jeudi 2 août 2012
La CEC a fait beaucoup de réalisations, mais beaucoup reste à faire
Cinquantenaire d’autonomie de la CEC
Au terme des festivités marquant le cinquantenaire d’autonomie administrative de la Communauté évangélique du Congo (CEC), plusieurs personnalités, membres de cette Eglise, se sont exprimées sur les réalisations à son actif durant les 50 premières années d’autonomie et sur les efforts à faire pour les 50 ans à venir. Beaucoup de choses ont été réalisées par la CEC dans les domaines tels que l’organisation administrative, l’éducation, la santé, l’évangélisation… La Rév. Luhunu Mahema, modératrice du Synode, le professeur Mbelolo ya Mpiku, ancien modérateur, le Rév. Jean-Clément Nyambudi Mulunda Duma, président honoraire, le Rév. Mathieu Diangitukulu Edi Yavengi, ancien coordinateur des écoles de la CEC, Gabriel Nsilulu Bahelele, président du Milapro (ministère des laïcs protestants) ont donné leurs points de vue.
Pour la révérende Luhunu Mahema, la multiplication des écoles, des centres de santé, des hôpitaux, la considération de la femme au sein de l’Eglise devenue actrice clé dans le développement de la CEC et traitée au même pied que l’homme, l’essor de l’évangélisation, sont les grandes réalisations à l’actif de l’Eglise. De 5 paroisses au début, la CEC en compte aujourd’hui plus de 80 paroisses et 21 consistoires.
Pour les 50 ans à venir, elle estime que les autorités de l’Eglise sont appelées à respecter la vision de l’Eglise en ce qui concerne l’évangélisation, l’éducation, l’administration, les œuvres sociales. Il faudra éviter que cette vision reste lettre morte.
Le professeur Mbelolo ya Mpiku, ancien modérateur du Synode, considère l’organisation administrative de la CEC comme étant l’une des grandes réalisations. Car, aujourd’hui, la Communauté a mis en place une administration qui marche avec des textes légaux de base, des statuts (constitution de l’Eglise, NDLR), une administration qui a fait connaître l’Eglise à l’Etat
L’expansion de l’Eglise est la deuxième grande réalisation. Alors que les missionnaires avaient laissé, aujourd’hui la CEC est dans tout le Bas-Congo et dans la ville-province de Kinshasa, le nombre de consistoires est passé de 5 à 21 aujourd’hui. Elle projette d’aller aussi à l’étranger. Le nombre d’hôpitaux a augmenté : alors qu’au lendemain de l’autonomie, il n’y avait qu’un seul hôpital à Kibunzi dans le territoire de Luozi, aujourd’hui, il y en a un dans chaque mission. Il en est de même du nombre d’écoles qui a augmenté sensiblement en 50 ans d’autonomie.
Pour la formation des pasteurs, les missionnaires avaient laissé le niveau de théologie (graduat), aujourd’hui, la CEC a formé des pasteurs au niveau de graduat, de licence et de doctorat. A ces réalisations, il faut ajouter les œuvres socio économiques (Proroutes, Prodaf, Prod’eau,…), des projets de développement qui n’existaient pas avant.
Le Pr Mbelolo estime que l’autonomie a permis aux membres de l’Eglise de réfléchir sur ce qu’ils doivent faire et aussi comment résoudre les problèmes sociaux.
Pour l’avenir, il appelle la CEC à développer son pouvoir économique. Sur le plan spirituel, il estime qu’il y a moins de problèmes que sur le plan matériel, financier et autres. N’oubliez pas que jusqu’à présent, ce sont les missionnaires qui achètent les véhicules utilisés par le président et le vice-président, même le département de l’Evangélisation. Donc, le plus grand effort doit être fait de côté-là.
En même temps, il faut repenser la doctrine. Maintenant, nous avons beaucoup de doctrines, beaucoup d’Eglises, beaucoup d’Eglises de réveil, mais aussi beaucoup de mouvements occultistes qui sont très actifs dans le champ de la CEC comme dans ceux des autres Eglises. Donc, il faut préparer davantage sur le plan théologique des cadres capables de proposer de nouvelles solutions mais aussi l’encadrement de l’Eglise jusque dans des villages qui sont pour la plupart aujourd’hui desservis par des catéchistes.
Le pasteur Diangitukulu Edi Yavengi, ancien coordinateur des écoles de la CEC est revenu sur les réalisations faites par la CEC dans les domaines de l’évangélisation, de l’éducation et de la santé.
Améliorer des conditions de vie des pasteurs
Pour cette nouvelle étape, il souhaite que l’Eglise sorte du Bas-Congo pour s’étendre vers d’autres provinces du pays, voire vers l’extérieur du pays. Il appelle également les autorités de la CEC à améliorer les conditions de vie des pasteurs qui, selon lui, amènent certains pasteurs à se désintéresser de l’évangélisation au profit du matériel et, par conséquent, chercher leurs propres intérêts. En outre, l’Eglise doit aussi être consciente et soucieuse du nombre élevé des pasteurs qui vont bientôt à la retraite à qui elle doit assurer la vie après leur ministère.
Gabriel Nsilulu, président de Milapro estime qu’en dépit de nombreuses difficultés qui ont marqué ces premières cinquante années de l’autonomie, l’Eglise a réalisé beaucoup de choses, précisément dans le domaine de l’évangélisation, de l’éducation, de la santé, au point où, après avoir été élevée à une certaine dimension, la CEC est comptée aujourd’hui parmi les plus grandes communautés de la RDC.
Cet économiste pense que l’Eglise a été moins performante sur le plan économique, car les outils de production que les missionnaires avaient laissés à l’Eglise, comme l’imprimerie, la librairie, le Guest-house à Matadi n’ont pas fait long feu. Le dernier, faute d’être modernisé, il n’accueille plus de clients qui les considèrent archaïque. Gabriel Nsilulu ne parvient pas à expliquer le retard économique de la CEC, dû, selon lui, au manque de vision des dirigeants de l’Eglise qui n’ont pas prévu de grandes actions pour rendre ses finances autonomes et ne comptant que sur les offrandes qui ne peuvent pas faire marcher l’Eglise, d’autant plus que la plupart de ses fidèles sont très pauvres.
Pour remédier à ce problème, il propose la mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières, en invitant les fidèles à changer la façon de donner des offrandes avec de nouvelles méthodes et de nouveaux enseignements, d’autant plus que les missionnaires suédois sont sur le point de couper le pont financier. Cela dit, il est temps de réfléchir sur l’après subside.
Quant au révérend Jean-Clément Nyambudi Mulunda Duma, ancien président et représentant légal de la CEC, si l’Eglise s’est agrandie dans les domaines de l’éducation et de la santé, la plus grande réalisation reste les milliers d’enfants qui fréquentent l’école de dimanche (Ecodim), qui forment l’Eglise de demain qui va assurer la relève.
Pour les années à venir, il invite les dirigeants de la CEC à continuer à mobiliser la jeunesse et les femmes, à s’investir dans l’agriculture. Car si l’Eglise venait à mettre en valeur les 2 600 ha de forêt acquis au Mayumbe, elle ne vivrait pas ce qu’elle est en train de vivre aujourd’hui.
Propos recueillis par Kléber Kungu
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'ai juste une question de curiosité ! CEC est une église de reveil ou bien fait partie des Protestants !
Merci beaucoup !