dimanche 19 août 2012
Fidèle Sarassoro appelle les groupes armés à faciliter le travail des humanitaires
Journée mondiale d’aide humanitaire 2012
« En cette Journée Mondiale Humanitaire, je lance donc un appel à toutes les forces armées et tous les groupes armés en RDC pour qu’ils permettent le passage des acteurs humanitaires et qu’ils respectent le droit international humanitaire. Je lance aussi un appel à tous les services étatiques à travers le pays pour qu’ils facilitent le travail des opérateurs humanitaires et des organisations à but non lucratif en RDC. » L’appel est du Coordonnateur de l'action humanitaire des Nations Unies en RDC fait à l’occasion de la 4ème Journée mondiale de l’aide humanitaire.
Vendredi 17 août, à l’Académie des Beaux arts. Ils étaient tous ou presque là, autour du Coordonnateur humanitaire en RDC, Fidèle Sarassoro. Ces femmes et hommes, blancs et noirs, unis dans une cause commune : servir leurs semblables, au péril même de leur vie, ont célébré, anticipativement, la journée mondiale de l’aide humanitaire, célébrée généralement chaque 19 août de l’année. Aussi Fidèle Sarassoro a-t-il appelé « tous les groupes armés et toutes les forces armées et tous les groupes armés en RDC » à permettre « le passage des acteurs humanitaires et qu’ils respectent le droit international humanitaire. »
Le Coordonnateur humanitaire en RDC, Fidèle Sarassoro, a donné le sens de cette journée au cours de laquelle il a invité les uns et les autres à « réfléchir avec un peu de recul sur les besoins auxquels nous faisons face, sur nos activités, sur les défis auxquels nous sommes confrontés, et ce qu’il nous reste à faire. »
Il a montré l’importance de l’aide humanitaire, particulièrement en RDC, où, en dépit de tous les efforts fournis conjointement par la communauté internationale et son gouvernement, les besoins des millions de Congolais restent urgents. « (…) malgré les efforts soutenus de la communauté internationale et du gouvernement de la R.D.C., ce sont encore des millions de Congolaises et de Congolais de tout âge qui continuent à avoir besoin d’une aide d’urgence pour se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner, avoir accès à l’eau potable. A l’heure où nous parlons, ce sont plus de 2,2 millions de Congolais, notamment des femmes et des enfants, qui ont fui leur foyer dans l’Est du pays à cause de la violence et qui survivent grâce à l’aide d’urgence qui leur est apportée. »
Apporter de l’aide à ceux qui en ont besoin, dans un pays à multiples défis, reste un travail particulièrement contraignant et périlleux. Fidèle Sarassoro a tenu à le souligner.
« (…), les travailleurs humanitaires font tout leur possible pour apporter un appui à ces populations,(…). Malheureusement, dans le même temps, les acteurs humanitaires en RDC font face à de nombreux obstacles dans l’accomplissement de leur mission, en particulier l’insécurité liée aux violences et à l’activisme des hommes en armes, mais aussi à des attaques directes et délibérées. Ces dernières semaines, malgré les besoins immenses sur le terrain et la nécessité pour les opérateurs humanitaires d’être encore plus présents et mobilisés, les attaques à leur encontre se sont multipliées à l’Est de la RDC ; de nombreux véhicules d’organisations humanitaires ont été pris pour cible par des hommes armés ; les employés ont été malmenés, battus, volés ; les bureaux attaqués ; l’aide humanitaire pillée. Et au total, pas moins de dix (10) travailleurs humanitaires ont été tués sauvagement au Sud Kivu depuis la fin de l’année dernière. Nous devons rendre hommage à toutes ces personnes, qui ont pris d’énormes risques afin de porter assistance aux populations affectées. »
Tous ceux qui, de près ou de loin, mobilisent leur énergie, leurs moyens financiers et matériels, pour essayer de soulager des souffrances de ces personnes qui ont besoin de l’aide, tout en vivant parfois dans des zones difficiles d’accès, le Coordonnateur de l’aide humanitaire en RDC les a félicités et remerciés en même temps. C’est le cas du gouvernement congolais, des autorités provinciales et de tous les donateurs partenaires de la RDC.
« Des femmes et des hommes au service de leurs semblables »
A la suite de la Coordonnatrice des secours d’urgence de l’Onu, Valerie Amos, qui a dernièrement séjourné en RDC, Fidèle Sarassoro a invité chacun des Congolais, comme ces femmes et ces hommes au service de leurs semblables, à être un humanitaire qui peut aider son prochain et à faire leur part d’humanitaire, car « un seul geste suffit pour aider autrui. C’est là l’esprit de cette Journée mondiale humanitaire », dont le thème est fort significatif : « Des femmes et des hommes au service de leurs semblables ».
Dans son discours, Hedvig Lohm, chargée d’affaires du Royaume de Suède et chef de mission ai, qui a parlé au nom des bailleurs de fonds, a salué les résultats fort impressionnants atteints par les humanitaires, tout déplorant l’augmentation du nombre d’attaques contre eux et les nombreux obstacles administratifs qui entravent leur travail. Ce qui provoque la diminution de l’action humanitaire sur le terrain.
Toutefois, elle a exprimé l’engagement des bailleurs de fonds de soutenir l’aide humanitaire, surtout dans un pays comme la RDC qui bat le triste record de l’un des pays au monde qui nécessitent de l’aide humanitaire.
Quant au gouvernement congolais, par le ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale, Charles Nawej Mundele, - venu en retard pour empêchement - dont le discours a été lu par son dircaba, il a salué le travail des humanitaires, des bailleurs de fonds et promis de faciliter le travail des humanitaires en allégeant entre autres les tracasseries administratives.
Il a, par cette occasion, rappelé la situation humanitaire prévalant dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Katanga et du Maniema, ainsi des retournés de l’Angola et des réfugiés congolais venus du Congo Brazzaville, tout en mettant l’accent sur les conditions de vie très difficiles des déplacés du Nord-Kivu.
La célébration de la Journée mondiale de l’aide humanitaire 2012 s’est clôturée par la visite des stands et des scènes vivantes montés par les clusters des ONG et agences du Système des Nations unies (PAM, Coopi (Cooperazione Internazionale), Unicef, HCR, OIM, Médecin d’Afrique, Oxfam, UNFPA, Merlin, IMC (International Medical Corps), FAO, MAG (Mine Advisory Group)…
Kléber Kungu
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