samedi 25 février 2012
Les participants s’engagent à stimuler enseignants et étudiants à la recherche
Clôture du 1er colloque du Rupa à l’UPC
Les participants s’engagent à stimuler enseignants et étudiants à la recherche
Le premier colloque du Réseau des universités protestantes d’Afrique (Rupa), qui s’est tenu à l’Université protestante au Congo (UPC), du 14 au 16 février, sous le thème « Le rôle des universités face aux défis du développement en Afrique », a accouché d’une trentaine de résolutions concernant l’enseignement, la coopération universitaire et la recherche et le service rendu à la communauté. Les participants ont pris entre autres résolutions de « stimuler les enseignants et les étudiants à la recherche ».
Les participants, dont la plupart des professeurs d’université, sont partis de quelques constations évidentes : les universités africaines, particulièrement les universités protestantes, dispensent plus de la théorie que de la pratique et que, par conséquent, elles sont loin de jouer leur rôle, celui d’être le déclencheur du développement en Afrique.
Auparavant, dans leur leçon magistrale dispensée pour obtenir le grade de docteur honoris causa, deux Allemands, Dr Udo Steffens et Rudolf Reinhold Heinrichs-Drinhaus, ont souligné et soutenu le rôle de l’enseignement de management dans le pays en voie de développement, par ricochet, celui de l’université.
Face à cette carence, les participants ont passé au peigne fin l’espace universitaire africain pour décortiquer, durant deux jours, les problèmes qui le rongent avant de proposer les solutions nécessaires. Des problèmes liés aux étudiants, aux enseignants et à l’administration dans trois domaines : l’enseignement, de la recherche et le service rendu à la communauté, ainsi que la coopération universitaire.
Vieillissement du corps académique, la culture du moindre effort
Parmi les problèmes relevés, le vieillissement du corps académique, la culture du moindre effort, la tricherie, mauvaises conditions de vie : logement, alimentation, transport, la relève académique insuffisante, les rémunérations insuffisantes, le manque de moyens matériels et financiers, pour la recherche, l’enseignement est plus théorique que pratique, le monnayage de points, le personnel peu qualifié, le peu de recherches, l’absence de publications dans les meilleures revues scientifiques mondiales, la très faible coopération…
Pour relever tous ces défis dans un monde de plus en plus compétitif et face aux problèmes qui handicapent la contribution des universités au développement de l’Afrique, le Rupa a pris un certain nombre de résolutions concernant l’enseignement, la coopération universitaire, la recherche et le service rendu à la communauté.
En ce qui concerne l’enseignement, le Rupa a pris entre autres résolutions de « faire un recrutement du personnel qualifié en tenant compte des conditions exigées par les organisateurs de l’enseignement », d’ « améliorer les conditions de travail des enseignants », de « réserver plus d’heures à la pratique », d’ « augmenter les effectifs des enseignants de sorte qu’ils soient proportionnels à ceux des étudiants », d’ « introduire un contenu qui reflète la réalité des pays africains », d’ « assurer la mise à niveau des enseignants », de « former les formateurs », de « tenir compte d’une bonne sélection des candidats dans les classes de recrutement », d’envisager la « révision des programmes des cours », de « sanctionner les personnes qui se livrent aux actes répréhensibles », de « renforcer les capacités du personnel administratif et technique ».
Quant à la recherche et le service rendu à la communauté, les participants au premier colloque du Rupa ont recommandé d’introduire « des cours répondant aux besoins de la société », de « créer un cadre de concertation entre université et localité d’accueil pour identifier les vrais problèmes » de celle-ci », de « stimuler les enseignants et les étudiants à la recherche », d’ « élaborer un horaire qui puisse accorder aux étudiants le temps de faire la recherche », d’ « équiper les universités en technologies modernes pour faciliter la recherche », d’ « organiser des séminaires axés sur les problèmes de la recherche fondamentale »…
Pour faciliter la coopération universitaire, le Rupa a résolu de faire l’ « échange des professeurs, chercheurs et étudiants », de « consolider le Rupa », de « renforcer les services de coopération entre les universités »…
Plusieurs professeurs et autres personnalités sont intervenus au cours de ce colloque. Il s’agit du Pr. Dr. Mampunza ma Miezi avec le thème « Université, démocratie et développement», du Pr Munayi Muntu-Monji : « Enseignement universitaire protestant versus enseignement universitaire étatique. Approche historique et comparative », du Pr Udo Steffens : « Critères de qualité dans l’enseignement de nos jours », du Dr Tschouate Pépin : « Enseignement technique en Afrique : cas des énergies renouvelables », du Pr Samuel Lee : « Université et développement. Cas de l’expérience en Corée », de M. Albert Kamba : « Quelle université pour le développement de la RDC », de M. Honoré Jibikila : « La prise de conscience sur l’inadéquation de l’offre de la formation et la demande d’emploi », du Pr Ngoy Boliya : « Rôle de l’université face aux défis du développement. Cas de l’UPC », du Pr Mvudi Matingu : « Contribution de l’université au développement : une enquête auprès des diplômés de l’UPC » et du Pr Simon Kabue Mbala : « Université d’Afrique et le développement : cas de l’Upreco ».
Pour que les assises du premier colloque du Rupa donnent « un élan décisif à l’épanouissement de l’enseignement supérieur et universitaire en Afrique », comme a souhaité le Pr. Dr. Mampunza ma Miezi, secrétaire général académique a.i. de l’UPC et ne soient pas lettre morte, les dirigeants du Rupa et ses membres doivent intérioriser la culture du suivi pour pouvoir appliquer les résolutions prises. Ainsi le Rupa arrivera-t-il à concrétiser ses objectifs : « faire de l’enseignement supérieur et universitaire en Afrique un instrument efficace de développement de l’Afrique et veiller à la pertinence de la qualité de l’offre de service à la communauté ». Sinon, la déclaration du recteur de l’UPC, Mgr Ngoy Boliya, l’un des intervenants au cours de ce colloque, « en dépit des défis soulevés, les universités protestantes d’Afrique sont capables d’apporter un espoir de développement… », sera un simple vœu pieux.
Kléber Kungu
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