 2013 de la Communauté évangélique du Congo Huit pasteurs consacrés et six mis en retraite (Kléber Kungu, envoyé spécial, de retour de Luozi) Le 16ème Synode de l’après centenaire de la 23ème Communauté évangélique du Congo (CEC) n’a pas eu qu’à élire le président et le vice-président. Sous le thème : « Maître, dis seulement un mot… », tiré de Mathieu 8 :8, ce Synode a eu également à consacrer huit nouveaux pasteurs qui sont entrés dans le champ du Seigneur, et à mettre en retraite 6 autres qui venaient d’accomplir 65 ans d’âge. Six pasteurs en retraite et huit qui font leur entrée, pour une Eglise qui en compte une centaine, l’équilibre n’est pas fortement rompu, même si le nombre de pasteurs par rapport au nombre de paroisses (93) et de services où ils sont affectés est loin de satisfaire les besoins.
C’est dimanche 28 juillet que le président et représentant légal sortant de la CEC, le Rév. Marcel Diafwanakana Edi Diantete a procédé à la consécration de 8 pasteurs. Mikalukidi Muanda, Matudidi Luyalu, Nsimba Nsumbu, Nkiesolo Nkebi Marie, Makanzu Misamu, Nlandu, Kunzi Nsiku et Nzuzi Nestor sont les huit nouveaux pasteurs (6 hommes et 2 femmes) qui ont été consacrés. Le président et représentant légal s’est chargé de leur montrer et dire ce qui les attend dans leur travail au cours de leur ministère, guidés qu’ils seront par Dieu, le Maître du champ dans lequel ils vont travailler, sous l’impulsion de son Esprit saint. Il les a exhortés à ne pas se fatiguer dans leur tache de diriger l’Eglise, de l’encadrer, de la corriger, d’appliquer et de faire appliquer ses statuts, de garder son patrimoine… Tous de noir vêtus sans col blanc et entourés par tous les autres pasteurs, eux aussi, tous de noir vêtus, et accompagnés de leurs conjoints, les nouveaux pasteurs ont été soumis au rite de consécration au cours duquel ils ont répondu aux questions du président et représentant légal. Aux questions de « Etes-vous appelé par Dieu pour être son serviteur ? », « Voulez-vous obéir et accepter d’aller n’importe où se trouve Jésus, obéir aux autorités de l’Eglise et accepter leurs recommandations ?» et à d’autres, les nouveaux pasteurs ont répondu par un « oui » ou un «que Dieu m’aide » salué par des applaudissements des fidèles. A la question de savoir s’ils sont prêts à aller où les autorités les enverront, un ancien pasteur a murmuré : « C’est toute la problématique ! ». Oui, il arrive souvent que des pasteurs refusent d’aller où ils sont affectés surtout lorsqu’ils sont envoyés d’un centre urbain ou d’une ville à un milieu rural. Par la suite, tous les nouveaux pasteurs se sont mis à lire une sorte de pacte d’engagement à servir loyalement l’Eglise, quoiqu’il leu arrive, avant que les anciens pasteurs se chargent de leur faire porter le col blanc : signe qu’ils venaient d’être consacrés.
Don des familles Nsilulu Bahelele et Ngwala Ray Cela dit, le numéro un de la CEC leur a demandé d’entrer dans le cercle formé par les anciens pasteurs. Les huit nouveaux pasteurs venaient ainsi de faire leur entrée au sein de la grande famille pastorale de la CEC. Nouveaux pasteurs et anciens pasteurs se tenant la main ont prononcé quelques mots inaudibles. A ses nouveaux travailleurs, la Présidence de la CEC a remis une bible et un exemplaire du livre « Dialogue pastoral », les familles Gabi Nsilulu Bahelele et de Ngwala Ray deux chemises à chacun, avant que toute la communauté ne leur donne plusieurs cadeaux (en argent et en nature). Alors que huit pasteurs venaient de faire leur entrée dans le champ du Seigneur, six autres venaient d’être mis en retraite. Pour avoir accompli 65 ans d’âge, les pasteurs Basilubo Nlemo Charles, Bongo Thubi, André Makiadi Lwamba, Esaïe Mavuzi Lumana, Zabakani Muzaba et Diawawana Mfumu (décédé depuis 2012) ont été mis en retraite conformément aux statuts de l’Eglise. Ces statuts fixent à 60 ans l’âge de retraite pour les femmes et à 65 ans pour les hommes. Il a échu à l’un d’eux, le pasteur Luamba Makiadi de prêcher à cette occasion. Il s’est penché sur le 8ème verset du chapitre 8 du livre selon saint Mathieu, le thème même de ce Synode. Il a insisté sur la responsabilité de chaque employeur de se soucier de conditions de vie de ses employés comme ce capitaine habitant Capharnaüm, qui s’est soucié de la santé de son serviteur malade en demandant à Jésus-Christ de le guérir. Il a saisi l’occasion pour fustiger le comportement de certains employeurs qui préfèrent utiliser les services de son employé en bonne santé, mais une fois malade, ils l’abandonnent. Aussi a-t-il demandé à Dieu d’intervenir pour résoudre les problèmes de la CEC. Le pasteur Diafwanakana Edi Diante a rendu un vibrant hommage aux retraités pour les services rendus à l’Eglise toute entière durant leur ministère. Il était temps qu’ils se reposent en ce jour, a-t-il déclaré. « Maintenant, vous pouvez désormais travailler sans aucune contrainte ni ordre à obéir des autorités de l’Eglise », a-t-il conclu. C’est le doyen des pasteurs retraités, le pasteur Muloki qui a été désigné pour les saluer en guise d’au revoir avant que toute la communauté religieuse représentée par les participants au Synode ne leur offre des cadeaux. Il est temps de penser la politique salariale de l’Eglise Il arrive souvent que la mise en retraite de certains serviteurs de Dieu soit considérée comme une punition, un calvaire, la retraite, pour la plupart d’entre eux, n’ayant pas été préparée. A qui la faute ? Ni à l’employeur qui est l’Eglise ni aux pasteurs. Mais la réalité est que les deux ont des responsabilités partagées dans cette situation, estiment certains analystes avisés. Il est temps que l’Eglise mette en place une bonne politique en matière de salaire qui permettrait à ses travailleurs, toutes catégories confondues, de jouir d’une retraite qu’ils auront préparée alors qu’ils sont encore en fonction. Pour ne parler que des pasteurs, sinon peu d’efforts sont fournis, du moins pas du tout, pour améliorer leurs conditions de vie en se mobilisant pleinement lors de la journée communautaire en faveur des retraités pour faire une grande collecte de fonds. Raison ? Peu de pasteurs en fonction se soucient de cette journée, estimant que cela ne les concerne pas (encore) et oubliant qu’ils seront demain mis en retraite. C’est lorsqu’ils sont mis en retraite qu’ils se rendent à l’évidence de cette réalité : la retraite les concerne aussi.

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