lundi 20 août 2012

Le M23 se dote d’un cabinet politique

Alors que la mise en place de la Force neutre est encore en gestation Le M23 se dote d’un cabinet politique Le Mouvement du 23 mars (M23) ne lésine pas sur les moyens pour obtenir, par tous les moyens, ce qu’il cherche. Ces rebelles entendent profiter des tergiversations languissantes qui précèdent souvent de la concrétisation de tel projet, pour ne pas être pris de court. Alors que la mise en place de la Force neutre internationale est encore dans un état embryonnaire, le M23 n’entend perdre aucune seconde pour poursuivre sa mutation : il est en train de troquer sa casquette d’une rébellion militaire à celle d’un mouvement politique. Après avoir mis en place une ébauche d’administration dans les zones qu’ils contrôlent, les rebelles congolais du Mouvement du 23 mars (M23) poursuivent leur mutation. Dimanche 19 août, ses responsables ont annoncé avoir formé un cabinet politique. Composé de 25 membres, celui-ci compte un président, un chef militaire, un secrétaire exécutif, et des chefs de départements. « Leur rôle sera la gestion de la population dans la zone que nous contrôlons », a expliqué le porte-parole du M23, le colonel Vianney Kazarama. La gestion quotidienne du mouvement est assurée par les chefs de départements, selon le communiqué officiel de ce mouvement signé le 17 août cité par radiiokapi.net. Parmi les chefs de départements (ou ministères) nommés, figurent notamment Sendugu Museveni, René Abandi Munyarugerero, Dr Alexis Kasanzu, Serge Kambasu Ngeve et Me Mahamba Kasiwa. Le secrétaire exécutif, François Rucogoza Tuyihimbaze, est un ancien ministre de la Justice du gouvernement provincial du Nord-Kivu. Il coordonne les dix départements, dont celui des affaires politiques et administration du territoire, attribué à Sendugu Museveni, un ancien Mai-Mai /Pareco qui était devenu conseiller du gouverneur du Nord-Kivu jusqu’il y a quelque temps (voir ci-dessous la composition complète de cette structure politique). Déjà, le M23 avait installé, samedi 4 août, son administration dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Il s’agit des comités locaux de sécurité constitués des cadres de base, des autorités coutumières locales ainsi que des leaders des communautés, dont la mission est de veiller à la sécurité des populations et d’expédier les affaires courantes. Le M23 a toujours demandé au gouvernement de «privilégier le dialogue afin d’aider le Nord-Kivu à sortir pacifiquement de cette crise». Mais, Kinshasa a toujours rejeté cette piste accusant le Rwanda de soutenir le M23. La formation de ce cabinet politique est loin d’ébranler Kinshasa qui, selon son porte-parole, Lambert Mende, a qualifié la publication de ce cabinet politique de «non-événement» en minimisant le fait. «C’est réellement un non-événement. Nous n’avons pas affaire au M23. Ce que les petits excités du M23 font pour faire plaisir à leur maître ne nous impressionne pas. Nous avons affaire au Rwanda et nous continuons à mettre la pression et à résister à l’agression du Rwanda. La réalité est à Kigali et nous nous adressons à la réalité», a-t-il déclaré. Certains analystes politiques estiment que ce nouvel acte politique du M23 foule au pied le processus amorcé par la Conférence internationale sur la région des Grands-lacs (CIRGL) pour faire cesser la guerre dans l’Est de la RDC. En même temps, il constitue aussi bien une manœuvre dilatoire pour tirer les choses en longueur, gagner du temps, qu’une stratégie qui place la barre très haut. C’est-à-dire, au moment de négociations – qui restent la préoccupation majeure du M23 – être en position de force avec un cabinet politique prêt à négocier avec Kinshasa. Les revendications des rebelles sortis des tripes du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) ont entre temps évolué. Estimant certainement que leurs revendications sur l’application à la lettre des Accords de paix de mars 2009 n’ont plus de sens, ils se prépareraient à d’autres revendications, de nouvelles revendications, mais de même nature : politique, militaire… Aujourd’hui, estime-t-on, le Mouvement affiche désormais sa volonté de prendre ses responsabilités envers les populations. A en croire sa restructuration qui confirmerait en tout cas l’évolution de la rébellion depuis le début du conflit, en avril. Le M23 cherche aujourd’hui à prouver qu’il est une structure politique aux ambitions nationales légitimes. « Nous voulons montrer à la communauté internationale et nationale que le M23 n’est pas simplement une organisation militaire, mais un mouvement politico-militaire », se défend le colonel Kazarama. De fait, les revendications du mouvement ont évolué en ce sens. Après avoir demandé le respect des accords du 23 mars 2009, puis s’être érigés en protecteur des communautés tutsies, les rebelles font maintenant de la bonne gouvernance et du respect du résultat de la présidentielle de 2011 leur nouveau cheval de bataille. En nommant des comités locaux de sécurité constitués de ses cadres de base, des autorités coutumières locales ainsi que des élites des communautés, le M23 cherche à améliorer son image auprès des habitants du Nord-Kivu. L'objectif est de montrer que la rébellion est capable de maintenir l’ordre et la paix dans une zone où le gouvernement de Kinshasa a échoué. La même chanson… Mais aussi loin que l’histoire peut nous conduire, nous nous trouvons devant une réalité : c’est la même chanson depuis des lustres qui sort de la bouche de ces rébellions qui naissent dans ce pays. Défendre le peuple opprimé, prôner la bonne gouvernance, la démocratie qui font défaut, combattre la corruption qui gangrène le pays…Mais une fois aux affaires, c’est la culture de mêmes fléaux tant décriés qui caractérise la gouvernance des vrais faux libérateurs de ce peuple au nom duquel tout le monde veut parler ! Qu’est-ce dont le M23 est capable de faire passer dans ses discours politiques qui soit nouveau sous le soleil congolais ? … avec les mêmes chanteurs A considérer les titres des membres qui composent la structure politique du M23, on découvre la présence d’un… bishop qui préside à ses destinées. Ce sont les mêmes chanteurs qui entonnent la même chanson. Pour tenter d’endormir les Congolais. Que bishop Jean-Marie Runiga Lugerero ait la conscience tranquille : il n’est pas le premier « homme de Dieu » à avoir fait parler de lui au sein de ces rébellions qui ont déjà écrit leurs pages d’histoire à l’encre maculé de sang des Congolais. N’est-ce pas que Nkundabatware, dans ses prédications militaires dans les montagnes du Nord-Kivu, avaient toujours pour compagnie une Bible ? Que dire d’Azarias Ruberhwa, le numéro un du RCD ? Comme pour donner raison à tous les sceptiques qui donnaient peu de crédit au Sommet de Kampala, les hommes du M23, à qui les ministres de la Défense de la CIRGL réunis jeudi 16 août à Goma avaient demandé, entre autres choses, de cesser toute activité anticonstitutionnelle, dont l’installation des structures politiques et administratives parallèles, n’ont pas attendu plusieurs jours pour fouler au pied toutes ces actions. Les rebelles du M23 sont des militaires déserteurs se réclamant du haut commandement militaire de l’Armée nationale congolaise (ANC), branche armée du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Ils avaient quitté l’armée régulière en avril dernier avant de créer, début mai, le Mouvement du 23 mars (M23). Ils réclament l’application des Accords de paix signés par le gouvernement et le CNDP, le 23 mars 2009. Par cet accord, les cadres politiques du CNDP devaient entrer dans les institutions publiques de la RDC et ses hommes de troupes devaient intégrer l’armée régulière. Les revendications des rebelles sortis des tripes du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) ont entre temps évolué. Estimant certainement que leurs revendications sur l’application à la lettre des Accords de paix de mars 2009 n’ont plus de sens, ils se prépareraient à d’autres revendications, de nouvelles revendications, mais de même nature : politique, militaire… Aujourd’hui, estime-t-on, le Mouvement affiche désormais sa volonté de prendre ses responsabilités envers les populations. A en croire sa restructuration qui confirmerait en tout cas l’évolution de la rébellion depuis le début du conflit, en avril. Le M23 cherche aujourd’hui à prouver qu’il est une structure politique aux ambitions nationales légitimes. « Nous voulons montrer à la communauté internationale et nationale que le M23 n’est pas simplement une organisation militaire, mais un mouvement politico-militaire », se défend le colonel Kazarama. De fait, les revendications du mouvement ont évolué en ce sens. Après avoir demandé le respect des accords du 23 mars 2009, puis s’être érigés en protecteur des communautés tutsies, les rebelles font maintenant de la bonne gouvernance et du respect du résultat de la présidentielle de 2011 leur nouveau cheval de bataille. En nommant des comités locaux de sécurité constitués de ses cadres de base, des autorités coutumières locales ainsi que des élites des communautés, le M23 cherche à améliorer son image auprès des habitants du Nord-Kivu. L'objectif est de montrer que la rébellion est capable de maintenir l’ordre et la paix dans une zone où le gouvernement de Kinshasa a échoué. Mais aussi loin que l’histoire peut nous conduire dans le temps, nous nous trouvons devant une réalité : c’est la même chanson depuis des lustres qui sort de la bouche de ces rébellions qui naissent dans ce pays. Défendre le peuple opprimé, prôner la bonne gouvernance, cultiver la démocratie qui fait défaut, combattre la corruption qui gangrène le pays…Mais une fois aux affaires, c’est la culture de mêmes fléaux tant décriés qui caractérise la gouvernance des vrais faux libérateurs de ce peuple au nom duquel tout le monde veut parler et chercher à prendre le pouvoir! Qu’est-ce dont le M23 est capable de faire passer dans ses discours politiques qui soit nouveau sous le soleil congolais ? A considérer les titres des membres qui composent la structure politique du M23, on découvre la présence d’un… bishop qui préside à ses destinées. Que bishop Jean-Marie Runiga Lugerero ait la conscience tranquille : il n’est pas le premier « homme de Dieu » à avoir fait parler de lui au sein de ces rébellions qui ont déjà écrit leurs pages d’histoire à l’encre maculé de sang des Congolais. N’est-ce pas que Nkundabatware, dans ses prédications militaires dans les montagnes du Nord-Kivu, avaient toujours pour compagnie une Bible ? Que dire d’Azarias Ruberhwa, le numéro un du RCD ? La structure politique du M23 Président : Bishop Jean-Marie Runiga Lugerero Chef du haut commandement militaire : Colonel Sultani Makenga Secrétaire exécutif : François Rucogoza Tuyihimbaze Département des affaires politiques et administration du territoire : Sendugu Museveni Département des relations extérieures et de la coopération régionale : Me René Abandi Munyarugerero Département des affaires sociales et humanitaires : Dr Alexis Kasanzu Département des Finances, Budget et Ressources Naturelles : Justin Gashema Département de l'Agriculture, Pêche et Élevage : Déogratias Nzabirinda Ntambara Département de la Justice et des droits humains : Me Antoine Mahamba Kasiwa Département de la Réconciliation et de l'Unité Nationale : Jean Serge Kambasu Ngeve Département de Rapatriement des refugies et réinsertion des déplacés internes : Ir. Benjamin Mbonimpa Département du Tourisme, Environnement et Conservation de la Nature : Prof Stanislas Baleke Département de la Jeunesse, Sport et Loisirs : Ali Musagara Déjà, le M23 avait installé, samedi 4 août, son administration dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Il s’agit des comités locaux de sécurité constitués des cadres de base, des autorités coutumières locales ainsi que des leaders des communautés, dont la mission est de veiller à la sécurité des populations et d’expédier les affaires courantes. Comme pour dire, du côté des rebelles, les choses vont vite pour balkaniser le territoire national. Un schéma pratiquement identique à celui vécu par les Maliens dont une partie du territoire national – le Nord - est occupée par des groupes islamiques intégristes. Kléber Kungu Bishop Jean-Marie Runiga Lugerero

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