Nord-Kivu
Des partis d’opposition demandent la réouverture de l’assemblée provinciale
Quatre partis d’opposition demandent au gouvernement congolais de lever sans délai la décision du vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur ayant suspendu la session extraordinaire de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu. Ils l’ont fait savoir dans un communiqué conjoint publié samedi 4 février, ces partis qualifient cette décision d’anticonstitutionnelle.
Le communiqué a été signé par les responsables du Parti libéral pour le développement (PLD), du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD/ KML), de l’Engagement citoyen pour le développement (Ecidé) et de l’Union des démocrates chrétiens fédéralistes (UDECF). Ils appellent l’assemblée provinciale du Nord-Kivu à saisir la Cour suprême de justice (CSJ), si le pouvoir central ne lève pas cette mesure, rapporte Radio Okapi.net.
«A la même occasion, le collectif des partis politiques d’opposition du Nord-Kivu fait appel général à la population [locale] pour la signature d’une pétition collective qui traduit le mécontentement de la population du Nord-Kivu et sa désapprobation face à la décision du vice-Premier ministre », a déclaré Me Jean-Paul Lumbulumbu, porte-parole de cette coalition politique.
Les signataires de ce communiqué ont, par ailleurs, invité les responsables politiques «à capitaliser la session ordinaire du 15 mars au Nord-Kivu pour solliciter l’invalidation du mandat de certains députés provinciaux, qui, lors de la campagne électorale se sont présentés sur les listes des partis politiques autres que ceux pour lesquels ils siègent au sein de l’assemblée provinciale.»
A l’initiative du vice-président de l’assemblée provinciale, cette session a été convoquée le 18 janvier. Mais elle a été suspendue jusqu’à nouvel ordre, deux jours plus tard, par le vice-Premier ministre Adolphe Lumanu.
Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Adolphe Lumanu, a suspendu, vendredi 20 janvier, les plénières à l’assemblée provinciale du Nord-Kivu «jusqu’à nouvel ordre», suite à la démission de certains députés de leurs formations politiques pour lesquelles ils ont été élus.
Aussitôt la décision prise, les éléments de la police ont quadrillé tôt le matin du lendemain la salle de plénières pour empêcher aux députés d’y accéder. La session extraordinaire convoquée par le bureau de l’assemblée provinciale ne s’est donc plus déroulée.
Le rapporteur de l’assemblée provinciale, Gilbert Kalinda, a qualifié la mesure du ministre de l’Intérieur d’un «assassinat et une régression de la démocratie». Pour lui, «les droits des députés au Nord-Kivu sont banalisés et c’est très grave. Le droit fondamental des réunions semble être un droit de seconde zone dans le pays».
Par la suite, il s’est interrogé comment le ministre Adolphe Lumanu s’était permis de s’attribuer les compétences de suspendre la tenue d’une session extraordinaire d’un organe délibérant.
Au cours de cette session suspendue, les députés devraient examiner six matières, notamment : le contrôle de la gestion financière de la province, l’ensemble de questions importantes sur le social et la sécurité au Nord-Kivu.
Dans sa décision adressée au gouverneur de province, avec copie au président de l’assemblée province et à l’inspecteur provincial de la police, Adolphe Lumanu appelait à une «exécution immédiate».
Dans son message officiel adressé au gouverneur de province, avec une copie au président de l’assemblée provinciale ainsi qu’à l’inspecteur provincial de la Police nationale congolaise (PNC), il a justifié sa décision par « le souci d’éviter le trouble à l’ordre public ».
Depuis, la salle de plénières de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu est restée quadrillée par des policiers.
Kléber Kungu
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