mercredi 29 août 2012
De nombreux civils en RDC massacrés, selon l’Onu
Le M23, les FDLR, le Raïa Mutomboki… au banc des accusés
De nombreux civils en RDC massacrés, selon l’Onu
L’Organisation des Nations unies continue à charger les groupes rebelles et autres groupes armés, les accusant d’avoir massacré de nombreux civils sur le territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Au nombre desquels le M23, les FDLR, le Raïa Mutomboki.
Des groupes armés rivaux pourraient avoir massacré des centaines de civils dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont déclaré des représentants de l'Onu mercredi 28 août.
Le Haut Commissaire aux droits de l'homme des Nations unies Navi Pillay, a déclaré que des allégations sur un massacre de centaines de personnes étaient en cours de vérification. Mais des enquêtes préliminaires donnent à penser, a-t-elle dit, qu'un nombre important de personnes, principalement des femmes et des enfants, ont été tuées. "La pure violence de ces assassinats dépasse l'entendement", a-t-elle déclaré.
Les violences se focalisent dans le Nord-Kivu, près de la frontière rwandaise, où des groupes rebelles ont attaqué des villages qu'ils considèrent comme soutenant leurs adversaires, alors que l'armée congolaise est aux prises avec un groupe mutin connu sous le nom de M23.
"La détérioration des conditions de sécurité dans le Nord-Kivu, consécutive à la mutinerie du M23 et aux attaques impitoyables envers les civils, est extrêmement alarmante", a déclaré Roger Meece, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Le M23 est cité dans un rapport de l'Onu soulignant la montée des violences depuis le début du mois d'août avec le massacre systématique de la population dans des villages du nord-est du pays.
Suite à quatre missions effectuées dans cette zone difficile d'accès et aux dizaines d'entretiens avec des victimes et des témoins, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme en RDC (BCNUDH) a documenté plus de 45 attaques d'environ 30 villes et villages depuis mai, dans les zones Ufamandu I et II du territoire de Masisi.
Certaines de ces attaques auraient été menées par le groupe armé des Raïa Mutomboki et d'autres par les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), rebelles extrémistes hutu, parfois en coalition avec une milice Hutu baptisée Nyatura.
Le bilan fait état de violations graves des droits de l'homme, dont des massacres de civils et des destructions et pillages d'habitations et de biens, ainsi que le déplacement massif de milliers de civils.
Au Nord-Kivu, l'armée affronte depuis trois mois le Mouvement du 23 mars (M23), formé d'ex-rebelles intégrés dans l'armée congolaise en 2009 et qui se sont mutinés en mai dernier. Quelque 250 000 personnes ont fui les violents affrontements, concentrés près de la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda.
Les FDLR sont principalement composées de Hutus, la plupart ayant fui le Rwanda en RDC après le renversement du gouvernement considéré comme responsable du massacre d'un million de Tutsis et d'opposants politiques en 1994.
Raïa Mutomboki, composé largement de Tutsis congolais mais soutenu par des Rwandais selon le gouvernement de Kinshasa, affirme protéger la population locale en attaquant les Hutus que le groupe considère comme des étrangers.
Kinshasa a rejeté ce mois-ci la proposition de pays voisins de former une force africaine pour répondre à cette insurrection, considérant que les insurgés ont le soutien de pays voisins comme le Rwanda et l'Ouganda, ce que nient les gouvernement mis en cause.
Depuis le début de la rébellion en avril, qui a débouché sur la création du M23, on compte près d'un demi-million de personnes déplacées.
Décidément, la RDC, avec ses innombrables milices et groupes armés qui écument sa partie orientale constitue un véritable vivier inépuisable de candidats potentiels à la Cour pénale internationale (CPI).
Kléber Kungu
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