Chef du Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI)
Donné pour mort, Cobra Matata « ressuscité »
« Je suis bel et bien vivant. C’est moi-même Colonel Cobra Matata qui vous parle. Ce que Fal a dit est faux». C’est en ces termes que s’est exprimé le mardi 4 octobre celui que les FARDC ont dit être mort, démentant ainsi la nouvelle sur sa mort répandue il y a deux semaines par le colonel Fal Sikabwe, commandant de la zone opérationnelle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) en Ituri, Province orientale.
Le 20 septembre, le commandant de la zone opérationnelle des FARDC en Ituri, le colonel Fal Sikabwe, avait annoncé, lundi 3 octobre sur les ondes des radios locales de l’Ituri que le colonel Matata Banaloki alias Cobra était décédé depuis le 20 septembre, au cours d’un accrochage entre les miliciens des Forces de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) et les FARDC aux environs des groupements Bukiringi et Matalatala, dans la collectivité des Walendu-Bindi en Ituri (Province Orientale).
« Ressuscité », le colonel Matata Banaloki alias Cobra Matata, chef du Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI), a décidé de parler au téléphone le mardi 4 octobre pour démentir la nouvelle de sa mort en s’exprimant en ces termes sans équivoque, en Ituri. «C’est moi-même Colonel Cobra Matata qui vous parle. Ce que Fal a dit est faux.
«Dans le processus [de paix], nous nous sommes convenus que l’amnistie nous soit accordée et qu’on libère tous nos camarades emprisonnés et qu’on organise un mixage [opération de mise en commun des anciens miliciens intégrés dans l'armée nationale] pour nous. Si le gouvernement accepte de faire tout cela, nos bons rapports seront rétablis», a déclaré Cobra Matata, aux côtés du chef d’état major de sa milice de FRPI, Mbadu Adirodu.
Cobra Matata, officier déserteur des FARDC depuis juin 2010 a ainsi expliqué sa décision d’avoir choisi de retourner au maquis.
Le commandant de la zone opérationnelle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le colonel Fal Sikabwe, avait annoncé, lundi 3 octobre sur les ondes des radios locales de l’Ituri que le colonel Matata Banaloki alias Cobra était décédé depuis le 20 septembre, au cours d’un accrochage entre les miliciens des Forces de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) et les FARDC aux environs des groupements Bukiringi et Matalatala, dans la collectivité des Walendu-Bindi en Ituri (Province Orientale).
L’intéressé a dû démentir cette information auprès de la Radio Okapi, qui l’a joint au téléphone à Kinshasa où il est en mission. Le colonel Fal Sikabwe, commandant de la zone opérationnelle des FARDC en Ituri, a donc nié avoir confirmé la mort de Cobra Matata auprès des journalistes de Bunia.
«Premièrement, je n’ai pas publié la mort de Cobra Matata. Nous avons des images des corps. Maintenant, il s’agit de vérifier les images avec les gens qui vont identifier les corps», a-t-il déclaré, confirmant qu’il y a un corps que l’on croit être celui de Cobra Matata.
De son côté, l’officier déserteur Cobra Matata s’engage à sécuriser les prochaines élections dans l’espace sous contrôle de sa milice.
Alors que bien des hommes des différentes milices qui pullulent dans la partie orientale de la RDC ont dû déposer les armes en faveur des accords de paix signés entre Kinshasa et ces groupes armés, il y a encore des hommes, appuyés par des miliciens qui continuent à leur faire allégeance de fidélité et de loyauté, qui s’arrogent le droit de promettre de sécuriser des élections de novembre.
En juin 2010, des éléments des FARDC de la zone opérationnelle du district de l’Ituri, en Province Orientale avait lancé une opération d’investigations pour mettre la main sur le colonel Cobra Matata qui se trouvait, à l’époque, dans les collines de la collectivité de Walendu Bindi.
Après avoir quitté Kinshasa, son lieu d’affectation au sein des FARDC, en transitant par Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale, le colonel Cobra Matata avait rejoint dans le maquis cette milice la milice de la Force de résistance patriotique pour l’Ituri (FRPI).
Les autorités militaires du district confirment la présence de cet ancien chef milicien dans les collines de Walendu Bindi et précisent que son mouvement, de Kinshasa en Ituri, n’a pas été autorisé par l’état-major général des FARDC.
La FRPI elle-même confirme aussi la présence de Cobra Matata en son sein.
Le commandant de la zone opérationnelle en Ituri, le colonel Falk Sibwe avait souhaité que son collègue – le colonel Cobra Matata - revienne à la raison et regagne son poste à Kinshasa le plus rapidement possible. Une invitation assortie de quelques menaces de sa traque et de son arrestation s’il ne se conformait pas aux dispositions de la hiérarchie militaire.
Il y a donc lieu de craindre pour la sécurité de ces élections. Pour quelque raison que ce soit, le gouvernement ne doit jamais accepter qu’un individu, tout colonel soit-il, se substitue à lui en s’arrogeant le droit de sécuriser des élections, cette tâche relevant exclusivement de l’Etat.
Kléber Kungu
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