mardi 14 août 2012

La défense commence à présenter des éléments de preuve à décharge

Procès Jean-Pierre Bemba à la CPI La défense commence à présenter des éléments de preuve à décharge 63 témoins vont défiler pendant 8 mois Le procès Jean-Pierre Bemba contre le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) poursuit son bonhomme de chemin avec une étape très cruciale. La défense de Jean-Pierre Bemba a entamé mardi 14 août la présentation de son dossier devant la Cour pénale internationale, visant notamment à prouver que l'accusé n'avait pas le contrôle direct de sa milice en Centrafrique en 2002 et 2003. Une étape qui consiste à entendre des témoins de la défense et le premier à être entendu, c’est le général français en retraite Jacques Seara, parmi les 63 témoins à entendre. Le général français en retraite, Jacques Seara, était entendu au sujet d'un rapport qu'il a écrit dans le cadre du procès de Jean-Pierre Bemba qui porte notamment sur la structure de commandement des forces armées lors du conflit en Centrafrique visé par l'acte d'accusation. Son témoignage s’est poursuivi dans l'après-midi. Le général Seara n'a pas fait dans la matinée de commentaires directs sur l'éventuelle responsabilité de M. Bemba dans les actions du Mouvement de libération du Congo (MLC) en Centrafrique, mais a assuré que "le commandement des opérations pendant toute la durée du conflit était centrafricain". Il a précisé qu’"On ne peut pas imaginer dans ce type de conflit qu'un élément travaille en électron libre", en ajoutant, au sujet du MLC, qu’"ils ne menaient pas leur guerre à eux, ils menaient la guerre que voulait la République centrafricaine pour rétablir l'Etat de droit". Le général Jacques Chéara a été appelé par les avocats de Jean Pierre Bemba en qualité de témoin-expert et a déposé sur les structures de commandement de l’armée centrafricaine. Jean Pierre Bemba rejette en effet sur l’armée centrafricaine, la responsabilité des crimes commis par les hommes de sa milice. 63 témoins pendant 8 mois Un jour plus tôt, l'avocat de Jean-Pierre Bemba, Aimé Kilolo, avait assuré que son client était "plus combatif et déterminé que jamais à démontrer la vérité, à savoir que le contrôle direct du MLC appartenait aux autorités centrafricaines" et non à l'accusé, comme le soutient le bureau du procureur. Les juges ont accordé à la défense 230 heures d'audience au total pour présenter les 63 témoins qu'elle a l'intention d'appeler. Les juges ont donné huit mois aux avocats de Jean Pierre Bemba pour présenter 63 témoins. Jean Pierre Bemba figure sur la liste et viendra donc raconter dans les prochains mois, sa propre version de l’histoire, devant la CPI. Le bureau du procureur avait pour sa part terminé le 21 mars la présentation de ses éléments de preuve contre M. Bemba. Peu après l’ouverture de l'audience à La Haye, siège de la CPI, la juge Sylvia Steiner a déclaré qu’ils entraient « dans une nouvelle phase » du procès, avant que la défense n'appelle son premier témoin, un expert militaire français. Il ya environ deux ans que le procès de Jean-Pierre Bemba Gombo s'était ouvert - le 22 novembre 2010. Après avoir été interpellé le 24 mai 2008 par les autorités belges et transféré à la CPI, Jean-Pierre Bemba plaide non coupable. Il encourt la prison à perpétuité si la Cour le reconnaît coupable des faits dont elle l’accuse. Dés lors, l’accusé estime que ces hommes étaient placés sous le commandement de l’armée centrafricaine. Par ailleurs, s’il ne nie pas que des crimes, des meurtres et des pillages aient été commis par ses hommes, il estime cependant qu’il ne s’agissait pas d’une politique délibérée mais d’actes isolés. C’est-à-dire, les dommages collatéraux de la guerre, en quelque sorte. Au cours de la première phase du procès, seuls quelques témoins ont affirmé avoir vu Jean Pierre Bemba en Centrafrique. Les ONG reprochent aussi à l’accusé d’avoir retiré du conflit des bénéfices sur son commerce de diamants. Mais difficile de savoir si des témoins de l’accusation ont déposé sur ces faits, car la majorité des témoins du procureur a déposé à huis clos. Jean-Pierre Bemba, 49 ans, est accusé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, à savoir des viols, pillages et meurtres, commis entre le 26 octobre 2002 et le 15 mars 2003 en Centrafrique par la milice de son parti politique, le Mouvement de libération du Congo (MLC), alors mouvement armé. A l’époque, quelque 1 500 hommes du MLC s'étaient rendus en Centrafrique en octobre 2002 pour secourir le président Ange-Félix Patassé, en proie à une tentative de coup d'Etat menée par le général François Bozizé. Vice-président de la RDC de 2003 à 2006, Jean-Pierre Bemba avait été battu au second tour de l'élection présidentielle de 2006 par l'actuel chef de l'Etat Joseph Kabila. Il s'était ensuite exilé à partir de 2007 au Portugal et en Belgique après avoir été accusé par le gouvernement congolais d'entretenir une milice et l’ouverture d’une information judiciaire contre lui par le parquet général de Kinshasa. La CPI a autorisé 2 287 victimes à participer à la procédure contre M. Bemba. Ce qui représente un chiffre record dans cette juridiction internationale qui est entrée en fonction à La Haye en 2003. La CPI est le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs présumés de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Selon certaines sources, l’ancien vice-président et sénateur congolais a l’intention de faire appel à plusieurs officiers centrafricains et congolais à la barre. Depuis le début du procès, en novembre 2010, le procureur a appelé 40 témoins à la barre. Accusé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en Centrafrique en 2002 et 2003, l'ancien vice président congolais doit commencer à présenter ses propres témoins. Kléber Kungu

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