jeudi 18 août 2011

L’Observateur encouragé à persévérer

A l’occasion de ses 20 ans d’existence
L’Observateur encouragé à persévérer
« Félicitations au journal pour avoir survécu 20 ans », « Je souhaite que cette aventure continue, que, si Dieu veut, on retrouve ici dans 20 ans ou dans 30 ans quand elle aura 50 ans. Je crois à L’Observateur, j’étais sceptique au début. Depuis, j’ai changé d’avis », « L’Observateur a beaucoup évolué avec le nombre de professionnels qu’il a, et on ne peut plus le considérer comme un journal de seconde zone. Que ceux qui y travaillent gardent la ligne, qu’ils gardent toujours leur indépendance comme ils l’ont toujours », « s’il y a un aspect du journal qui me manque, c’est la caricature », « le journal a tenu pendant 20 ans grâce à la ténacité de son éditeur et au dévouement de tous ceux qui ont collaboré à l’édification de cette œuvre ». Des impressions à chaud faites par ceux qui lisent au quotidien L’Observateur.
Comme on a l’habitude de le faire à un lauréat, quelques invités de marque qui ont été de la partie au 20ème anniversaire de L’Observateur n’ont pas tari de félicitations, d’éloges, d’encouragements à l’endroit de ce jeune journal qui vient de faire beaucoup de chemin en 20 ans d’existence. Ce sont des diplomates, de journalistes, de personnalités de haut rang…
Alors qu’elle sur le point de nous quitter, Hedvig Lohm, 2ème secrétaire à l’ambassade de Suède a livré ses impressions à chaud. « Je voudrais dire félicitations au journal pour avoir survécu 20 ans. J’espère qu’il y aura encore beaucoup de moyens pour faire le journal dans le futur », a-t-elle présagé.
Ces moyens, l’éditeur Mankenda Voka tient à les offrir à ce qui a englouti le gros de ses investissements, pour que cette œuvre puisse survivre à jamais.
La joie était également très manifeste chez ceux d’entre ceux qui n’ont pas donné cher à une aventure qu’ils savaient d’avance vouée à l’échec. 20 ans après, ils se sont réjouis de voir cette œuvre survivre de toutes les tempêtes socioéconomiques d’un environnement fort ingrat. Suivez le professeur Félix Mvuemba faire son mea culpa lorsque nous lui avons demandé ses impressions sur une aventure à laquelle il n’avait pas cru, mais qui continue à tenir 20 ans durant.
« Je souhaite que cette aventure continue, que, si Dieu veut, on se retrouve ici dans 20 ans ou dans 30 ans, quand elle aura 50 ans. Je crois qu’à L’Observateur, j’étais sceptique au début. Il n’y a que des imbéciles qui ne changent pas d’avis. Depuis, j’ai changé d’avis depuis 10 ans », a avoué le PAD de la Socir.
Aussi a-t-il conseillé cette aventure « de continuer ». Quant à son géniteur, il espère « qu’il aura bientôt des moyens pour non seulement avoir un journal qui traite véritablement l’information, mais peut-être de diversifier pour d’autres médias, tout ce qui est média nouveau actuellement. Je crois qu’il serait extrêmement important qu’il puisse mettre au service de tout le monde son esprit d’organisation pour que les gens aient une bonne information et que cette information soit saine. C’est le sens de ma présence ici. »
En d’autres termes, non seulement Félix Mvuemba a changé d’avis sur ce qu’il avait pensé auparavant sur la capacité de Mankenda Voka de gérer un journal, mais aussi, convaincu de l’esprit d’organisation de cet homme de média, il souhaite aujourd’hui qu’il diversifie les médias.
Même ceux qui ont la tâche de former les animateurs du journal L’Observateur se sont exprimés. Adelard Obul’Okuess, chef des travaux à l’Ifasic, n’a pas tari d’éloges sur le travail réalisé par les journalistes du quotidien de l’avenue colonel Ebeya. « Je vais commencer par féliciter ce journal pour les 20 ans. Cela veut dire que quand il est né, on l’a vu venir. Un enseignant, ce n’est pas nécessairement quelqu’un qui doit faire des critiques négatives sur ce que font les autres. L’Observateur a beaucoup évolué par rapport à ses débuts où c’était un journal qui n’avait pas un niveau de professionnalisme qu’il fallait. Mais aujourd’hui, avec le nombre de professionnels que ce journal a, je crois qu’on ne peut plus se permettre de le considérer comme un journal de seconde zone. L’Observateur est véritablement un journal de première zone, tant sur le plan de l’écriture, sur le plan de la couverture de l’actualité que sur celui de la notoriété. C’est un journal de toute première ligne », a déclaré cet enseignant. Et d’ajouter : « Comme l’a déclaré son fondateur, que cette œuvre continue, c’est notre grand souci. Je conseille à ceux qui travaillent à L’Observateur de garder la ligne, toute leur indépendance comme ils l’ont toujours. Qu’ils ne dépendent pas des pouvoirs économiques ou politiques extérieurs pour pérenniser qui va continuer à faire la fierté d’une presse qui est née dans des difficultés mais qui aura évolué positivement », a-t-il conseillé.
Flor Nzala, journaliste de Digital Congo, s’est aussi exprimé. Avec un regard critique de journaliste et étant lui-même caricaturiste, il s’est plaint de la disparition de la caricature dans L’Observateur. Il estime que L’Observateur est « un grand journal parce qu’il est l’un des grands journaux que moi je lis particulièrement avec plaisir tous les matins. Je ne savais pas que 20 ans plus tard j’allais être dans une cérémonie comme celle-ci pour assister au 20ème anniversaire ». Quant à ses confrères de L’Observateur, il « souhaite plein courage à tous ceux qui, chaque jour, se battent pour que ce journal soit toujours présent en terme de quantité et de qualité. C’est un travail important que ce journal abat. Le journal est devenu une référence et s’il faut citer 5 grands journaux ici à Kinshasa, L’Observateur en fait partie. »
Il a fait remarquer que « s’il y a un aspect du journal qui me manque, c’est la caricature. J’ai été moi-même caricaturiste à la presse écrite. La caricature fait partie des pages que je lis avec intérêt. Je trouve dommage que la caricature n’apparaisse plus.»
Thomas Dacquin Makamu est non seulement l’un des anciens journalistes de L’Observateur, mais également l’un de ses fondateurs. Voir survivre 20 ans après une de ses œuvres ne peut procurer que des sentiments de joie. « Parce que, a-t-il explique, ce n’était pas facile de croire au début que L’Observateur pouvait tenir 20 ans. Il a tenu 20 ans grâce à la ténacité de son éditeur et au dévouement de tous ceux qui ont collaboré à l’édification de cette œuvre. Mon meilleur souvenir quand je viens visiter cette maison, c’est de voir ces 2 jeunes gens que nous avons recrutés au départ comme stagiaires, puisqu’ils étaient encore étudiants à l’Isti [Institut supérieur des techniques de l’information, l’actuel Ifasic, NDLR], être aujourd’hui pratiquement à la tête du journal. C’est vraiment une fierté que ce journal est finalement dirigé par des jeunes gens qui ont grandi avec la maison. Je voudrais parler de Luc-Roger et de Jerry Kalemo. C’est un sujet de fierté pour moi », s’est-il réjoui.
Comme ancien journaliste débauché par les démons de la politique, voici ses conseils adressés à ses confrères. « La recherche de l’information. Un journal, c’est d’abord l’information. Un journal grandit au fur et à mesure que l’information qu’il donne est crédible, fouillée, impartiale. Dans ce sens-là, L’Observateur a fait énormément des progrès puisque son éditeur privilégie l’objectivité de l’information. Au début, quand nous avons commencé ce journal, nous croyions que ce qui était bon à faire, tout ce qui était pour l’opposition et qu’il fallait diaboliser le camp du pouvoir. Mais la maturité aidant, nous avons compris que le journal, ce n’est pas être partisan. C’est d’abord l’objectivité. C’est ce qui va faire de L’Observateur un grand journal s’il persiste dans cette voie. »
Sous un regard de diplomate et dans le contexte des élections, Marc D. Dillard, conseiller aux affaires publiques à l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique, a également prodigué des conseils. Il a souligné le rôle des médias, comme L’Observateur, dans un pays comme la RDC avec des élections à venir. « D’abord, je félicite L’Observateur pour les 20 ans de services beaucoup plus complets. Je pense que les journaux font partie du processus démocratique dans un pays. Dans une année électorale, le journal joue un rôle très important pour informer le public pour toutes les nouvelles, y compris celles sur des élections », a-t-il souligné.
Propos recueillis par Kléber Kungu

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