Ambassadrice de bonne volonté de l'Unicef
Mia Farrow appelle à de meilleures campagnes de vaccination
L’ambassadrice de bonne volonté de l'Unicef, Mia Farrow, vient d’achever sa visite en RDC. A l’issue de cette visite, elle a lancé un appel urgent pour des meilleures campagnes de vaccination et la protection des enfants, afin d’éradiquer la polio et pour sauver et améliorer les conditions de vie, en particulier des enfants les plus vulnérables, dans les communautés qui continuent d'être ravagées par la pauvreté et les conflits.
Malgré tous les efforts faits pour éradiquer cette maladie, la polio est loin de disparaître. A la base, quelques difficultés, notamment une couverture vaccinale insuffisante due aux vastes distances et le refus des parents, des systèmes de santé et d’éducation fragiles, un accès à l'eau potable très limitée, un manque d’assainissement, une malnutrition en hausse. Voilà pourquoi en RDC les enfants meurent à un taux plus élevé que presque partout ailleurs dans le monde.
Pour des centaines de milliers de familles en RDC, donc, chaque nouvelle journée est une lutte pour survivre.
L’Unicef et ses partenaires sont fort préoccupés par cette situation, d’autant plus à un moment où la campagne d'éradication de la polio a fait de grands progrès au niveau mondial. «L'Inde a démontré que nous pouvons gagner le combat contre la polio et protéger tous les enfants de la souffrance de cette maladie potentiellement mortelle et paralysante», a déclaré Mia Farrow, qui avait elle-même, étant enfant, contracté la polio, et dont le fils, adopté de l'Inde, est paralysée à partir de la taille à cause de cette maladie.
Deux campagnes nationales pour vacciner plus de 4,5 millions de personnes
Après avoir été exemptée de poliomyélite depuis plusieurs années, la RDC a enregistré de nouveaux cas de polio à partir de 2006. Après un pic de 100 cas en 2010, 93 cas ont été enregistrés en 2011. Malgré l’insécurité dans certaines parties de la RDC, des campagnes de vaccination de riposte sont organisées dans tout le pays. Deux campagnes nationales ainsi que quatre sous-campagnes nationales sont prévues pour 2012. La prochaine débute le 27 février avec l'objectif de vacciner plus de 4,5 millions de personnes dans six provinces.
En RDC, la violence, le déplacement, et le manque de services sociaux font partie d'un cercle vicieux qui tue des enfants. L'insécurité entrave l'accès des équipes de vaccination à tous les enfants, et empêche l'accès à l'éducation, à la nourriture et à la protection. Environ 1,7 million d'adultes et d'enfants ont été déplacés par le conflit ces dernières années, avec près d’un demi-million de réfugiés qui cherchent un refuge dans d'autres pays. Beaucoup d'entre eux ont tout perdu. "Les enfants touchés par les conflits armés sont les plus vulnérables en RDC. Ils manquent l’accès à l'eau potable, l'assainissement et la nutrition, l'éducation et les soins de santé; "a souligné Barbara Bentein, représentante de l'Unicef en RDC. "Pourtant, ils ont le même droit aux services sociaux que les enfants partout dans le monde."
Au cours des dix dernières années, des progrès significatifs ont été accomplis dans la RDC dans le secteur de la santé. Aujourd’hui beaucoup d’enfants sont à l'école, dans les centres donnant la vaccination, et dorment sous des moustiquaires imprégnées d'insecticide qui les protègent contre le paludisme. Pourtant, il reste encore beaucoup à faire. Selon l’enquête en grappes à indicateurs multiples [MICS] conduite en 2010 en RDC, un enfant sur sept meurt avant d'atteindre l'âge de cinq ans [158 sur 1.000 naissances vivantes]. Près de la moitié des enfants de moins de cinq ans souffrent de retard de croissance, un résultat direct de la carence en nutriments. Moins de la moitié de la population a accès à l'eau potable. Deux des trois enfants n'ont pas de certificat de naissance.
Une autre conséquence de la poursuite du conflit est le recrutement d'enfants dans des groupes armés dans l'Est de la RDC. Alors que certains sont enlevés, d'autres se joignent «volontairement», poussés par la pauvreté et le manque des perspectives. Des progrès sont en cours avec la libération et la réintégration des garçons et des filles qui ont été associés aux forces et groupes armés, et au cours de l'année 2011, près de 5.000 enfants ont été réintégrés dans leurs communautés. Pourtant, beaucoup d’enfants restent dans les forces armées et ceux qui ont été démobilisés sont à risque de réinscription car souffrant de la faim et du dénuement à la maison.
«Le conflit prive les enfants de leur enfance. Pour construire un avenir lumineux pour la RDC, nous devons veiller à ce que les adultes de demain puissent développer leur plein potentiel aujourd'hui ", a conseillé Mia Farrow.
Kléber Kungu
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