dimanche 23 décembre 2012

Kampala VI suspendu jusqu’au 4 janvier 2013

Pourparlers entre Kinshasa et M23 Kampala VI suspendu jusqu’au 4 janvier 2013 Débutés le 9 décembre, les pourparlers entre le Gouvernement congolais et les rebelles du M23 sont suspendus et ne pourront reprendre que le 4 janvier 2013 est là pour permettre au personnel de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL), spécialement le personnel d’appui, de passer les fêtes de fin d’année en famille. Selon le communiqué de presse du Bureau du Facilitateur du Dialogue entre le Gouvernement de la RDC et le M23 sur la situation dans l’Est de la RDC, daté du 21 décembre, dont L’Observateur a obtenu copie, ce sont des contraintes liées à la disponibilité, durant les fêtes de fin d’année, du personnel technique d’appui indispensable au bon déroulement des travaux, qui sont à la base de la suspension des travaux des pourparlers entre Kinshasa et les rebelles du M23. Le communiqué revient sur les progrès accomplis par le Dialogue, notamment sur le règlement intérieur qui a été déjà adopté, signé et entré en vigueur ainsi que les points qui constituent l’ordre du jour du Dialogue (la revue de l’Accord de paix du 23 mars 2009, les questions sécuritaires, les questions sociales, politiques et économiques ainsi que le mécanisme de mise en œuvre des résolutions qui seront prise au terme des pourparlers). Cependant, en dépit de ces progrès, le communiqué relève quelques défis à relever, notamment sur un point de l’ordre du jour du Dialogue relevant des questions sécuritaires. Ouverts officiellement le 9 décembre à l’hôtel Speke Resort Munyonyo à Kampala, capitale ougandaise, les travaux ont déjà connu la participation des observateurs des pays comme la Belgique, les Etats-Unis d’Amérique, la France, la Norvège, le Royaume-Uni de Grande Bretagne et l’Irlande du Nord, et organisations comme l’Union africaine, l’Union européenne et la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco). Le Dialogue est sous la facilitation du Dr Crispus Kiyonga, ministre ougandais de la Défense, désigné par le président ougandais et président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), Yoweri Museveni. La délégation congolaise est conduite par le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, tandis que celle du M23 est dirigée par François Rucogoza, secrétaire exécutif du Mouvement. Des pourparlers en dents de scie Depuis son ouverture le 9 décembre, prévue 48 heures plus tôt, le Dialogue se déroule en dents de scie, en clopinant, avec quelques suspensions et sur fond de la crainte de la reprise des hostilités. Avant même que les pourparlers ne commencent, les participants s’étaient trouvés divisés sur le cadre, l’agenda et le contenu à quelques heures du début de la rencontre. 24 heures après son ouverture, le Dialogue a été boycotté par les rebelles du M23. La pomme de discorde : la partie gouvernementale avait décidé de répliquer aux allégations grossières du M23 accusant Kinshasa de plusieurs maux dont la mal gouvernance. Ce qui a poussé les hommes de Jean-Marie Runiga de boycotter la séance du deuxième jour des négociations, reprochant à Kinshasa son agressivité au début des pourparlers. Alors que les négociations se poursuivaient, le spectre et la peur de la reprise des hostilités ne cessaient de hanter les Kivutiens. En effet, alors qu’ils étaient censés s’être retirés à 20 km de Goma, ville qu’ils avaient prise le 20 novembre, les rebelles du M23 étaient accusés de se positionner à quelque…6km seulement du chef-lieu du Nord-Kivu. La peur était d’autant plus justifiée que des informations faisant état de plus de plus de renforts des soldats rwandais aux côtés du M23 devenaient plus persistantes et qu’elles émanaient de diverses sources plus crédibles les unes que les autres. Dans l’entre temps, le M23 ne cessait d’agiter l’épouvantail de la reprise de la guerre si les négociations venaient à capoter. D’autant plus que les rebelles du M23 misent sur le fait qu’ils savent d’avance que Kinshasa ne va pas céder à leurs revendications qu’ils ont élargies à d’autres. Aussi sont-ils en train de mettre la pression sur les autorités congolaises. En dépit de tous ces couacs, propres à ce genre de rencontre, les pourparlers de Kampala entre le Gouvernement congolais et les rebelles du M23 se sont poursuivis, avec l’approbation, l’adoption et la signature de 22 articles de son Règlement intérieur le 18 décembre par les deux parties au cours de la 5ème réunion. Et l’on croyait que le train des négociations n’allait plus s’arrêter. C’était sans compter avec les caprices imprévisibles des hommes de Rusangiza Sultani Makenga. Les pourparlers de Kampala ont dû être suspendus mercredi 19 décembre quelques heures après le début de la séance, les rebelles du M23 ayant conditionné la poursuite des travaux à la signature du cessez-le-feu. Les rebelles estiment indispensables la signature de ce cessez-le-feu avant tout réel début des discussions. Les deux parties ne s’étant pas accordées sur la signature du cessez-le-feu, les pourparlers ont dû être suspendus, d’autant plus que du côté de la délégation du gouvernement congolais, il n’était question de procéder à la signature du cessez-le-feu qui, selon elle, n’est pas reprise dans l’agenda de la Conférence internationale de la région des Grands lacs (CIRGL). Avant que le 21 décembre le Facilitateur, le Dr Crispus Kiyonga ait pris la décision de suspendre jusqu’au 4 janvier 2013 les pourparlers pour permettre au personne technique d’appui de la CIRGL. Mais depuis leur ouverture, les négociations piétinent, les deux parties n'ayant toujours pas vraiment abordé le fond du problème qui les oppose. Sans doute que cette trêve consécutive aux fêtes de fin d’année décidée par la Facilitation permettra aux uns et aux autres de reprendre la table des négociations avec d’autres dispositions d’esprit devant permettre d’avancer pour terminer le plus tôt. Au stade actuel, un consensus doit encore être trouvé sur le cessez- le- feu dont la délégation rebelle fait un préalable avant la poursuite des pourparlers, une demande rejetée par la délégation gouvernementale. Facilitation mise en difficulté Que les deux camps arrivent à se mettre d’accord sur ce cessez-le-feu, c’est un grand défi pour la Facilitation. Tandis que le M23 en a fait un préalable, le gouvernement, lui, rejette toute idée de cessez-le-feu lequel, selon la délégation de Kinshasa, équivaudrait à « cautionner une éventuelle balkanisation de la République démocratique du Congo ». Les deux parties sont également loin de s’accorder au sujet du statut de la ville de Goma que les rebelles tiennent à administrer coûte que coûte. Et chacun des deux groupes campe sur sa position. Deux des grands défis que la Facilitation mise en difficulté tient à relever. Pour de nombreux observateurs, la toute récente rencontre à Kigali entre le président ougandais Yoweri Museveni et son homologue rwandais Paul Kagame pourrait aider à comprendre les raisons de cette suspension, quoique pour le Bureau du Facilitateur, il s’agit de permettre au personnel de la CIRGL. La paix dans le Kivu, soutient-on dans certaines chancelleries, passe nécessairement par le Rwanda. Le dernier rappel à l’ordre du président américain Barack Obama à l’endroit de Paul Kagamé lui demandant de mettre fin à son soutien au M23, peut également aider à comprendre la position actuelle des Occidentaux sur le drame d’un peuple qui n’a que trop durer. En fin de compte, du Bureau de la Facilitation, l’on apprend que Kampala VI doit aborder substantiellement quatre grands sujets: l'accord du 23 mars 2009, des problèmes de sécurité, des questions politiques, économiques, sociales et les mécanismes de mise en œuvre d'un éventuel accord. Les populations du Nord-Kivu ont trop souffert d’appétits insatiables et égoïstes des personnes imbus plus de pouvoir que de leur bien-être au nom duquel elles ne cessent de parler pour justifier leurs actes du reste répréhensibles. Kléber Kungu

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