Conséquence de la mauvaise gestion de l’environnement
Les pluies se raréfient au Bas-Congo
Il n’a plus plu depuis trois mois au Bas-Congo. Les conséquences sont très néfastes : la production agricole est en baisse. En amont de cette situation, c’est la mauvaise gestion de l’environnement qui est au banc des accusés. Aussi l’ONG Lidec plaide pour le reboisement.
Le président de la Ligue contre la destruction de l’environnement et la culture (Lidec), Noé Kikwata Santeme, a donné de la voix face à la situation qui caractérise la grande partie de la province du Bas-Congo où des pluies ne tombent plus depuis trois mois. Il justifie cette situation critique par la coupe anarchique des arbres dans la province du Bas-Congo.
Le numéro un de la Lidec a déploré la destruction de la forêt et l’abattage des arbres par des gens qui ne tiennent pas compte des normes environnementales.
Selon le président de la Lidec, cité par Radio Okapi, les conséquences de cette situation sont visibles dans la production agricole et craint qu’elle ne puisse empirer dans les jours à venir.
Face à cette situation dont les conséquences sont catastrophiques, Noé Kikwata Santeme tire déjà la sonnette d’alarme en invitant la population à changer de comportement.
«Les légumes sont devenues rares. Les feuilles de manioc sont devenues rares. Les grosses bananes, vous ne les trouvez plus. Les conséquences sont visibles. La poussière. Les enfants souffrent de la toux dans chaque maison. La Lidec travaille déjà pour la sensibilisation. Que la population prenne conscience et qu’elle change de comportement par rapport à la coupe des arbres», a déploré Noé Kikwata Santeme.
Il a demandé à la population de respecter les normes d’abattage d’un arbre:
«La population doit comprendre que l’arbre ne peut pas être coupé n’importe comment et lorsqu’on le coupe, il faut penser à son remplacement». La Lidec propose aux autorités provinciales et aux organismes de la protection d’environnement de s’investir dans la politique de reboisement des arbres.
10 millions d’arbres plantés par la CEC
Au sujet de ce reboisement, il est des ONG et Eglises implantées principalement dans le Bas-Congo qui s’y sont déjà investies depuis longtemps.
La Communauté évangélique du Congo (CEC), ex-EEMM (Eglise évangélique Manianga-Matadi) a, à travers son projet Prodaf (Projet de développement agricole et forestier), a planté quelque 10 millions d’arbres, toutes essences confondues à travers les 10 secteurs du territoire de Luozi, sur 1 000 hectares.
Dans un élan de concurrence de bien faire et de complémentarité, plusieurs ONG ont emboîté le pas à la CEC en plantant, elles aussi, plusieurs milliers d’arbres. Il s’agit de Zola Nsi (Amour du pays) de MM. Robert Diyabanza et feu Zamenga Batukenzanga, du Centre de vulgarisation agricole (CVA) du professeur Kimpianga Mahaniah. Y compris d’autres milliers d’arbres plantés par des centaines de Luoziens.
Aujourd’hui, lorsqu’on parcourt, par route ou par air, l’espace du territoire de Luozi, d’une superficie de 7.502 km², on est émerveillé par la nouvelle verdure qui le tapit. Il compte plus de 20 000 habitants réparties sur dans 37 groupements et 517 villages.
Malheureusement, un tel travail n’a jamais été apprécié à sa juste valeur par les autorités de la RDC, aussi bien provinciales plus proches du territoire de Luozi que nationales. Ceux qui se sont impliqués dans le reboisement de leur espace environnemental, sans contrainte ni aide de l’Etat, regrettent que les dirigeants n’osent accorder aucune attention à une telle réalisation.
« Que les dirigeants arrivent à connaître qui fait quoi de bon. La CEC devrait être primée pour le travail qu’il a abattu en plantant autant d’arbres », a déclaré le professeur Dianzungu dia Biniakunu, ancien coordinateur des projets de la CEC.
Très pragmatique, cet homme de science a écrit un livre pour sensibiliser la population sur les méfaits de la désertification et l’importance de la gestion efficiente de l’environnement : « Nsi yankatu ngongo eto » pour la version française « Endiguer la désertification ».
Si nous pouvons reprocher les autorités provinciales et nationales en charge de l’environnement de leur manque d’attention sur les réalisations d’aussi grand impact que la plantation de 10 millions d’arbres, il est vrai qu’appartient à la CEC, par exemple, de faire aussi son autopromotion et son marketing en rendant publiques ses réalisations par la voie médiatique.
Kléber Kungu
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