mercredi 19 octobre 2011

Le CDCE appelle les Congolais à surveiller et à observer les élections

Elections 2011
Le CDCE appelle les Congolais à surveiller et à observer les élections
Le Cadre de concertation de la société civile pour l’observation des élections (CDCE) a donné de la voix à quelque deux petites semaines du lancement de la campagne électorale. C’est par la voix de son Point focal, le Père Rigobert Minani Bihuzo s.j, au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue dans la salle Père Boka au Cépas le vendredi 14 octobre. A cette occasion, il a appelé les Congolais bénévoles à faire « la surveillance et l’observation des élections car les élections sont avant tout une affaire des Congolais ». Il venait ainsi de lancer ‘’La campagne pour un vote utile et responsable’’.
A quelques semaines seulement du début de la campagne électorale de la présidentielle couplée aux législatives, le CDCE fait le rappel des troupes « pour une mobilisation des volontaires bénévoles pour déployer sa mission d’observation et de monitoring de la période préélectorale, électorale et postélectorale » avec une ambition de déployer au moins 2 observateurs par bureau de vote, soit un minimum de 124 000 observateurs locaux de proximité » pour les 162 000 bureaux de vote sur l’ensemble du territoire pays.
L’enjeu est de taille et le temps presse car les élections approchent. Que tous les Congolais appellent de leur vœu. Elections, oui, mais lesquelles. Elles sont souhaitées crédibles, transparentes et apaisées. Voilà l’importance de la surveillance et de l’observation électorale. Leur importance est telle que « dans les élections modernes, les missions de surveillance des opérations électorales (…) améliorent la transparence et la crédibilité des élections et concourent à l’acceptation des résultats », a déclaré le Point focal de CDCE.

Importance de l’éducation civique et électorale
L’orateur s’est également penché sur l’importance de l’éducation civique qui permet à la population de comprendre le parcours qui aboutit à des élections correctes. Dix raisons étayent l’importance de l’éducation civique, parmi les plus importantes : la RDC sort de longs régimes dictatoriaux et de guerre, elle a un taux d’analphabétisme élevé, la population est pauvre et fragile à la manipulation politique, les partis politiques sont jeunes et faiblement implantés, l’éducation civique et électorale prépare la population à la démocratie qui mérite d’être entretenue après être instaurée. En plus, elle est aussi une éducation politique, tout en étant une formation au leadership. Bref, « l’éducation civique et électorale est un maillon essentiel dans l’organisation de bonnes élections. Si elle est bien assurée, elle ouvre à une authentique démocratie. Si elle est bâclée, elle prépare le lit de la dictature ».
C’est à la société civile organisée que revient la tâche d’assurer cette activité. Aussi, « la surveillance des élections par des groupes organisés de la société civile est le mécanisme par excellence d’observation électorale. Elle dépasse de loin les missions les plus sophistiquées de l’observation internationales ».
Pour étayer ses propos, le Père Rigobert Minani a présenté dix raisons pour privilégier ce qu’il a appelé « l’observation domestique de proximité », à savoir : les observateurs locaux peuvent plus facilement se mobiliser, ils peuvent être nombreux partout et, si nécessaire, dans tous les bureaux de vote, ils sont connus et leur présence rassure et restaure la confiance de la population dans le processus. En outre, tout en veillant plus longtemps à la transparence d’un processus électoral, ils peuvent prévenir la violence plus que ne le peuvent les observateurs étrangers. Ils connaissent les sensibilités politiques, la culture locale, la langue, les mœurs, le territoire…Ils peuvent voir et anticiper les achats de conscience plus que ne le peuvent les étrangers. Ils garantissent l’intégrité des élections…Autant d’atouts qui peuvent faire d’eux des observateurs dignes de confiance et qui coûteraient moins cher que ceux venus des milliers de kilomètres.
Des raisons qui poussent le Père Rigobert Minani à s’insurger « contre la tendance de certains bailleurs à préférer les missions d’observation étrangères au détriment de celles locales. Les missions d’observation internationales se limitent aux opérations électorales alors que les missions d’observations locales participent à la consolidation de la démocratie ».

«Se mobiliser avec des moyens locaux »
Loin d’engager une polémique contre les missions d’observation internationales qui, malheureusement, distillent de mauvaises informations auprès des bailleurs pour vilipender, l’orateur conclut que les intérêts de ces missions sont ailleurs et ne sont pas « la consolidation de la démocratie en RDC. »
En dépit du manque de financement et de toutes les campagnes de dénigrement des missions d’observation internationales à l’endroit des ONG locales, le Point focal de CDCE n’entend pas se décourager. Il entend plutôt éveiller la conscience des Congolais. « Face à un environnement politique de plus en plus explosif, et afin de prévenir l’aggravation de la situation, nous faisons appel à notre population, aux organisations de la société civile de se mobiliser avec des moyens locaux afin d’effectuer la surveillance et l’observation des élections pour des élections transparentes, démocratiques et apaisées. »
Dans tous les cas, le message final de Rigobert Minani est clair, déterminé à voir des élections démocratiques, transparentes et apaisées. « Nous sommes en mesure de faire le travail, même sans eux ». Il l’a déclaré devant de nombreux représentants des ONG des droits humains réunis dans une salle où flottait une banderole de Rodhécic qui portait ces écrits : « Campagne pour un vote utile et responsable. Ton vote est un pouvoir, ne le brade pas. Electrice, électeur, voici le moment d’exercer le pouvoir sans complaisance, ni légèreté, car notre éducation, notre santé et notre sécurité en dépendent ».
Un message qui disait long sur ce que doit faire son destinataire. Qui, le moment venu, est appelé à concrétiser les trois questions de base dans l’éducation civique et électorale : « Pourquoi voter ? Qui voter ? Comment voter ? »
Kléber Kungu

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