samedi 25 février 2012

Dr. Udo Steffens et Rudolf Reinhold faits docteurs honoris causa


Au cours d’une cérémonie académique à l’UPC
Dr. Udo Steffens et Rudolf Reinhold faits docteurs honoris causa
Deux Allemands, Dr Udo Steffens et Rudolf Reinhold Heinrichs-Drinhaus, ont reçu, chacun dans son domaine, le grade de docteur honoris causa avec mention Grande distinction « pour leur dévouement et leur contribution significative au développement du secteur de l’éducation en Afrique», au cours d’une cérémonie académique solennelle couplée à celle d’ouverture du premier colloque régional du Réseau des universités protestantes en Afrique (Rupa) qui s’est tenue le mardi 14 février dans de G1 de Faculté d’administration des affaires et sciences économiques (Fase).
C’est devant le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (Esu), Dr Léonard Mashako Mamba, du président national de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), des ambassadeurs et chefs des corps diplomatiques, du président du réseau des universités protestantes en Afrique (Rupa) et un nombre impressionnant de personnalités du monde scientifique, les représentants des institutions membres de l’Upa, ainsi que de nombreux invités et étudiants de l’UPC que les deux récipiendaires ont reçu des mains du recteur de cette institution, Pr. Rév. Ngoy Boliya, leurs diplômes.
Toutes les étapes liées à une telle cérémonie franchies, chacun des candidats du grade docteur honoris causa devait procéder à la présentation d’une leçon magistrale, notamment l’ouverture de la séance académique, la lecture de la décision rectorale, la présentation biographique et du profil académique des candidats et de l’autorisation de la tenue du jury, les candidats devaient passer chacun à l’épreuve de feu : la présentation d’une leçon magistrale d’au moins 15 minutes.

Rudolf Reinhold Heinrichs-Drinhaus : « Nous devons tirer des leçons des expériences vécues »
Cet homme auréolé par 30 ans d’expérience en relations des institutions de développement en Afrique et en Europe, a focalisé sa leçon sur 3 chapitres de son livre qu’il n’a pas encore écrit et qu’il dit qu’il écrira une fois en retraite en avril 2012. Il s’agit de management des relations économique et politiques, le management entre individus et institutions et le management des relations individuelles et institutionnelles devant Dieu
Il a planché abondamment sur le rôle du manager dans la société actuelle confrontée à plusieurs défis. Aujourd’hui, dans ce temps de crise en Afrique et en Europe, a-t-il dit, tout le monde attend des solutions de la part des managers économiques, des managers de banque. Tous attendent des réponses durables qui prévoient l’avenir, qui influencent l’évolution sociale, économique, climatique.
Après une petite mise en scène – qui a arraché une salve d’applaudissements - au cours de laquelle il s’est mis à la recherche de l’avenir – cet inconnu, il s’est interrogé en ces termes : « Est-ce possible de regarder vers l’avenir l’inconnu ? » L’avenir se cache. « S’il est possible de regarder le passé, nous ignorons ce que nous réserve l’avenir », a-t-il conclu.
La solution est de tirer des leçons de l’expérience vécue par nous-mêmes ou par d’autres personnes, en analysant ces expériences du passé qui nous aident à trouver le chemin de notre avenir.
Est-ce que les managers d’aujourd’hui peuvent changer en juste un système politique, économique, d’oppression et d’exploitation en un système juste? Voilà une question pour le manager d’aujourd’hui et de demain.
Comme pour cimenter ses enseignements, M. Rudolf Reinhold a conseillé de bien étudier l’histoire pour bien gérer les affaires, il faut des recherches des hommes et des femmes, au Sud et au Nord, à l’Est et à l’Ouest du globe. Il faut étudier l’exemple de ceux qui ont franchi des barrières des systèmes qui semblaient établis pour l’éternité, d’étudier les biographies de ceux qui ont eu le courage de prendre des responsabilités sociales et de gérer les effets sociaux de leurs entreprises.
Pour le 3ème chapitre, la question clé est : le manager se sent responsable devant qui ? Devant son conseil d’administration ? Devant ses clients ? La réponse étant que nous sommes responsables devant Dieu qui nous a envoyé Jésus-Christ qui nous a donné l’exemple qu’il est possible dans la faiblesse de changer le système en juste aussi longtemps qu’on reste dans la foi.
M. Rudolf Reinhold est du Département Afrique 1 du Service des Eglises Evangélique en Allemagne pour le Développement (EED) à Bonn.

Dr. Udo Steffens : « Nous devons investir dans la formation de management »
Dans une leçon d’une dizaine de minutes, intitulée « Le rôle de l’enseignement de management dans le pays en voie de développement », le Dr. Udo Steffens, Président de Frankfurt School of Finance and Management, a réveillé la conscience de l’auditoire sur l’importance de la recherche et du management dans nos universités.
« Il est clair qu’il n’existe pas de mauvais produits, de mauvais temps, qu’il n’existe même pas de mauvais pays, qu’il n’existe pas de mauvaise région, il n’y a que le management mauvais », a soutenu le Dr. Udo Steffens.
Cette déclaration, à en croire le candidat au grade de docteur honoris causa, veut tout simplement montrer le rôle clé qu’un manager peut jouer dans une entreprise, mais aussi dans des institutions scientifiques, dans le pays, dans la région.
Par conséquent, il revient au manager de positionner un pays par son rôle. Par ailleurs, la crise économique qui sévit partout dans les pays du monde met en question le rôle du manager et de l’enseignement du management dans les universités. Aussi, en Allemagne, par exemple ; on se demande ce qu’il faut faire au niveau du management et de celui de l’enseignement futur des managers de ce pays.
La question du positionnement de la recherche dans les universités africaines est d’actualité. Le candidat a évoqué une réalité : Car en Afrique, a-t-il dit, l’enseignement est souvent lié aux bouquins, [c’est-à-dire livresque, NDLR], donc on a des universités enseignantes.
Pour arriver à avoir des universités qui puissent privilégier la recherche, il faut de l’argent, du temps, mais aussi une expérience pour faire la recherche. En plus de cela, il faut aussi animer le corps professoral en le poussant à se mettre à la recherche de ce qui se passe dans le monde entier pour que l’Afrique subsaharienne existe dans la recherche.
Pour se rendre compte que l’Afrique fournit presque pas d’efforts dans le domaine de la recherche, le Dr Udo Steffens a demandé l’auditoire de consulter Google. La constatation est décevante : les auteurs des articles trouvés sont rarement Africains. Ce qui signifie, conclut-il, que la raison d’être, le savoir-faire de l’Afrique n’existent pas dans le monde de la recherche de management.
Profitant de la présence du ministre de l’Esu, il a encouragé le pouvoir public de mettre quelque budget à la disposition des professeurs, des doctorants et des étudiants. [Applaudissements].
Pour terminer, il a encouragé le partenariat avec d’autres universités pour faire venir des étudiants d’ailleurs.
Ces deux leçons faites, le jury, par son président, le doyen de la Fase, a décerné la mention Grande distinction aux deux candidats.
L’ambassadeur d’Allemagne en RDC s’est réjoui d’avoir ses deux compatriotes avoir reçu ces distinctions honorifiques, tout en louant la collaboration entre la RDC et son pays dans le domaine de l’enseignement.
Il a insisté sur le rôle de l’université : celui d’expliquer la marche de la démocratie. Il a déploré la crise postélectorale qui est expliquée par le manque de confiance et de dialogue entre les acteurs politiques.
Le ministre de l’Esu, Mashako Mamba a salué les fruits de la coopération des Eglises congolaises et allemandes dans le domaine de l’enseignement, avant de féliciter les deux récipiendaires. Sans recherche et sans créer une connectivité avec une société pour connaître ses problèmes, on ne s’en sortira pas, a-t-il déclaré.
Kléber Kungu

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