Accusés d’avoir tenté d’attaquer Lukolela, à l’Equateur
Les 5 présumés assaillants transférés à Kinshasa
Cinq déserteurs des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) accusés de tentative d’attaquer de la localité de Lukolela, à 180 kilomètres en aval de Mbandaka sur le fleuve Congo, ont été transférés dimanche 9 octobre à Kinshasa à partir de Mbandaka. Kinshasa accuse ces présumés assaillants en provenance du Congo Brazzaville d’avoir tenté de déstabiliser Lukolela dans la nuit de jeudi 6 à vendredi 7 octobre.
Selon Radio Okapi, qui rapporte la nouvelle, avant d’embarquer dans l’avion affrété par le gouvernement congolais à Mbandaka pour atteindre Kinshasa, les cinq accusés ont déclaré à la presse être d’anciens militaires des Forces armées zaïroises (FAZ) et des déserteurs des FARDC. Ils ont déclaré qu’un général des FARDC à la retraite les a recrutés à Brazzaville, capitale de la République du Congo pour « une simple opération au profit du président Kabila », sans fournir plus de détails.
C’est à Lukolela qu’ils ont appris qu’ils faisaient partie de la dernière vague des assaillants qui avaient traversé la rive pour prendre le contrôle de la localité de Lukolela, ont-ils ajouté.
Toujours d’après eux, ils y ont appris que d’autres éléments devaient mener d’autres attaques à Bolobo et Kwamouth (Bandundu), Kinshasa et Matadi (Bas-Congo).
Le gouverneur de l’Equateur, Jean-Claude Baende a indiqué, dimanche, que les militaires arrêtés seraient jugés à Kinshasa par le 2e groupement naval.
Les présumés assaillants ont été appréhendés par des éléments de la force navale qui ont dit avoir retrouvé dans les bagages de ceux qui se faisaient passer pour des commerçants des armes de guerre et des munitions.
Ces assaillants ont tenté donc de lancer une attaque contre des positions tenues par des éléments des FARDC en tirant des rafales et des coups de feu en l’air vers 22 heures ; ce qui a semé la panique au sein de la population.
La nouvelle de cette attaque vient à nouveau assombrir les relations entre Kinshasa et Brazzaville déjà refroidies par l’histoire de l’attaque de la résidence du président Joseph Kabila et la base logistique du camp Kokolo ayant eu lieu en février 2011. Le 27 de ce mois, un groupe de plusieurs dizaines d’hommes armés avaient lancé une attaque contre la résidence du président congolais Joseph Kabila.
Le bilan de cette attaque avait été lourd : dix assaillants et cinq militaires avaient été tués, suivie plus tard de l’arrestation de 130 personnes à Kinshasa.
La Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) avait mené une enquête qui avait révélé que les assaillants avaient franchi le fleuve Congo en provenance du Congo voisin.
Du coup, les relations diplomatiques des deux pays ont pris un coup : leurs ambassadeurs respectifs avaient été rappelés.
La situation entre Congo Kinshasa et Congo Brazzaville est d’autant plus tendue que plusieurs rebelles de la RDC se sont refugiés ces dernières années au Congo voisin et que Faustin Munene, général à la retraite et ex-chef d’état-major des forces aériennes sous feu Laurent-Désiré Kabila, s’est réfugié à Brazzaville après avoir fui la RDC en 2009, soupçonné d’avoir fomenté un coup d’Etat contre le président Joseph Kabila. Il avait été condamné par contumace à la prison à vie par Kinshasa qui attend son extradition.
Mais à ce sujet, le président congolais Denis Sassou Nguesso, qui avait assuré son homologue Joseph Kabila que son pays ne servirait jamais de base arrière aux ennemis de la RDC, avait précisé que Faustin Munene ne serait pas extradé. Un gros bémol qui est loin de détendre le climat tendu des relations de deux pays voisins condamnés à s’entendre en entretenant des relations aussi cordiales, sincères que fraternelles.
Kléber Kungu
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