jeudi 17 octobre 2013

L’UA accuse, la CPI se défend

Justice internationale

L’UA accuse, la CPI se défend 

Le président de la Cour pénale internationale (CPI), le juge coréen Sang-Hyun Song, a pris la défense de son institution contre les accusations des pays africains formulées au sommet de l’Union africaine (UA) tenu les 11 et 12 octobre à son siège. "La CPI ne doit pas être blâmée pour quelque chose qu'elle n'a pas fait. Nous n'avons jamais pourchassé aucun pays africain", a-t-il déclaré lors d'une conférence organisée le jeudi 17 octobre par le ministère des Affaires étrangères roumain sur la CPI à Bucarest en Roumanie.

Quelques jours après le sommet de l’UA tenu à Addis-Abeba, la CPI s’est défendue n’avoir "jamais pourchassé aucun pays africain", en qualifiant de "regrettables" les virulentes critiques de certains leaders africains.

La semaine dernière l'Union africaine a demandé l'ajournement des procédures de la CPI pour crimes contre l'humanité contre les deux têtes de l'exécutif kényan, le président Uhuru Kenyatta et le vice-président William Ruto.
Au cours de ce sommet, Uhuru Kenyatta et le Premier ministre éthiopien et président en exercice de l'UA Hailemariam Desalegn ont accusé la Cour de pratiquer "une chasse raciale". A ces accusations le président de la CPI s’est défendu que son institution « ne doit pas être blâmée pour quelque chose qu'elle n'a pas fait. Nous n'avons jamais pourchassé aucun pays africain ».

Le président de la CPI a expliqué que dans huit pays où son institution enquête il y en a cinq dont les gouvernements ont initié eux-mêmes les enquêtes, tandis que dans deux cas, c’est le Conseil de sécurité des Nations unies qui a sollicité la CPI et qu’il n’ya que le cas du Kenya où le procureur a initié sa propre enquête.

Les pays d'Afrique qui font l'objet d'enquêtes de la CPI "nous ont déféré les situations" qui ont conduit à l'ouverture d'enquêtes, a souligné Sang-Hyun Song, cité par La Libre Belgique.be "La CPI enquête dans huit pays (Kenya, Côte d'Ivoire, Libye, Soudan, République démocratique du Congo, Centrafrique, Ouganda, Mali) tous africains c'est vrai, mais dans cinq cas ce sont les gouvernements eux-mêmes qui nous ont déféré ces situations et dans deux cas, le Soudan et la Libye, c'est le Conseil de sécurité qui nous a sollicités", a-t-il ajouté.
 "Il n'y a que dans le cas du Kenya que le procureur a lancé sa propre enquête", a expliqué le président de la Cour tout en soulignant "qu'il n'y avait pas d'autres options" alors que le Parlement kényan avait rejeté par deux fois l'idée de créer un tribunal local chargé de rendre justice pour les violences post-électorales qui avaient provoqué au moins 1 100 morts en 2007-2008.

Kléber Kungu

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