dimanche 1 décembre 2013

Quelque 150 combattants de Cheka se sont rendus



Alors que leur chef court toujours

Quelque 150 combattants de Cheka se sont rendus

            Depuis la victoire éclatante des FARDC au Nord-Kivu sur la rébellion prorwandaise en début de novembre, des redditions des éléments des groupes armés se multiplient. La dernière en date est celle de quelque 150 combattants de Cheka, alors que celui-ci continue de courir, selon le chef de la mission de l'Onu en RDC, Martin Kobler.
            La milice Nduma defense of Congo » (NDC) de Sheka Ntabo Ntaberi, accusée de tueries et de viols massifs, a déposé les armes. Selon la Monusco, en quelques jours, quelques 150 combattants de Cheka se sont rendus. Une reddition obtenue sous la pression. Mais le chef de guerre, sous sanctions de l'Onu, lui, court toujours.
            C’est depuis plusieurs mois que Sheka était dans le collimateur de la mission onusienne. A l’actif de cet homme et sa milice de nombreuses exactions : cannibalisme, enlèvements d'enfants, décapitations, viols massif, menaces en tout genre. Elle est établie à Pinga dans le Nord-Kivu où elle s’affronte avec d’autres milices pour le contrôle des gisements de minérais.
            La Monusco avait donné jusqu'au 25 novembre au chef de guerre pour désarmer. Celui-ci l'avait promis. Mais le jour dit, ce sont des nouvelles recrues avec des fusils hors d'état de marche qui se sont présentés. Deux jours plus tard, le 27, Sheka promet à nouveau de se rendre, dit qu'il souhaite simplement que la Monusco assure sa sécurité jusqu'à son procès.
            Mais dans les faits, il amasse des troupes. Dans la nuit, quelque 70 éléments des forces spéciales tanzaniennes sont dépêchés à Pinga, son fief, pour le neutraliser. Le tuer si nécessaire, explique une source onusienne. Mais, sans doute prévenu, le chef de guerre a déguerpi avec ses 150 combattants les plus aguerris.
            Aujourd'hui, 300 casques bleus de la brigade d'intervention sont déployés à Pinga avec pour mission de sécuriser la ville et de retrouver Sheka Ntabo Ntaberi. Ces 300 hommes viennent s'ajouter aux quelque 150 soldats d'un bataillon uruguayen qui, depuis des mois, subissaient sans pouvoir réagir la présence du chef de guerre. Dont les jours ne sont que comptés. En effet, pour tous les groupes armés, le compte à rebours a commencé. Ceux des groupes armés qui sont plus avisés et qui savent lire les signes du temps, n’hésitent pas à se rendre, sans autre forme de procès et pratiquement sans conditions.

            La milice de Sheka est entre autres accusée d’avoir participé aux viols de près de 400 personnes fin juillet et début août 2010 dans le territoire de Walikale, voisin de celui de Masisi. Sheka Ntabo Ntaberi est un ancien candidat aux législatives de 2011. La veille de ces élections, Human Rights Watch  avait dénoncé la candidature de ce chef milicien en se demandant si l’on peut être candidat à la députation et chef de milice accusé de crimes de guerre. Aussi l’ONG avait demandé, à l’époque, l'arrestation immédiate de Ntabo Ntaberi Sheka, qui se présentait aux élections législatives du 28 novembre.

            Ceux des chefs miliciens qui conditionnent leur reddition à plusieurs revendications, en l’occurrence le tristement célèbre Sheka, sont ceux qui se savent être impliqués si profondément dans les massacres des populations et, par conséquent, poursuivis par la justice internationale. Leur voie de salut, estiment-ils, est de continuer le séjour du maquis, quitte à profiter d’une hypothétique occasion favorable…
Kléber Kungu

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