mardi 18 décembre 2012

La Sodéma vient d’installer sa sixième section : le comité de Luozi

Samedi 15 décembre La Sodéma vient d’installer sa sixième section : le comité de Luozi
Le président du Comité de gestion de la Solidarité pour le développement du Manianga (Sodéma ASBL), Dieudonné Bifumanu Nsompi, à la tête d’une délégation de 4 membres, vient d’installer, samedi 15 décembre, la section de Luozi, la sixième sur le plan national et la deuxième de la province du Bas-Congo. C’était au stade Bidimio devant l’administrateur du territoire, Jean Kapula, le bourgmestre de Matadi Nsompa Bulezi Jean-Marie – qui s’est déplacé spécialement pour cette cérémonie - les notables de Luozi ainsi que tout ce que Luozi compte comme autorités civiles, militaires et policières. Il a fallu donc une année, après le voyage d’une délégation de la Sodéma à Luozi pour sensibiliser la population sur cette association, pour que le Comité sectionnaire provisoire de Luozi devienne définitif après l’installation de ses membres. Une cérémonie très significative pour une population qui, après avoir vécu des années durant sous l’ère des « Dix secteurs » va, avec la Sodémé, désormais vivre une nouvelle ère. C’est ce que son secrétaire général, le Pr Mbelolo ya Mpiku, a tenté d’expliquer en kikongo, dont il demeure un défenseur acharné et qu’il manie avec beaucoup de dextérité.
Qu’est-ce que la Sodéma ? Sans être ni un parti politique ni une Eglise, la Sodéma est une association à caractère culturel et de développement qui ambitionne de rassembler tous les Manianga, ceux des 16 secteurs de Luozi (10), de Songololo (1), de Seke-Banza (2) et de Mbanza-Ngungu (3). Un développement qui ne doit pas commencer de haut en bas. Elle veut dire Solidarité pour le développement du Manianga, et Sola Dedika Manianga, pour la version kikongo. L’assistance a réagi par une salve d’applaudissements. Cette association a plusieurs défis à relever, notamment dans le secteur de l’enseignement secondaire où les cours sont dispensés par des diplômés d’Etat, jusqu’en 6ème année des humanités. Le secteur agricole utilise encore des méthodes culturales peu productives, l’usage de lingala par la plupart des jeunes, même dans les villages les plus reculés, aux dépens de leur langue kikongo, l’habillement indécent, la consommation de la drogue…
Comment faire en sorte que des enseignants bien formés arrivent à enseigner jusque dans les écoles de l’intérieur, comment améliorer les méthodes culturales pour qu’elles profitent aux paysans, comment revaloriser la langue kikongo, sans bafouer les autres langues, autant des défis qui attendent la Sodéma. Le secrétaire général de la Sodéma a insisté sur l’usage de la langue kikongo « La Sodéma se conforme aux lois du pays. Celles-ci doivent être respectées, comme les langues aussi », a déclaré Pr Mbelolo ya Mpiku qui a constaté que le lingala favorise et valorise les mauvaises habitudes et coutumes tant décriées. « On ne peut pas accepter qu’on nous impose d’autres langues », a-t-il tranché. Défenseur des causes du Manianga, la Sodéma respecte également toutes les Eglises établies en RDC. Et parmi les actions déjà réalisées par la Sodéma, le secrétaire général a épinglé l’ouverture de la ligne Kinshasa-Luozi-Kinshasa desservie par le bus Stuc, la signature du partenariat agricole avec la CEC, et, prochainement avec l’Eglise kimbanguiste, l’Eglise catholique et les autres Eglises avec l’ambition de faire de toutes les Eglises ses partenaires.
Il a également évoqué le dossier de l’électrification de Luozi qui est bien avancé et dont la Sodéma a fait l’une de ses priorités. N’étant qu’une association, la Sodéma, a déclaré son secrétaire général, a des actions qu’elle peut réaliser seule, mais il y en a d’autres à réaliser avec l’Etat. « Nous ne pouvons pas être abandonnés par l’Etat car les Manianga sont des citoyens à part entière comme les autres », a-t- dit parlant des routes. Le malaxeur pour rassembler tous les Manianga Malaxeur en main auquel il a collé une petite photo du prophète Simon Kimbangu, le président de la Sodéma, Dieudonné Bifumanu, a installé les membres de la section de Luozi en remettant une parapluie à son président, Kiana Ndeke, après avoir donné la signification de tous les symboles qui sont remis aux présidents des sections. Le malaxeur qu’il avait reçu lors de l’installation des membres du Comité de gestion au Centre d’accueil et conférences kimbanguiste veut simplement dire que le numéro un de la Sodéma est appelé à rassembler tous les Manianga, tandis que le parapluie qu’il remet aux présidents de section lors de leur installation, excepté le président de la section de Matadi qui a reçu une canne, signifie le rôle qu’ils ont de bien protéger leurs administrés comme le fait cet objet lorsqu’il pleut ou contre les rayons solaires. Tous ont besoin du développement Après avoir défini la Sodéma comme une association qui travaille pour le développement de l’espace manianga, Dieudonné Bifumanu a, dans son mot de circonstance, présenté la vision, mieux la philosophie du Comité de gestion de la Sodéma dont il est le président. Selon lui, deux moments importants ont marqué l’histoire politique de la RDC. Dans ses frontières actuelles, ce pays est né en 1885. Il s’agit du réveil spirituel intervenu en 1921 avec le prophète Simon Kimbangu, auquel les Manianga ont joué un grand rôle. Quant au deuxième événement, l’accession de l’indépendance, l’Abako et particulièrement les Manianga ont joué un rôle de premier plan en étant des pionniers.
Le réveil spirituel et l’indépendance étant du passé, tous les Congolais ont besoin, en 2012, du développement qui en est une priorité en ce moment. En ce moment, chaque Manianga doit se demander ce qu’il doit faire pour son espace, comme doit le faire tout Congolais pour son pays. Il a en outre interpellé les Manianga en leur posant la question de savoir ce qu’ils peuvent faire pour développement de leur espace eu égard au rôle important qu’ils ont joué lors des deux événements précédents qui ont secoué ce pays. Etant donné cette réalité qui part de celle de Franz Fanon selon laquelle l’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve en RDC, la RDC a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au Bas-Congo et que cette province a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au Manianga, les Manianga ont l’obligation de s’organiser pour servir d’exemple ou d’émulation aux autres peuples. Aussi les a-t-il appelés à s’unir pour devenir une grande force, tout en mettant du sérieux dans leur organisation. En passant, il a invité ses pairs de se prendre en charge, tout en évoquant les réalisations à l’actif de la Sodéma, dont les démarches sur l’extension à Luozi de l’ISP Mbanza-Ngungu,, le dossier de l’électrification de Luozi, le bac de Luozi. Il a invité les Manianga de se débarrasser de la peur, d’être respectueux de l’autorité établie, car le développement du Manianga, du Bas-Congo et de la RDC est entre leurs mains. L’administrateur du territoire de Luozi, Jean Kapula est l’une des personnes les plus heureuses à avoir vécu la concrétisation de ce projet qu’il a vu naître. Il a salué le pragmatisme de la Sodéma qui évite de faire des promesses, préférant le concret. Il a invité les Manianga au changement des mentalités sans lequel le développement est une utopie. Invitation à la collaboration Quant au président installé, Kiana Ndeke, il a invité aux Manianga à travailler ensemble le développement étant une affaire de tout le monde, avant d’appeler la population du Manianga d’être reconnaissante envers ceux qui lui rendent de bons services. Lorsque vers 20h53, j’ai téléphoné au Pr Mbelolo pour lui annoncer de mon arrivée à la maison et le remercier, il m’a répondu en ces termes : « Merci pour tout le travail abattu à Luozi ». Oui, depuis 2008, 4 ans après, lae Comité de gestion de la Sodéma, sous la houlette de son président national, Dieudonné Bifumanu, vient d’abattre un travail remarquable. La section de Luozi est la sixième à être installée sur le plan national et la deuxième au Bas-Congo, après les sections de Kisenso (13 juin 2010), de Mont-Ngafula (24 octobre 2010), de Kimbanseke (20 mars 2011), de N’djili (14 avril 2011) et de Matadi (le 11 novembre 2012). Ajouter à cela d’autres actions et de nombreux projets à réaliser, alors qu’il est fin mandat. Comité sectionnaire installé Kiana Ndeke (président), Pauline Mvibudulu (1ère vice-présidente), Jonas Situtala Komba (2ème vice-président), Kimpuanza kia Bayenanga (3ème vice-président), Jean-Edmond Ngoma Bazimunina (1er secrétaire), Fifi Mansiantima Bakana (2ème secrétaire), Pauline Tuamomona (1ère trésorière), Jean-Pierre Diasivi (2ème trésorier), Fatu Ntubiena Pierre (1er commissaire aux comptes), Zenzo kia Tiya (2ème commissaire aux comptes), Célestin Lusiama Mulumbu (chargé des relations publiques), Yunga Nabiaku (conseiller juridique), Sam Zola Mambweni (conseiller culturel), membres du Collège des sages : Edouard Basiba Lolo Nkiambi, Dapton Kieni kia Mpesa, Docteur Jules Basilua, Pr José Dianzungu dia Biniakunu, Espérance Mayala, Révérende Sikamanu Mafuta et Dimonekene Rose. Kléber Kungu

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