Présidentielle 2011
Tshisekedi, Kamerhe, Kengo, toujours dans la course
L’opposition politique congolaise est loin d’émettre sur la même longueur d’ondes en ce qui concerne la candidature commune de l’opposition à la présidentielle 2011 pour faire face au candidat Joseph Kabila. Chacun campant dans sa position et tirant la couverture de son côté, accepte tout, sauf se retirer de la course à la magistrature suprême au profit d’un candidat unique. Ainsi, de déclaration en déclaration, de concertation en concertation, Etienne Tshisekedi de l’UDPS, Vital Kamerhe de l’UNC et Léon Kengo wa Dondo de l’UFC sont toujours candidats au fauteuil présidentiel.
Etienne Tshisekedi, Vital Kamerhe et Léon Kengo wa Dondo, du moins, ceux des candidats qui présentent plus de chances que d’autres d’engranger quelques voix lors de la présidentielle du 28 novembre refusent de céder au profit d’un autre.
Après le ballet fort médiatisé de dépôts de leur candidature à Kinshasa, ponctué de quelques déclarations sur leur intention de vouloir ou non tendre la perche aux autres pour désigner un candidat commun de l’opposition, les principaux challengers de la présidentielle du 28 novembre, se sont envolés en terre occidentale, comme pour se mettre à l’abri de toute oreille indiscrète congolaise. De là, ils se mettent à entonner la même chanson. Sans arriver à ce à quoi s’attendent leurs partisans et membres de leurs partis, les trois prétendants au fauteuil présidentiel continuent à multiplier des déclarations comme quoi ils vont se mettre d’accord pour désigner le candidat commun de l’opposition.
Non seulement, ils promettent de se rencontrer, mais aussi, ils sont incapables de tenir leurs paroles, le tout se limitant à des promesses.
L’opposant Vital Kamerhe a confirmé, mercredi 12 octobre à Radio Okapi, qu’il est toujours candidat à l’élection présidentielle de novembre 2011. Une rencontre annoncée à Bruxelles entre lui et l’opposant Etienne Tshisekedi sur la question de la candidature commune de l’opposition ne s’est pas tenue. Des raisons, pardon, des subterfuges ne manquent pas : le parti de Vital Kamerhe, l’Union pour la nation congolaise (UNC), a indiqué, dans un communiqué, que son président n’a pas pu répondre à l’invitation d’Etienne Tshisekedi en Belgique à cause de son agenda chargé.
Le président national de l’UNC a pris son avion pour Kinshasa le même jour, c’est-à-dire le mardi 11 octobre, à l’issue d’une tournée en Amérique du Nord, où se trouve Etienne Tshisekedi, et dans certains pays africains. Entre temps, le lider maximo, lui, continue sa tournée euro-américaine entamée en septembre.
Vital Kamerhe ne cesse de réaffirmer sa disponibilité à rencontrer les autres candidats de l’opposition pour trouver un candidat commun à la présidentielle. Mais faute de trouver actuellement un accord autour de cette question, il propose aux partis de l’opposition de travailler ensemble pour désigner des témoins à déployer dans les bureaux de vote.
L’ancien président de l’Assemblée nationale estime que s’il n’y a pas de tricherie aux prochaines élections, il y aura une alternance au pouvoir.
Plus de 1 mois après le dépôt de leurs candidatures, les déclarations de ces candidats au sujet de cette question sont loin d’être tenues. Lorsqu’il a déposé sa candidature à l’élection présidentielle, mercredi 7 septembre, Vital Kamerhe avait déclaré qu’il continuerait de discuter avec les autres partis de l’opposition pour trouver un candidat commun.
En revanche, Etienne Tshisekedi avait indiqué, lors du dépôt de sa candidature, qu’il mettait un terme aux discussions pour la désignation d’un candidat commun de l’opposition. Mais il a rencontré l’opposant Léon Kengo à Bruxelles fin septembre. Les deux candidats rivaux de l’opposition à la présidentielle avaient alors plaidé pour une candidature commune mais avaient précisé que rien n’était encore décidé.
Comme quoi, chacun tient à occuper le fauteuil présidentiel. La réalité est cependant tout autre : entre les intentions et leur réalisation, il y a un grand fossé. Les uns et les autres refusent malheureusement de voir cette réalité en face, aveuglés par la soif du pouvoir.
Kléber Kungu
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