mercredi 18 décembre 2013

Didier Reynders se dit «profondément choqué»



Assassinat d'une vingtaine de personnes à Beni/Nord-Kivu

Didier Reynders se dit «profondément choqué»

Alors que quatre autres personnes viennent d’être tuées à Beni en début de cette semaine
            La découverte d’une vingtaine de corps sans vie dans les villages de Musuku, et Mwenda, collectivité de  Rwenzori, territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu ne cesse d’émouvoir les consciences de la communauté internationale. Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, s’est dit « profondément choqué » d’apprendre la découverte de ces corps sans vie. ELa réaction du patron de la diplomatie belge intervient quelques heures après celle de la Monusco, par la voix de son numéro un, Martin Kobler, qui a dénoncé ce massacre pour lequel il appelle à une enquête immédiate pour que le crime odieux ne reste pas impuni.
            Selon un communiqué rendu public par le chef de la diplomatie belge, les premiers éléments d’information attestent que les victimes, essentiellement des femmes et des enfants dont le plus jeune n’avait que quelques mois, ont été assassinées dans des circonstances d’une violence et d’une barbarie inouïes. Certaines victimes ont été violées, parfois décapitées et même démembrées.
            Face à des actes « aussi sordides et révoltants » et des violations aussi graves des droits de l’homme, Didier Reynders, cité par l’agence Belga, a demandé aux autorités congolaises ainsi qu’à la Monusco de renforcer leur présence dans la région afin d’assurer au mieux la protection de la population civile.
            Comme Martin Kobler, Didier Reynders appelle les autorités congolaises à mettre tout en œuvre pour élucider ce massacre. Le chef de la diplomatie belge « espère en outre que les autorités congolaises mettront tout en œuvre pour identifier le plus rapidement les auteurs de ces atrocités et s’assurer qu’ils répondent de leurs actes ».
            Didier Reynders estiment que des événements de ce genre rappellent l’urgence qu’il y a  de poursuivre les efforts de mise en œuvre des engagements pris dans l’accord-cadre d’Addis Abeba, signé en février dernier par onze pays de la région des Grands Lacs pour tenter de pacifier la partie orientale de la RDC, « afin de mettre définitivement un terme à ces actes de violence et rétablir paix, stabilité et développement ».
            Au moins 21 personnes, dont des enfants, ont été tuées, et certains corps mutilés, dans une attaque d’une « extrême brutalité » dans les villages de Musuku, et Mwenda, dans le secteur de Ruwenzori, dans la province du Nord-Kivu. Cette attaque meurtrière survenue le week-end dernier a été attribuée aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées-Armée de libération de l’Ouganda (ADF-Nalu) encore très actifs dans cette région, en dépit de nombreux appels à la reddition que le gouvernement congolais ne cesse de lancer aux nombreux groupes armés qui y pullulent et qui continuent de semer mort et désolation au sein de la population civile.

 

Quatre autres personnes tuées Beni

            Comme si le drame du week-end dernier ne suffit pas, quatre autres personnes viennent d’être tuées à Beni. Il s’agit de deux militaires congolais et deux civils qui ont été tués lundi 16 et mardi 17 décembre sur l’axe Mwenda-Kikingi-Kamango, dans le secteur de Rwenzori, à l’Est de Beni.     Pour l’administrateur de territoire, Amisi Kalonda, cet assassinat porte la signature de mêmes rebelles ougandais des ADF/Nalu.
            Un militaire et un motard ont été exécutés dans une embuscade tendue lundi 16 décembre par les rebelles des ADF/Nalu, avant que, dans la même journée, un officier du 801e régiment de Mwenda n’échappe de justesse à une embuscade des mêmes assaillants.
            Mardi 17 décembre, un autre soldat des FARDC qui revenait d’une mission de service, dans le secteur de Mutwanga pour Kikingi a aussi été tué avec la personne qui le transportait à moto. Celle-ci a été brûlée.
            Pour éviter d’autres cas de meurtres, l’administrateur de Ruwenzori, Amisi Kalonda, dissuade les populations d’emprunter l’axe Mwenda-Kikingi, en attendant que les militaires des FARDC lancent des opérations militaires contre ces rebelles. Il demande ainsi aux FARDC de le faire dans le meilleur délai.
            Comme pour répondre à l’appel de l’administrateur du territoire de Ruwenzori, le porte-parole militaire des FARDC au Nord-Kivu a annoncé les opérations militaires contre les ADF/NALU pour « bientôt ».
            De son côté, la Monusco, apprend-on, a promis l’envoi des Casques bleus pour appuyer les FARDC et la police dans ce territoire.
            «Il est très important que ces criminels répondent des actes qu’ils ont commis contre des populations civiles. Pour la mémoire des Congolais, il est important que nous menions des actions contre ces gens là pour faire respecter au moins la dignité humaine», a expliqué le général Dos Santos Cruz, le commandant des forces militaires de la Monusco.
            Huit corps décapités avaient d’abord été découverts vendredi dernier, puis cinq autres le lendemain, dans les extrémités de Musuku et Biangolo, deux villages du groupement de Kyavikere, dans le territoire de Beni.
            Ces massacres à répétition ne peuvent être interprétés autrement qu’un défi que les rebelles ougandais des ADF-Nalu lancent aux FARDC. A elles de le relever ! Le plus tôt serait le mieux.
Kléber Kungu

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