lundi 27 août 2012

François Hollande participera au Sommet de la Francophonie à Kinshasa

Les verrous ont enfin sauté François Hollande participera au Sommet de la Francophonie à Kinshasa Plus de doute sur la venue à Kinshasa du président français François Hollande au 14ème sommet de la Francophonie. Il vient de lever le voile en annonçant lundi 27 août qu’il participerait au sommet en octobre de l'Organisation internationale de la Francophonie en République démocratique du Congo (RDC), soulignant sa volonté de "tout dire partout" en Afrique. Le voyage de François Hollande Kinshasa en octobre sera le tout premier voyage officiel en Afrique du président français, élu en mai. "Je me rendrai dans quelques semaines au sommet de la Francophonie à Kinshasa. J'y réaffirmerai que la Francophonie, ce n'est pas simplement une langue en partage mais aussi une communauté de principes et d'idéaux dont le rappel à chaque occasion est nécessaire, et notamment en RDC mais pas seulement là", a-t-il dit. "J'y rencontrerai l'opposition politique, les militants associatifs, la société civile. C'est le sens de la nouvelle politique africaine de la France : tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait", a-t-il affirmé. Plusieurs associations congolaises et françaises avaient mené plusieurs démarches pour demander à François Hollande de "ne pas se rendre" au sommet à Kinshasa, pour ne pas conforter, selon elles, le régime de Joseph Kabila élu en 2001 et réélu en 2011. Le principal parti d'opposition congolaise, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), avait réclamé la délocalisation du sommet de la Francophonie, tandis qu'une association de Français d'origine congolaise a saisi la justice française pour tenter d'empêcher la tenue de la réunion. Verrous ont sauté Les verrous viennent donc de sauter dans ce qui constituait jusque-là un obstacle à la venue à Kinshasa de François Hollande. Les uns et les autres peuvent dormir sur leurs lauriers. Auparavant, François Hollande avait conditionné sa venue à Kinshas à des avancées concrètes en matière de démocratie et de respect des droits de l’Homme et notamment à une réforme de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui garantirait la transparence des futures élections provinciales, ainsi qu'au jugement des « vrais coupables » dans l'affaire Floribert Chebeya. Les autorités congolaises ont assuré à la ministre française déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui, lors de sa mission d’évaluation de quatre jours à Kinshasa à fin de juillet, que la Ceni serait restructurée dans les prochains mois. Et que le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, son président très contesté, ne serait pas reconduit. Joseph Kabila a été élu à la présidentielle de 2006, réélu en 2011, mais cette élection a été entachée d'irrégularités relevées par des missions d'observation nationales et étrangères. Le pays est en proie à des troubles, notamment dans la région orientale du Nord-Kivu, théâtre de violences déclenchées par la défection en mars de plusieurs centaines de soldats gouvernementaux qui ont rallié, sous le nom de M23, un général mutin, Bosco Ntaganda. Les combats qui opposent les rebelles du M23 et les forces congolaises ont déjà déplacé plus de 500.000 personnes près de la frontière avec le Rwanda, que l’Onu, la RDC ainsi que de nombreuses ONG ont régulièrement accusé de soutenir les insurgés. Kigali a nié des accusations de responsables de l'Onu selon lesquelles son armée a fourni de l'équipement et des troupes au M23. L'Ouganda a démenti des accusations similaires. La France, qui assure en août la présidence tournante du Conseil de sécurité de l'Onu, a convoqué jeudi à New York une réunion ministérielle consacrée à la Syrie, centrée sur l'aspect humanitaire de la crise. Après s’être donné beaucoup de temps, question de faire pression sur Kinshasa, François Hollande vient de décider de se rendre à Kinshasa, capitale de la RDC, pays francophone le plus peuplé au monde, qui n'a jusqu'à présent jamais accueilli de sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Le 14ème sommet de Francophonie reste une rencontre de tous les enjeux tant pour la France que pour la RDC. Avoir fait plier François Hollande de se déplacer à Kinshasa pour assister au Sommet de la Francophonie est une grande victoire tant diplomatique que politique pour Kinshasa qui n’avait plus de sommeil à l’idée de voir la chaise de M. Hollande vide. Pour la France, la confiance suscitée dans les cœurs des Congolais avec la décision de son président de se rendre à Kinshasa, est un gage que la RDC continuera à évoluer tranquillement au sein du cercle francophone de plus en secoué par l’avancée envahissante de l’anglais. Paris a tout intérêt d’être aux côtés d’un partenaire qui, avec sa nombreuse population, est considéré comme un pays phare de la francophonie en Afrique centrale. C’est ce que le président français a compris En 2050, 80% des Francophones seront Africains, 700 millions de femmes et d'hommes, chacun comprend ici l'enjeu", a déclaré François Hollande, devant la Conférence des ambassadeurs, réunie à l'Elysée. L’important finalement n’est-il pas que la France - la patrie de la langue française dont l’ambition de l’Organisation internationale de la Francophonie est précisément de la défendre et de l’illustrer - soit là, représentée par son Chef de l’Etat. La présence de M. Hollande à Kinshasa constitue assurément un réconfort moral pour un pays qui est en train de traverser des moments dramatiquement difficiles avec cette guerre que les rebelles du M23 mènent contre son armée. Kléber Kungu

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